Les pieds dans le plat - Page 121
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Le tennis est un sport de voyous!
Federer à Gênes pour empêcher la Suisse de se noyer dans le port, une formalité. Wawrinka ayant réussi miraculeusement son entrée, j’imaginais mal le maestro de la raquette s’emmêler les pinceaux contre les Italiens dans ce match de Coupe Davis.Cela n’effacera cependant pas sa défaite à l’US Open. D’autant plus humiliante qu’elle était loin d’être inattendue. Sa façon de s’escrimer contre des nobodies depuis le début annonçait hélas la déroute. Amorcée à Montréal. La remontée de Tsonga – Dieu sait si ça me coûte de le rappeler – n’était pas un accident, vu la répétition du scénario à chacune des rencontres du phénix à New York. Sauf qu’il a fallu attendre la finale pour qu’il nous offre le pitoyable dénouement de son intrigue de série Z.En plus, certains signes ne trompent pas. On vante constamment la gentillesse, le fair-play, la décontraction, l’humilité, la modestie de Rodgeur. Mais quand Sa Légende cafouille, on en oublie singulièrement Sa Grâce, qui se met à criser pour un rien. Un vrai môme. Lui il peut moi pas, pleurnichait sans vergogne le Bâlois à propos d’un challenge un poil tardivement accordé à Del Potro.Sans compter que ça lui arrive de casser sa raquette de rage. Aussi brutal que les autres en somme, le gendre idéal. D’où la conclusion qui s’impose: le tennis est un sport de voyous. On stigmatise la violence des hockeyeurs, l’agressivité de leurs entraîneurs. Mais même le bouillant McSornette est un agneau de lait comparé à la panthère Williams, menaçant de tuer une malheureuse juge de ligne en lui enfonçant «cette foutue balle dans son foutu gosier». Simplement parce que celle-ci avait eu l’audace de signaler une faute de pied de la star à un moment particulièrement crucial.Cela n’a pas empêché les brillants commentateurs d’Eurosport (je vous passe les réflexions saugrenues, à la TSR, de PAD la perruche pigeant que dalle à l’affaire) de fustiger la misérable pour son manque crasse de jugeote. A les écouter, cette stupide juge aurait dû fermer les yeux ou regarder ailleurs, quitte à léser Kim Clijsters, au lieu de commettre ce crime de lèse-majesté.Un forfait bien mineur pourtant face à celui de Michaël Drieberg, invitant cavalièrement les nullards servettiens à cesser de polluer le Stade de la Praille en allant jouer ailleurs. Le rustre, je suis toute retournée par cette ignominie. Traiter ainsi le diamant de Pishyar, le Manchester United de Suisse, bref la fierté de la République, franchement, je n’aurais jamais osé! -
Les Hitchcock de pacotille ça suffit!
Résultats minables, démêlés farfelus avec ses joueurs, polémiques ridicules, les experts du crampon continuent à nous bassiner avec cette sempiternelle question existentielle: faut-il virer Domenech?Le pauvre Raymond, lui, fait la sourde oreille. J’en aurais presque pitié. Surtout parce que j’ai la nette impression qu’il ne se rend pas vraiment compte de la situation. J’en veux pour preuve son analyse surréaliste après la rencontre de ses ouailles à Belgrade.Il y avait tout dans ce match énormissime d’une équipe de France héroïque, racontait-il en substance. Ce nul avait mentalement valeur de victoire, tant il y avait d’encouragement dans le potentiel et la manière de revenir de 0-1 dans l’enfer de Marakana… Un enfer pavé de bonnes intentions, les Serbes se mettant manifestement en quatre pour faciliter le travail des Bleus!Triste d’être azimuté à ce point, non? Se gargariser de la sorte pour avoir arraché un misérable point accrédite en effet simplement la thèse selon laquelle une équipe moyenne, formée de joueurs ordinaires, ne peut que se satisfaire d’issues quelconques.A l’image des Suisses qui s’en sont à nouveau pitoyablement sortis par les poils à Riga. Tellement d’ailleurs que je crains le pire au Luxembourg le 10 octobre. En tout cas, il faudra sacrément plus d’huile de coude pour espérer éventuellement éliminer la tache honteuse, en lavant l’affront de l’an dernier.Et sans attendre des plombes! Parce que là franchement, ras le bol de leur suspense à la noix. Tenez, nos footeux me font furieusement penser à Federer. Et tant pis si ça le mortifie.Car depuis le début de l’US Open, Sa Grâce nous joue elle aussi les Hitchcock de pacotille contre des adversaires d’opérette. Dernier en date, Soderling. Même la perruche n’en croyait pas ses yeux. «Les statistiques ne veulent plus rien dire, c’est la réalité qui compte ce soir», bramait-il complètement déboussolé par le déroulement grotesque de l’intrigue.Enfin, si nonobstant la retraite humiliante dans son terrier de la belette écossaise le Maître perd ce tournoi, je n’aurai plus, pour me consoler, qu’à imiter Mauresmo.Très déprimée suite à son élimination pourtant logique, Amélie déclarait: «Je donne beaucoup trop, je suis surprise de ce qui s’est passé. Je n’ai pas envie de grand-chose. A part d’une bonne bouteille.» En l’entendant parler d’une voix légèrement pâteuse, je me suis demandée si elle ne l’avait pas déjà vidée… -
le coq français plus déplumé que jamais!
Sous le choc, la France. Pas une de ses représentantes en seizièmes de finale de l’US Open. Du jamais vu depuis vingt-trois ans. Traumatisés, les spécialistes tricolores balancent entre Trafalgar et Waterloo. Je me demande pourquoi, l’étonnant n’étant pas ce naufrage calamiteux, mais le fait que les experts hexagonaux aient songé une seconde qu’il eût pu en être autrement. Les pauvres n’ont décidément pas les yeux en face des trous dès qu’il s’agit de leurs compatriotes. A l’image d’un des duos de choc d’Eurosport qui n’hésitait pas à se gausser sans vergogne en évoquant le tennis balbutiant de Venus Williams ou le genre mémé de Petrova. Laquelle n’a évidemment pas tardé à en boucher un coin à leur Julie de service. Mais voilà. Pourtant bourrés de talent, les Frenchies n’ont paraît-il pas évolué à leur vrai niveau. Mon œil. C’est juste l'inverse dans la mesure où la plupart d’entre elles se sont simplement inclinées contre des filles mieux classées. Y compris Bartoli, qui faisait se pâmer le commentateur et la consultante de la chaîne en démarrant sur les chapeaux de roue contre Kim Clijsters. Une vraie pile électrique bavaient-ils de conserve, subjugués par le génie et l’énergie de Marion. A peine allumée, aussitôt éteinte, vous pensez bien. Bref, le coq ayant aussi perdu un maximum de plumes chez les garçons avec huit éliminés sur douze, il me semble fin prêt pour la casserole. Vous me rétorquerez que nous n’avons qu’à balayer devant notre porte. Je vous le concède volontiers. La seule différence, c’est que contrairement à nos deux rigolos, je ne cultivais pas la moindre illusion. Notamment en ce qui concerne le comportement lamentable de Patty Schnyder et surtout celui de Wawrinka, le plus mauvais des nôtres à New York, hommes et femme confondus. Franchement à lui souhaiter des quadruplés, histoire qu’il cartonne enfin quelque part ! Et je ne vous raconte pas Federer. La honte en le regardant se ridiculiser au troisième set face au 1364e du classement. Sans parler de son adversaire suivant. Ça «greulait» tellement de la part de l’Allemand que même Pierre-Alain Dupuis se la coinçait, subitement tétanisé par les errements pitoyables de Sa Légende. Pour tout arranger, j’ai la nette impression que ni les Bleus ni les Rouges ne vont rigoler question crampon, ce soir. J’entendais par exemple un ex-footeux célèbre clamer fièrement sur une radio que les équipes du monde entier rêvaient d’affronter les Français. Et pour cause, ils sont particulièrement bons à prendre... Quant à Suisse-Grèce, au secours ! Lorsque les Helvètes se déclarent dans les meilleures dispositions, ça me flanque déjà les jetons. Alors imaginez mon angoisse en découvrant que les automatismes péclotent vilain à quelques heures de la rencontre. Certes, ai-je lu, Alexandre Frei sait que lui et ses potes doivent battre les Hellènes. Formidable cette science, non ? Il n’empêche. Saint-Jacques priez pour nous!