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Grand écran: "Insoumises", avec Sylvie Testud parfaite en rebelle habillée en homme

csm_043af7b0d40a2bd6bb50b519d5dd0ced_c89d9f2d47.pngUne nonne seule, face à la mer, au sommet d’une falaise battue par les vagues. C’est ainsi que commence  Insoumises, un film coréalisé par Laura Cazador et Fernando Perez. Il raconte l’histoire incroyable mais vraie d’Henriette Faber, née à Lausanne, où elle demeure inconnue, en 1791, Comme tant d’autres c’est une figure oubliée de l’histoire. Mais elle est devenue l’icône de la communauté lesbienne, transgenre ou encore des militants anti-esclavagistes de Cuba, son île d’adoption.

Mariée très jeune elle se retrouve veuve à 18 ans. Déguisée en homme, elle part à Paris pour étudier la médecine à la Sorbonne avant de débarquer à Cuba en 1819. A Baracoa, dans l’est du pays, elle devient Enrique Faber, ce chirurgien blanc qui intrigue la bonne société locale, soignant indifféremment les riches et les pauvres, tout en affirmant ses convictions anti-esclavagistes.

Un procès aussi retentissant que scandaleux

Tombée amoureuse de Juana de Leon, une superbe sauvageonne qu’elle a sauvée d’une méchante fièvre, rejetée pour avoir perdu sa virginité (alors qu’elle a été violée par un redoutable marchand d’esclaves), elle l’épouse. Un mariage célébré à l’église, qui rend pour un temps à Juana sa dignité flétrie. Mais la frêle silhouette et le comportement peu viril du médecin finissent par poser question.

Quand la vérité éclate, tous se liguent pour dénoncer férocement Enrique(ta) qui, maltraitée et humiliée, se retrouve au cœur d’un procès retentissant, l’un des plus scandaleux de l’île. Elle sera condamnée à l’exil par la justice cubaine, et c’est cette fois sous l’habit de nonne, dans un couvent de la Nouvelle-Orléans, qu’elle a continué à soigner les déshérités jusqu’à sa mort.

Un rôle sur mesure

Le rôle d’Enrique Faber a été confié à Sylvie Testud, qui avait manifesté son intérêt et appris l’espagnol pour mieux investir son personnage. C’est du sur mesure. Avec son physique androgyne, elle incarne parfaitement cette insoumise habillée en homme, à la fois froide, énigmatique, inflexible et fragile,  à l’éthique sans failles. Insensible aux faveurs que les puissants du coin  tiennent à lui dispenser, elle ne craint pas de s’insurger contre la domination blanche et d’en dénoncer les préjugés.  

Entre oppression coloniale, rebellions d’esclaves, catholicisme espagnol et religions africaines,  les auteurs se sont, de leur côté, attachés à comprendre le contexte de cette période décadente et contradictoire de l’histoire cubaine au prix d’un très long travail de recherches, de documentation et d’écriture. Ils parviennent ainsi  à restituer, entre moiteur et végétation luxuriante, deux l'atmosphère tropicale et glauque de Baracoa, où fleurissent le commerce d'esclaves et les terribles inégalités sociales. 

A l’affiche à Genève dès le 27 août et ailleurs en Suisse romande dès le 28 août. 

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