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  • Grand écran: Diane chasseresse dans "Moka", Emmanuelle Devos traque Nathalle Baye

    aemadevos.jpgPour son deuxième thriller après Complices, Frédéric Mermoud met face à face Emmanuelle Devos et Nathalie Baye, réunies pour la première fois à l'écran. Emmanuelle joue Diane Kramer, une mère qui s’échappe d’une clinique lausannoise pour se rendre à Evian, munie de quelques affaires et d'un pistolet qu’un petit trafiquant lui a procuré.

    Car suite à un drame qui a bousillé sa vie, Diane, qui a fait appel à un détective privé, rumine sa vengeance. Obsédée, folle de douleur, elle veut absolument retrouver le conducteur ou plutôt la conductrice d’une Mercédès couleur moka, qui a pris la fuite après avoir renversé et tué son fils. 

    Trouvant que la police piétine, elle a décidé de mener sa propre enquête. Et va alors rencontrer, espionner et traquer Marlène (Nathalie Baye), patronne d'une parfumerie-salon de beauté, la soupçonnant d’avoir une responsabilité dans ce tragique accident. Mais les choses, on s'en doute, se révèlent plus sinueuses et compliquées qu’il n’y paraît...

    Librement adapté d’un roman de Tatiana de Rosnay, Moka est un drame banalement traité, avec de belles images entre lac et montagnes. Côté comédiens, vêtue d'une parka verte, indépendante, énergique, et quelque peu exaltée, Emmanuelle Devos qui est de tous les plans, se montre convaincante en ...Diane chasseresse. 

    Davantage que Nathalie Baye, quelconque en dame blondissime manucurée. Difficile de voir la créature attachante et mystérieuse imaginée par l'auteur, dans la compagne empruntée d'un homme de treize ans son cadet, maman par ailleurs d’une adolescente un rien trouble et rebelle, rêvant de monter à Paris.

    Moka n’en a pas moins trouvé des admirateurs. Lors du récent Festival de Locarno, il a décroché le Variety Piazza Grande Award, décerné par un jury de critiques du célèbre magazine américain.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 août.

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  • Festival de Locarno: Le Léopard d'or à "Godless" de la Bulgare Ralitza Petrova. Un choix décevant

    agodless.jpgA Locarno, on peut toujours compter sur le jury pour déjouer les pronostics. Alors que personne ou presque parmi les critiques et les festivaliers n’avait misé un lev sur Godless, c‘est justement celui-ci qui a été distingué par Arturo Ripstein et ses collègues. Il est signé de la réalisatrice bulgare Ralitza Petrova, qui travaille également en Angleterre et en France.

    Il s’agit sans doute du film le plus glauque de la compétition. En deux mots, Gana, peu gâtée par la nature (photo ci-dessous), s’occupe de personnes âgées atteintes de démence et revend leurs papiers au marché noir. Rien ne la touche dans son quotidien sombre, sans espoir, jusqu’au jour où elle entend un nouveau patient chanter… 

    "J’ai été très chanceuse de réaliser ce film maintenant, de rencontrer toutes ces personnes partageant leur passion, avec un goût pour un cinéma exigeant et pas seulement divertissant. Je ne crois pas que nous sommes uniquement divertis par les rires, ou la violence gratuite et le sexe. Je pense que les idées sont ce qu’il y a de plus distrayant", a déclaré la lauréate à la RTS.

    apivanov.jpgGodless a fait carton plein, puisque son héroïne Irena Ivanova décroche le prix de la meilleure interprétation féminine.  Côté masculin, c’est Andrzej Sewryn qui est sacré meilleur acteur pour son rôle dans The Last Family, du Polonais Jan.P Matuszynski, un film également boudé par les critiques.

    Trois des papables les plus souvent cités se retrouvent tout de même au palmarès à l’image de Cœurs cicatrisés du Roumain Radu Jude, Prix spécial du jury, tandis que celui de la meilleure réalisation récompense L’ornithologue de Joao Pedro Rodrigues. De son côté Mister Universo de Tizza Covi et Rainer Frimmel se voit attribuer une mention spéciale.

    Par ailleurs Moi, Daniel Blake, de Ken Loach, Palme d’or à Cannes en mai dernier, a remporté sans surprise le Prix du public, pour le meilleur film présenté sur la Piazza Grande.

    Une compétition faible qui reste le parent pauvre 

    Le choix du triste Léopard d’or est à l’image d’une compétition particulièrement faible, qui demeure le parent pauvre. Et le fait que huit des dix-sept prétendants à la médaille étaient des femmes, n’a pas contribué à changer fondamentalement la chose.

    Comme on a déjà eu l’occasion de le remarquer, la Piazza Grande, vitrine de la manifestation, a au contraire réservé de fort bonnes surprises. Après Le ciel attendra, Dans la forêt, Stefan Zweig, adieu l’Europe, Jason Bourne, ou Moi, Daniel Blake, Mohenjo Daro, attrayant long-métrage bollywoodien de l’Indien Ashutosh Gowariker, a plaisamment clos le festival sous les étoiles.

    Se déroulant en 2016 avant J.-C., il met en scène un fermier beau comme un dieu qui se rend dans la cité de Mohenjo Daro, tombe amoureux d’une créature de rêve et s’oppose à la cupidité d’un tyran pour sauver la ville. De l’aventure avec clins d'oeil au péplum, de l'action, de la romance, des chants, de la danse. C’est kitsch, mais on ne s’ennuie pas une seconde.

    Un cru 2016 aussi glouton que moyen

    On n’en dira pas autant de l’ensemble d’un festival plus glouton que jamais, provoquant de fréquents et regrettables télescopages. Un cru 2016 moyen, à l'instar d'un cinéma suisse plutôt poussif. Pour tout dire, le souffle de vent qui devait nous emporter promis par le directeur artistique Carlo Chatrian, ne nous a pas pas franchement ébouriffés…

    Voilà qui n’a toutefois pas empêché le public de répondre présent à son habitude. Alors que la Semaine de la critique a comme toujours fait salle comble, les nombreuses autres sections ont elles aussi attiré du monde. Et notamment la rétrospective Aimé et refusé: le cinéma de la jeune République d’ Allemagne de 1949 à 1963. Les spectateurs ont ainsi été quelque 165.000 à se ruer dans les salles, dont 65.000 sur la Piazza Grande. 

    Voir aussi toutes les notes réservées au Festival de Locarno depuis le 1er août.

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  • Festival de Locarno: la course au Léopard d'or est terminée. A qui le trophée?

    aorni.jpgAlors que les chasseurs de fauves s’étaient bien relancés dans le milieu de la course après un démarrage poussif, ils ont à nouveau relâché l’effort dans les derniers jours. Du coup, sur les dix-sept prétendants au Léopard d’or, dont huit femmes rappelons-le, seul un tiers nous paraît éligible.

    Parmi eux L’ornithologue du Portugais Joao Pedro Rodrigues. Réinterprétant d’une façon onirico-fantastique le mythe et la vie de Saint-Antoine, il met en scène Fernando, un ornithologue de 40 ans, à la recherche d’une espèce rare, la cygogne noire, le long de la rivière Le Douro, au nord du Portugal.

    Distrait, il se laisse entraîner par le courant et échoue à moitié mort sur une des rives. Où il est sauvé par deux jeunes Chinoises en folie et en pèlerinage vers Compostelle, qui le ligotent à un arbre.... Il réussit à leur échapper et s’enfonce dans une forêt aussi dense que dangereuse…. Un mystérieux récit initiatique qui fascine souvent et agace parfois. 

    acoeurs.jpgSi L’ornithologue a une vraie gueule de Léopard façon Locarno, on lui préfère toutefois Cœurs cicatrisés du Roumain Radu Jude, d’après un roman autobiographique de Max Becher, mort de tuberculose osseuse à 29 ans, après dix ans de souffrance. Nous sommes en Roumanie en 1937. Atteint de cette terrible maladie, Emmanuel, 21 ans, est hospitalisé dans un sanatorium des bords de la mer Noire.

    Tandis que son corps au torse pris dans le plâtre se détériore, il raconte ses efforts et ceux de ses compagnons pour vivre le plus normalement possible en faisant la fête et en tombant amoureux. On ne peut s’empêcher évidemment de penser à La montagne magique de Thomas Mann.

    aeegypte.jpgSéduisante par ailleurs cette tragi-comédie égyptienne Brooks Meadows And Lovely Faces de Yousry Nasrallah, dont l’action se déroule au cours d’un mariage complètement fou. On vous dira juste que Yehia et ses fils Refaat et Galal assurent le service traiteur, mais que rien ne se passera comme prévu. La suite étant carrément impossible à résumer, en raison de nombreux rebondissements, il ne reste qu’à passer et savourer les plats…

    Slava des Bulgares Kristina Grozeva et Peter Valchanov, dont on vous a déjà parlé, reste parmi nos préférés. A travers la simple histoire d’un cheminot bègue, les réalisateurs proposent une autre comédie enlevée, politique celle-ci, où ils se moquent d’un pays au système gangréné par la corruption, des politiques qui l’incarnent, tout en évoquant de manière à la fois cynique et joyeuse du fossé séparant la classe dirigeante du peuple exploité.

    auniverse.jpgJolie surprise également que Mister Universo, de Tizza Covi et Rainer Frimmel. Le duo italo-autrichien avait été révélé par La Pivellina en 2009, un film qui se penchait sur un couple d’artistes de cirque.

    Avec leur dernier opus, les auteurs restent dans le même univers en suivant Tairo, un jeune dompteur de fauves très malheureux car il a perdu son porte-bonheur. Il va l'utiliser comme prétexte pour partir en voyage à travers l’Italie à la recherche d’Arthur Robin, ancien Monsieur muscles qui le lui avait donné.

    On signalera encore Jeunesse, premier film assez prometteur du Français Julien Samani qui nous emmène, avec Zico qui a soif d’ailleurs, sur un cargo pourri. Il ne connaît rien de la vie à bord, s’y prend mal pour tenter de se se faire accepter et les tensions ne tardent pas à naître au sein de ce huis-clos explosif. L’apprentissage du marin est aussi celui de l’auteur du film, qui fait partie du plan renouveau du directeur artistique du festival Carlo Chatrian.

    Mais selon la formule consacrée, la critique propose et le jury dispose. Pour cette 69e édition, il est présidé par le Mexicain Arturo Ripstein. Réponse samedi soir sur la Piazza Grande.  

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