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  • Grand écran:_Eva Green règne en Milady sur le deuxième épisode des *Trois Mousquetaires". Pas trop fringants les garçons!

    Si les deux épisodes ont été tournés  en même temps, Les Trois Mousquetaires reprennent du service à l’écran dans Milady, huit mois après le premier consacré à d’Artagnan. Avec donc toujours Martin Bourboulon aux manettes et le même casting : François Civil en d’Artagnan, Romain Duris en Aramis, Pio Marmaî en Porthos, Vincent Cassel en Athos, et Eva Green en Milady de Winter, la sulfureuse et mystérieuse  espionne du cardinal de Richelieu. .

    On avait quitté ce beau monde avec l’enlèvement de Constance Bonacieux (Lyna Khoudri) que recherche désespérément l'amoureux d’Artagnan, et on le retrouve dans cette suite plus particulièrement centrée sur Milady et le siège de a Rochelle. Dans un royaume divisé, fragilisé par les guerres de religion et menacé d’invasion par l’Angleterre, nos héros vont à nouveau croiser  l’épée... sans trop garder le cap.

    Surenchère d’actions pour une narration confuse

    En effet l’auteur, qui en passant raffole du plan-séquence, surtout pour les affrontements, nous propose une histoire à la narration confuse, tant la foule d’événements, de péripéties, de trahisons, de situations mâtinées d’incohérences ne cessent de s’enchaîner et de se précipiter  Du coup, à vouloir tout dire avec cette surenchère d’actions, le film finit par ne pas raconter grand-chose. On n’est pas non plus très séduit par l’éclairage général entre grisâtre et brunâtre et les couleurs ternes des costumes qui semblent sortis tout droit d’un cortège de l’Escalade...

    Côté protagonistes, la belle charismatique et troublante Eva Green règne sur ce volet (qui en annonce un troisième) entre chevauchées épiques et affrontements tragiques. Peur de rien, forte, féministe, moderne, elle manie le fer avec autant de dextérité que de grâce. Tout en usant de ses charmes sans complexe.

    Plutôt adeptes du chacun pour soi

    A ses côtés Vincent Cassel, personnage complexe, cynique, torturé, fragile, vulnérable, hanté par la mort, rongé par la culpabilité. Il est un peu âgé pour jouer Athos , comme il le reconnaissait lors d’un entretien  à la RTS en  ajoutant  comme pour se dédouaner: « On est tous trop vieux  pour les rôles tels qu’ils sont écrits dans le roman ». Juste, même pour François Civil qui, en plus, n’apparaît pas des plus fringant dans cette mouture. A l’image d’ailleurs de Romain Duris et Pio Marmaï, réduits à jouer les utilités en se  baladant dans une loufoque et anecdotique sous-intrigue. Et que dire de Louis Garrel et Lyna Khoudri, invisibles ou presque? 

    Quant à la faneuse devise des mousquetaires "un pour tous, tous pour un", on la cherche en vain dans la mesure où ils ont peu de scènes ensemble, tour à tour oubliés et oeuvrant de façon plus ou moins convaincante dans leur partition respective.  Ce qui ne contribue pas franchement à soulever un enthousiasme délirant.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 13 décembre. 

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  • Grand écran: "Maestro", la vie intime du légendaire Leonard Bernstein. De et avec Bradley Cooper

    Si vous imaginiez plonger dans la prestigieuse carrière de Leonard Bernstein, ce n’est pas exactement ce que vous propose Bradley Cooper, qui s’est également coulé dans la peau du légendaire chef d’orchestre, compositeur, pianiste, musicologue, pédagogue et humaniste engagé.
     
    Né en 1918 dans le Massachusetts de parents juifs d’origine ukrainienne, il prend son envol en 1943. Il a alors 25 ans et doit remplacer au pied levé et sans répétition le chef du Philarmonique de New York dont il est l’assistant. Il dirigera ensuite l’orchestre de 1958 à 1969. Premier Américain à la baguette d’un opéra à la Scala de Milan avec Maria Callas, il a acquis une réputation internationale, notamment en tant que compositeur du cultissime West Side Story (Broadway 1957).
     
    Tout en le suivant de son jeune âge jusqu’à sa mort en 1990, le réalisateur de Maestro, à qui l’on doit également A Star Is Born (2018), n’aborde pourtant que superficiellement ’le parcours éclectique du maestro, qui a popularisé la musique classique. Il laisse aussi de côté ses engagements politiques comme sa lutte contre la guerre au Vietnam ou son soutien aux Black Panthers.
     
    Un couple volcanique et complexe
     
    Bradley Cooper s’intéresse avant tout à la vie intime de Lenny, homosexuel assumé collectionnant les amants et au couple volcanique qu’il a formé pendant 27 ans avec l’actrice américano-chilienne Felicia Montealegre, incarnée par Carey Mulligan, plus célèbre que lui à l’époque de leur rencontre  L’auteur évoque ainsi la vie commune tumultueuse, tourmentée et complexe de ces êtres passionnés, accros forcenés au tabac, tous deux décédés d’un cancer des poumons  
     
    Ce biopic que Steven Spielberg avait envisagé de réaliser lui-même prend ainsi davantage la forme d’un mélodrame Alternant noir et blanc et couleur, doté d’une mise en scène assez conventionnelle en dépit de quelques envolées bluffantes, il vaut surtout par la prestation de ses deux protagonistes, aussi convaincants qu’attachants dans cette relation amoureuse anticonformiste qui se désagrège fatalement.
     
    Deux protagonistes impressionnants
     
    Métamorphosé, Bradley Cooper « est » tout simplement Bernstein. Personnage charismatique, exubérant, survolté, dépressif, excessif, il est même époustouflant lorsqu’il dirige, carrément en transes, la 2e de Mahler dans la cathédrale d’Ely.  A noter toutefois, côté maquillage, que la prothèse de nez portée par le comédien a choqué. Certains y ont vu de l’antisémitisme. Ce choix artistique n’a toutefois pas dérangé l’Organisation juive américaine et la famille de Bernstein.
     
    De son côté, Carey Mulligan est magnifique dans le rôle de l’épouse, femme hors norme qui a pesé dans l’œuvre du génie. Sachant à quoi elle s’engage, elle accepte pendant un certain temps l’orientation de son mari. Mais au cours des années, elle a de plus en plus de mal à supporter sa volonté d’afficher son homosexualité au grand jour Frustration, amertume, colère, humiliation, font monter la tension jusqu’à l’explosion .
     
    A cet égard, on regrettera que ce besoin farouche d’énergie, de dynamisme confinant à une forme d’hystérie, a tendance à parcourir tout le film, empêchant de ressentir une véritable émotion

    A l’affiche dès mercredi 6 novembre. 

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  • Grand écran: "Le consentement", adaptation fidèle de la bombe littéraire lancée par Vanessa Springora

    Début 2020, Vanessa Springora lançait une bombe dans le milieu littéraire et bien et au-delà, avec la publication de son livre Le Consentement. Minutieuse, implacable, la talentueuse éditrice décrivaiit l’emprise toxique durable exercée sur elle à la fin des années 80, alors qu’elle avait à peine 14 ans, par l’écrivain Gabriel Matzneff, pédophile quinquagénaire encensé à l’époque par le petit monde culturel parisien. 

    Le succès fulgurant de cette œuvre glaçante, dérangeante, devait forcément inspirer une version cinématographique. Trois ans plus tard, alors que Matzneff est à nouveau accusé de viol sur mineur par une femme dans la cinquantaine, dénonçant des agressions sexuelles endurées de ses 4 à 13 ans, sort sur nos écrans l’adaptation très fidèle du livre. Signée Vanessa Filho, elle propose un scénario auquel Vanessa Springora a participé. 

    Après une scène d’ouverture intrigante, on se retrouve dans un dîner en ville, où la lycéenne Vanessa (Kim Higelin) en compagnie de sa mère alcoolique mondaine (Laetitia Casta) rencontre pour la première fois Matzneff (Jean-Paul Rouve). Le vaniteux auteur plastronne devant un auditoire admiratif tout en jaugeant sa future proie, sur laquelle il met déjà ses griffes au retour, dans la voiture. Facilitatrice, la mère esquisse un froncement de sourcil....

    Descriptions crues et analyse froide

    Vanessa Filho, dont c’est le deuxième long métrage après Gueule d’ange ne craint pas de déranger, de choquer, de provoquer le malaise, en décrivant crument les relations sexuelles entre Matzneff et Vanessa. Tout en analysant froidement le mécanisme de l’emprise que subit l'adolescente, éblouie par l’intelligence du prédateur et persuadée de l’amour qu’il lui voue.

    Pour autant, cette adaptation réaliste, sans trahir l’œuvre, n’est pas tout à fait à sa hauteur, dans la mesure où la puissance de l’image n’égale pas celle de l’écrit. Mais elle s’avère édifiante pour ceux qui n’ont pas lu le livre. 

    Performances incroyables

    La performance de ses deux protagonistes principaux n'y est de loin pas étrangère. Pourtant âgée de 22 ans lors du tournage, Iza Higelin (la petite-fille du chanteur mort en 2018) fait totalement illusion. Elle est bouleversante en frêle gamine timide de 14 ans, ravagée, brisée. Victime inconsciente au début, elle réalise peu à peu que quelque chose ne va pas mais, incapable d’échapper seule au piège tendu par le terrifiant prédateur, elle ne sait pas vers qui se tourner.  .

    Quant à Jean-Paul Rouve, méconnaissable pour l’occasion avec son crâne rasé, et là où non ne l’attendait pas, il se révèle magistral en monstrueux et pervers manipulateur. Narcissique, redoutable, féroce, il sidère et fascine. On croit voir et entendre le présomptueux Matzneff, usant de son insupportable arrogance et de sa célébrité pour amuser la galerie.  

    A l’image de la fameuse émission de Bernard Pivot de 1990, où l’écrivain se vante de ses conquêtes juvéniles face à la complaisance de ses pairs, se moquant de l’écrivaine québécoise Denise Bombardier, seule à dénoncer les scandaleuses pratiques de cet écoeurant individu. 

    Si une partie de la critique française estime que Vanessa Filho a réussi son difficile pari, l’autre ne manque pas de l’égratigner. En revanche les jeunes ne se montrent pas indifférents, suite à une tendance TikTok, qui a fait progresser les entrées de 4o% en une semaine. 

    A l’affiche  dans les salles de Suisse romande dès mercredi 6 novembre.

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