Très rude tâche ce soir pour les Helvètes. Non seulement nos footeux sont condamnés à laver, avec panache de surcroît, cette infamante souillure qui leur colle aux corps et au cœur depuis l’an dernier, mais ils vont tenter d’entrer dans l’Histoire du ballon en inscrivant un millième but à leur palmarès. Pour autant qu’ils en mettent trois, parce qu’actuellement ils n’en sont qu’à 997.
Mille goals, à première vue, ça vous a plutôt fière allure, non?. En y regardant de plus près pourtant, je reste un brin songeuse, car il leur a fallu la bagatelle de 700 matches et de 104 ans pour en arriver là. Il me suffit de penser à Pelé, qui en a réussi 1281 en quelque quatre lustres, pour réaliser l’extrême relativité de l’exploit des Rouges.
Sans compter qu’en face, il y a juste de paisibles et modestes fonctionnaires luxembourgeois. Remarquez, pour me consoler, je me dis que les Suisses ne sont pas les seuls à devoir se battre comme des chiens avec des nobodies pour espérer toucher éventuellement au Graal du crampon.
Les Français se trouvent dans un même bateau. Je sais, c’est infiniment plus grave, le leur étant quasiment à deux doigts du naufrage, façon 1993. En pire étant donné qu’en l’occurrence ils ne contrôlent absolument pas la situation. Et cela malgré les rodomontades, pour cacher sa peur, de Domenech. Figurez-vous que le brave Raymond se voit déjà en tête du groupe…
Les illusions rendent les fous heureux, prétend-on. La preuve. Les Bleus doivent d’abord cartonner à mort contre les Iles Féroé dans «l’enfer de Guingamp». On se pince, huit buts en six matches n’incitant franchement guère à un optimiste béat. Ensuite il faudrait que la Serbie ne gagne pas contre la Roumanie. Ou enfin que la FIFA lui retire des points en raison du comportement scandaleux de ses supporters. Qui seraient en réalité des Hexagonaux déguisés en Serbes… Bref, vous imaginez dès lors la valeur intrinsèque de ces malheureux Tricolores!
Certes, on entend des spécialistes affirmer haut et fort que si la Suisse et la France ne parviennent pas à écraser des équipes aussi faibles, elles n’ont vraiment rien à faire au Mondial. Mais outre que ces vertueux experts n’en pensent sans doute pas un mot, flanquer la pâtée à des sous-nazes ne signifiera nullement qu’elles seront dignes l’une et l’autre d’aller se royaumer en Afrique du Sud. Surtout pour se laisser éliminer sans gloire au premier tour.
Les pieds dans le plat - Page 120
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Suisses et Français dans un même bateau
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Magic Pishyar ou le syndrome du Titanic
Je l’admets ce n’est pas bien, sinon carrément moche, de tirer sur des ambulances. D’autant que le triste sort des pinces ne passionne en général guère les foules. Mais là, j’ai du mal à m’en empêcher.Détrompez-vous, il ne s’agit pas de me gausser des tennismen français, qui tricotent actuellement laborieusement de la raquette dans des tournois de seconde zone. Je veux parler de Servette, où plus ça évolue plus c’est pareil. Quels que soient l’époque, les joueurs et surtout les présidents.Prenez le nouveau ponte. On a beaucoup glosé sur le style folklorique de Marc Roger. Mais avec Magic Pishyar, c’est le village à côté. Une vraie girouette de surcroît, à en croire ses déclarations saugrenues. Premier acte: je ne suis pas content du tout, je vais réagir sans attendre. Quitte à tout chambouler. Résultat: encéphalogramme plat.Deuxième acte: qu’on perde ou qu’on gagne à Locarno, j’ai «la» solution. De quoi titiller le stratège qui sommeille chez le journaliste sportif genevois, s’échinant du coup à percer le secret de l’orfèvre pour parvenir enfin à ciseler son diamant. Peine perdue, le joyau s’abîme misérablement dans les eaux tessinoises.Troisième acte de notre écrivaillon de service: j’ai changé d’avis, Après avoir vu la pièce, je garde les mêmes interprètes. Leur nullité me rassure et je serai leur leader. Pas de doute, le boss piaffe à l’idée de foncer droit sur l’iceberg. Le syndrome du Titanic. Tant qu’il y est, il devrait engager Lucien Favre. Après sa croisière à Herta Berlin, Lulu s’y entend comme personne pour couler un navire.Heureusement, il existe des Zurichois pour remonter un peu le niveau du crampon suisse, me rétorquerez-vous. Encore que… Je ne sais pas si vous avez entendu les commentateurs délirer à la TSR lors de leur victoire contre l’AC Milan. Cela peut certes se concevoir. Sauf que selon eux, les Lombards étaient bons pour l’asile ou l’EMS avant le match. A la fin curieusement, nos analystes de choc n’en revenaient pas que les hommes de Challandes aient réussi à battre une aussi fabuleuse équipe... A espérer qu’on n’en retrouve pas trop contre le Luxembourg.En plus ça ne s’arrange pas sur le front de neige. Alors que je me réjouissais follement de voir se profiler la saison de ski, il me faudra drôlement patienter avant de m’éclater à l’écoute de Fabrice Jaton. Avec trois champions de la latte helvétique dans les choux, Sa Logorrhée ne devrait hélas pas trop mouliner de la menteuse avant le retour de ses idoles! -
Federer, grand maîre mais petite nature
Il paraît donc que les Servettiens ne savent plus gagner. Avouez que l’analyse est aussi piquante que pittoresque. A considérer leur classement humiliant de la saison dernière et leur acharnement à s’y maintenir depuis la reprise, j’ai du mal à imaginer qu’ils ont eu un jour ne serait-ce que l’ombre d’une vague connaissance du b.a.-ba du crampon.Remarquez, ce n’est pas plus emballant du côté de la crosse grenat. Si l’eau du diamant de Pishyar vire carrément au saumâtre, les Aigles de McSornette, ridiculement pigeonnés par des nuls, ont drôlement du plomb dans l’aile. La preuve. L’équipe commençant déjà à se fissurer en septembre, je vous laisse imaginer la grandeur du fameux trou de novembre.Et je ne discerne guère de quoi s’enthousiasmer pour le reste. Certes, il y a le stupéfiant Cancellara. Mais c’est tellement plombant le cyclisme, que je pensais plutôt à ces désolants tournois de Tokyo et Shanghai, sans Sa Grâce au bout du rouleau. Quelle petite nature, ce Federer! Ça bosse à peine dix jours dans le mois, à raison de trois heures en moyenne, et c’est plus recru qu’un mineur de fond du XIXe siècle…Outre son sempiternel plan de carrière, la fatigue sera sans doute l’excuse que le Maître fournira pour éviter d’aller affronter l’armada espagnole en Coupe Davis en mars prochain. Alors qu’à mon avis, il aura juste la trouille de se planter. Tout le monde prétend que ça ne déplairait pas au phénix de défier Nadal et ses potes. Possible. Sauf qu’après son calamiteux double de Gênes, l’idée d’avoir éventuellement dans les pattes un Wawrinka dispensé de pouponnage, ça vous refroidirait un iceberg!Autrement posé, la messe est dite. Sa Légende n’ira pas chez les Ibères mais consentira peut-être, comme d’habitude, à jouer les pompiers de service dans un nouveau match de barrage contre des nazes. Un peu fastoche ensuite de passer pour un héros, je trouve.A part ça, vous avez vu que les retours continuent sur le circuit féminin. Logique. Etant donné le piètre niveau, même Martina Hingis, qui a pitoyablement raté sa reconversion dans la danse de salon, aurait ses chances.Mais bref. Dernière en date à annoncer son come-back pour tenter de dégripper la machine: la Belge Justine «H1N1» comme on l’a qualifiée sur les ondes romandes. Cavalier? Pas sûr. A en croire ses compatriotes pourtant vaccinés, l’ex-numéro un mondiale c’est le mildiou. Pire, un vrai virus!