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  • Grand écran: pâle et chétif intello, "The Amateur" a parfois tout d'un pro. Avec Rami Malek

    Modeste cryptologue de la CIA, Charles Heller (Rami Malek) voit tout s’écrouler autour de lui lorsque sa femme qu’il adore est tuée dans un attentat terroriste à Londres. Effondré mais animé par un désir de vengeance, il exige de suivre un entraînement express et part à la poursuite des assassins pour leur faire payer leur crime.

    Mais la traque n’est pas le principal tallent de cet homme de l’ombre, confiné depuis longtemps dans un bureau au cinquième sous-sol, assigné à l’analyse quotidienne de données chiffrées. Inutile donc de dire que ce brave Charles n’a rien d’un grand costaud façon Jason Statham ou Chris Hemsworth. Faute de muscles, il doit faire travailler les petites cellules grises chères à Hercule Poirot, et miser sur son sens de la stratégie tout au long de sa quête de justice, qui le mène aux quatre coins du globe- 

    The Amateur, signé James Hawes, est un thriller d'espionnage classique et convenu dans le fond, mais qui se veut original dans la forme. Sauf que l’auteur s’épuise à vouloir sans cesse le prouver. Tout en cherchant à casser les codes, il multiplie les situations improbables sur fond de scènes spectaculaires traditionnelles, avec fusillades, bastons et courses-poursuites à la clé. Peinant ainsi à vraiment nous emballer. 

    De son côté Rami Malek, loin de son extraordinaire prestation dans Bohemian Rhapsody, convainc à moitié en prétendu héros atypique, qui ne sait ni courir ni se battre. En effet, ce pâle, chétif et vulnérable intello qualifié d’amateur, se tire de certains cas pour le moins dangereux aussi bien qu’un professionnel aguerri. A ses côtés enfin, ce gros dur de Laurence Fishburne a un brin tendance à cabotiner. Cela dit, le film se laisse voir en dépit de ces réserves.  Et nul doute qu’il plaira beaucoup aux fans du genre.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 9 avril.

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  • Festival de Cannes: La sélection de la 78è édition dévoilée. Six films réalisés par des femmes parmi les dix-neuf d'une compétition alléchante

    À un mois du prestigieux Festival de Cannes, la présidente Iris Knobloch et son délégué général Thierry Frémaux ont dévoilé les films sélectionnés pour cette 78 édition, dédiée à la regrettée Emilie Dequenne. L'événement, qui s’ouvrira avec Partir un jour, premier long métrage de la réalisatrice française, Amélie Bonnin, se déroulera du 13 au 24 mai

    Parmi les 19 titres sélectionnés pour l’instant dans une compétition soumise au verdict du jury présidé par Juliette Binoche, on retrouve comme d'habitude  des noms connus :  l’Iranien Jafar Panahi (Un simple accident), l’Américain Wes Anderson (The Phoenician Scheme),  le Français Dominik Moll (Dossier 137), le Norvégien Joachim Trier (Sentimental Value), l’Ukrainien Yergueï Loznitsa (Deux procureurs). Sans oublier évidemment les frères belges Jean-Pierre et Luc et Dardenne, qui briguent une troisième Palme d’or avec Jeunes mères, tandis que la Française Julia Decournau en chasse une deuxième avec Alpha.

    A ses côtés cinq autres réalisatrices, dont sa compatriote Hafzia Herzi, qui fera elle ses premiers pas en concours (La petite dernière), la Japonaise Chie Hayakawa (Renoir), ou  l’Américaine Kelly Reichardt (Mastermind).A noter un petit nouveau parmi les réalisateurs, Ari Aster. Nouveau maître de l’horreur outre-Atlantique, il a choisi Joaquin Phoenix pour jouer dans Eddington, qui évoque des élections municipales dans une petite ville des Etats-Unis.

    Premier film de Scarlett Johansson

    Importante section parallèle dotée d’un prix, Un certain regard, Elle comprend sept premiers films, dont Eleanor The Great, de la star américaine Scarlett Johansson et Urchin, d'Harris Dickinson, un autre acteur notamment vu dans Sans filtre du double palmé suédois Ruben Ostlund. On y verra également L’inconnu de la grande arche du Français Stéphane Demoustier.   

    Dans les autres sections ou hors compétition, on trouve toujours côté tricolore La venue de l’avenir, le nouveau film de Cédric Klapisch, une fiction inspirée de la vie de la milliardaire Liliane Bettencourt avec Isabelle Huppert, Vie privée de Rebecca Zlotowski avec Jodie Foster et Daniel Auteuil ou encore Conemara d’Aelx Lutz, une adaptation du roman de Nicolas Mathieu. De son côté, le cinéaste russe en exil Kirill Serebrennikov propose La disparition de Josef Mengele, adapté du livre d'Olivier Guez.

    Rappelons enfin la projection hors compétition le 14 mai de Mission Impossible: The Final Reckoning  ultime volet de la série, avec Tom Cruise présent sur la Croisette. Ainsi que Robert De Niro, 81 ans, qui recevra une Palme d’or d’honneur. L’acteur revient à Cannes après avoir figuré au casting de deux films couronnés de la Palme d'Or: Taxi Driver de Martin Scorsese en 1976 et Mission de Roland Joffé en 1986. 

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  • Grand écran: Dans "Bergers", un publicitaire refait sa vie au milieu des moutons. Rencontre avec l'auteure et son acteur principal

    Pour son sixième long métrage, la Québécoise Sophie Deraspe s’inspire librement du roman autobiographique de Matyhas Lefebure, D’où viens-tu, berger? Pour se l'approprier avec la bénédiction de l’auteur, qui lui a laissé carte blanche. Publié en 2006, Il raconte l’histoire d’un jeune publicitaire montréalais qui décide de tout plaquer, pour devenir berger en Provence.

    Comme il ne connaît rien au pastoralisme, Mathyas (Félix-Antoine Duval) dévore ce qu’il trouve sur le sujet. Mais il y a loin de la théorie à la pratique et même s’il est tenace, notre autodidacte va se frotter à la redoutable réalité d’un métier épuisant, où la nature et les animaux dictent leur loi. Un métier dur  où règne aussi une certaine violence. Quand les hommes souffrent, ils font souffrir les bêtes. 

    En avant pour la transhumance

    Heureusement  Mathyas ne reste pas seul dans sa nouvelle vie. Il rencontre Elise (Solène Rigot) une fonctionnaire qui, elle aussi, quitte son travail. Ensemble ils entament, selon la tradition du sud de la France, la transhumance, soit la migration d’un troupeau de moutons, vers les alpages. Une rude mise à l’épreuve pour Mathyas et Elise, adoucie par une relation amoureuse.  

    D’une rare justesse, l’émouvant Félix-Antoine et la solaire Solène Rigot deviennent, plus qu’ils n’incarnent, leur personnage respectif. Leur complicité et leur complémentarité font écho à l’authenticité de ce film visuellement et émotionnellement magnifique. 

    Sophie Deraspe : "Sans les bergers locaux, il n’y aurait pas eu de film"

    Rencontrée à Genève où elle était de passage avec Félix-Antoine, Sophie Deraspe nous précise qu’elle a lu le livre de Mathyas Lefebure en 2015. "iI avait commencé à travailler à un scénario, mais on m’a proposé la mise en scène. J’ai donc pris le relais en allant avec lui sur les traces de son parcours en 2016 pour mieux ressentir les choses. Mais même si le cinéma c’est long et complexe, je n’imaginais pas que cela me prendrait neuf ans de travai"». 

    Au cours de son premier voyage, Sophie Deraspe a rencontré des bergers, visité des bergeries. "Je suis revenue à plusieurs reprises, pour m’imprégner, dans mon écriture,  du rapport au vivant, à la nature, aux animaux. C’était indispensable. Tout comme l’accompagnement de véritables bergers et éleveurs, à qui j’ai proposé des rôles. Sans eux, on ne nous aurait jamais confié un troupeau de 300 moutons. Et le film ne se serait pas fait".

    Le choix des deux comédiens

    L’autre objectif crucial était de trouver Mathyas. "J’ai rencontré plusieurs comédiens. J’avais retenu Felix-Antoine qui, grâce au temps que j’ai mis à me décide, a acquis une forme de maturité. En plus il aime travailler physiquement, n’a aucun problème à dompter la nature, la chaleur, les animaux. En ce qui concerne Elise, j’ai fati un casting à Paris. J’ai aussi vu beaucoup d’actrices. J’ai été séduite par l’énergie et le naturel de Solène Rigot. Il me fallait de la simplicité, deux vraies personnes»"

    Dans Bergers Sophie Deraspe s’attarde aussi sur le choix de l’amour qui naît entre eux. "J’ai pris une complète liberté. Cela se passe autrement dans le livre. Elise est un personnage inventé, qui n’a rien à voir avec la bergère de l’auteur. Pour moi elle répond à un appel intérieur. Elle aime prendre soin des animaux, mais aussi de l’autre, de Mathyas, vacillant par moments". 

    Et comment ne pas avoir envie de s’occuper de ce garçon, surtout interprété par Félix-Antoine Duval. Beau, chaleureux, naturel, modeste, empathique, c’est le charme incarné. Dans la vie et à l’écran, avec le talent en plus. Une vraie révélation que cet acteur de 33 ans, qui s’est surtout illustré dans des séries télévisées, uniquement diffusées au Québec. Il va d’ailleurs se retrouver dans l’une d’elles, policière, intitulée Le dernier des monstres. 

    Félix-Antoine Duval: "Je suis très à l’aise physiquement" 

    Mais au départ, il a suivi des cours de théâtre pour devenir acteur de cinéma. Heureusement pour nous que Sophie Deraspe lui a confié le rôle de Mathyas, pour lequel il a dû plancher, ne connaissant rien au pastoralisme. "J'ai  lu le livre ed Lefebure et ensuite il a eu dix jours pour s’acclimater aux brebis et faire ami-ami avec Hola, la chienne de berger". 

    En ce qui concerne le côté sportif du tournage  ce n’était pas un problème. " Même si on n’a pas chômé pendant 22 jours, j’ai l’habitude de me dépenser. Je viens de la Beauce, une région vallonnée du Québec où j’ai fait de la randonnée. Je suis très à l’aise physiquement et j’adore ça. J’ai pratiqué les arts martiaux, le foot américain, le ski nautique, la danse contemporain".

    S’il adore son métier, il trouve important aussi de pouvoir en sortir. "J’aime me diversifier, en m’impliquant par exemple dans l’environnement. en m’investissant dans les énergies renouvelables. L’avenir de la planète m’inquiète"

    De toutes façons, le joli Félix-Antoine ne devrait pas avoir trop de mal à se reconvertir dans autre chose. Il sait tout faire. A part les arts martiaux, le foot et autres disciplines,  il joue de la guitare et cuisine comme un chef. "J'’ai même un plat signature, le gâteau de sirop d’érable de mon enfance. J’ai tous les ingrédients avec moi pour le confectionner". 

    «Bergers», à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 9 avril. 

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