Federer à Gênes pour empêcher la Suisse de se noyer dans le port, une formalité. Wawrinka ayant réussi miraculeusement son entrée, j’imaginais mal le maestro de la raquette s’emmêler les pinceaux contre les Italiens dans ce match de Coupe Davis.
Cela n’effacera cependant pas sa défaite à l’US Open. D’autant plus humiliante qu’elle était loin d’être inattendue. Sa façon de s’escrimer contre des nobodies depuis le début annonçait hélas la déroute. Amorcée à Montréal. La remontée de Tsonga – Dieu sait si ça me coûte de le rappeler – n’était pas un accident, vu la répétition du scénario à chacune des rencontres du phénix à New York. Sauf qu’il a fallu attendre la finale pour qu’il nous offre le pitoyable dénouement de son intrigue de série Z.
En plus, certains signes ne trompent pas. On vante constamment la gentillesse, le fair-play, la décontraction, l’humilité, la modestie de Rodgeur. Mais quand Sa Légende cafouille, on en oublie singulièrement Sa Grâce, qui se met à criser pour un rien. Un vrai môme. Lui il peut moi pas, pleurnichait sans vergogne le Bâlois à propos d’un challenge un poil tardivement accordé à Del Potro.
Sans compter que ça lui arrive de casser sa raquette de rage. Aussi brutal que les autres en somme, le gendre idéal. D’où la conclusion qui s’impose: le tennis est un sport de voyous. On stigmatise la violence des hockeyeurs, l’agressivité de leurs entraîneurs. Mais même le bouillant McSornette est un agneau de lait comparé à la panthère Williams, menaçant de tuer une malheureuse juge de ligne en lui enfonçant «cette foutue balle dans son foutu gosier». Simplement parce que celle-ci avait eu l’audace de signaler une faute de pied de la star à un moment particulièrement crucial.
Cela n’a pas empêché les brillants commentateurs d’Eurosport (je vous passe les réflexions saugrenues, à la TSR, de PAD la perruche pigeant que dalle à l’affaire) de fustiger la misérable pour son manque crasse de jugeote. A les écouter, cette stupide juge aurait dû fermer les yeux ou regarder ailleurs, quitte à léser Kim Clijsters, au lieu de commettre ce crime de lèse-majesté.
Un forfait bien mineur pourtant face à celui de Michaël Drieberg, invitant cavalièrement les nullards servettiens à cesser de polluer le Stade de la Praille en allant jouer ailleurs. Le rustre, je suis toute retournée par cette ignominie. Traiter ainsi le diamant de Pishyar, le Manchester United de Suisse, bref la fierté de la République, franchement, je n’aurais jamais osé!