Grand écran: Quentin Dupieux filme un fou dans "Le daim". Avec un excellent Jean Dujardin (09/07/2019)

jean-dujardin-le-daim-1.jpgDans ce film de fêlés, le Français Quentin Dupieux, qui inaugurait en mai dernier avec succès la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, fait à nouveau d’un objet banal un personnage de cinéma. Après le pneu tueur de Rubber, on découvre un blouson diabolique que déniche Georges (Jean Dujardin). Au bout du rouleau, ce quadra dépressif a tout plaqué du jour au lendemain pour l’acquérir et se retrouve dans un bled de montagne qui fout les boules….

L’achat vire à l’obsession. Tout tourne désormais autour de ce ridicule blouson moche à franges trop court 100% daim, sous l’emprise duquel Georges ne tarde pas à tomber. Il est non seulement possédé par l’esprit de ce vêtement avec qui il dialogue, mais ils ont chacun un rêve. Le blouson d’être seul au monde et Georges la seule personne au monde à en porter un. Cela finit par le plonger dans un délire criminel.

«Le dialogue entre les deux est très écrit. Je suis assez rigide sur le texte, l’impro est réservée à l’interprétation», explique Quentin Dupieux, qui précise par ailleurs avoir eu envie de filmer un fou plutôt que de faire un film dingue. «Je ne m’étais jamais vraiment confronté à un personnage qui débloque. C’est donc mon premier film réaliste».

Réaliste peut-être, mais surtout un métrage absurde et jubilatoire à l’humour noir. Il repose presque intégralement sur la performance de Jean Dujardin. Il excelle dans son rôle (l’un de ses meilleurs) de sociopathe fétichiste autodestructeur, se prétendant metteur en scène, le vendeur du blouson lui ayant par la même occasion refilé une caméscope.

Chacun y a mis ses névroses et ils sont tous givrés, à l’image d’Adèle Haenel en serveuse de bar cinéphile, qui a exigé d’être au moins aussi folle que son partenaire, manipulateur... manipulé. Objectif atteint!

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 10 juillet

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