Au bord de la mer Noire court la légende d’un vieux Turc aveugle, Tekir, qui recouvra la vue et la santé en tombant dans un lac de boue. Depuis lors, les touristes se rendent chaque année à Tekirghiol, pour profiter des bienfaits de la boue miraculeuse.
C’est dans cette région entre terre et mer que Ruxandra Zenide, née à Bucarest en 1975 et arrivée à Genève à 14 ans, a situé son deuxième long métrage. Dix ans après le premier, Ryna, racontant l’histoire d’une ado de 16 ans, garçon manqué travaillant dans la station-service de son père et rêvant de devenir photographe.
Obligée de retourner en Roumanie faute de financement, elle y réalise donc Le miracle de Tekir, un film sur le mystère de la création a travers la maternité et pour lequel elle a retrouvé Dorothea Petre, l’héroïne de Ryna. Cette fois la comédienne au regard intense et la sensibilité à fleur de peau incarne Mara. La jeune femme aux dons de guérisseuse prétendument vierge mais enceinte, lutte pour protéger son enfant, un miracle selon elle, une conception immaculée.
Accusée de sorcellerie et de faire fuir les poissons, elle réussit à échapper à la violence des habitants du village en colère et se réfugie à l’hôtel Europa avec l’aide d’un prêtre. Cet incroyable établissement de luxe isolé dans des paysages de fin du monde reçoit de riches patientes qui espèrent soigner leur infertilité à l’aide de la fameuse boue.
Mara rencontre l’une d’elles, l’excentrique Madame Lili, qui remet en cause ses croyances mais avec qui elle n’entame pas moins une relation étrange. Ce qui n’est pas étonnant. Entre magie, superstition et religion tout est étrange et assez fascinant dans ce film en forme de fable surréaliste aux accents fantastiques. On retient aussi la belle performance des actrices.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 6 avril.