Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • Grand écran: "Les ogres", un film qui s'auto-dévore dans la démesure. Avec Adèle Haenel.

    lea.jpgLéa Fehner nous plonge dans l’univers du théâtre itinérant avec Les ogres, comédiens exubérants sillonnant les routes de France avec leur chapiteau sur le dos, s’arrêtant de ville en ville pour faire leur show, qui tient à la fois du cirque et du spectacle forain.

    La réalisatrice de 34 ans s’inspire de sa propre vie, ayant elle-même grandi dans ce milieu au cours des années 90. Ce sont ses souvenirs qui nourrissent une histoire évoquant le quotidien d’une troupe façon grande famille recomposée, sorte de microcosme social où on partage tout, où chacun se mêle de tout dans une absence totale d'intimité. Comme de l’arrivée imminente d’un bébé et du retour d’une ancienne amante qui vont raviver des blessures prétendument oubliées, prétextes à la dramatisation exacerbée du récit.

    Et Léa Fehner ne fait pas dans la dentelle. Caméra indiscrète fouinant partout en perpétuel mouvement, bouillonnement permanent et à son comble chez ses ogres foutraques. Felliniens sur les bords, ils s’aiment, se déchirent et se dévorent à grand renfort de cris, de hurlements, d’épuisantes démonstrations outrancières de sentiments et d’émotions. Une débauche de vie et d’énergie virant à une démesure et une hystérie qui finissent tout de même par lasser.

    En adele.jpghaut de l’affiche de l'opus pour lequel Léa Fehner s'est notamment entourée de son père, sa mère et sa soeur: Adèle Haenel, lâchée dans une arène en effervescence. César de la meilleure actrice l’an dernier pour l’excellent Les Combattants, actuellement également au théâtre à Paris dans Old Tiîmes d'Harold Pinter, elle était récemment de passage à Genève.

    Forte personnalité, la jeune  femme, un rien hostile, s’agace qu’on puisse lui demander son sentiment sur ceux que provoquent sa belle ascension dans le métier. «Nouvelle tornade du cinéma français» lui arrache par exemple un «ouais, super» pour le moins dédaigneux… En revanche «féministe» lui va. Rebelle aussi, un peu, enfin elle ne sait pas… Surtout, elle s’en moque. «Ce n'est pas à moi de le dire. Pensez de moi ce que vous voulez».

    L'essentiel, c'est la rencontre avec un réalisateur ou une réalisatrice, la promesse contenue dans un scénario, comme celui de Léa Fehner et de ses deux coauteures. La jolie Adèle en serait-elle une, d'ogresse? En tout cas, le film lui a fait du bien. «Il est bruyant, excessif, n’est pas dans la subtilité. Il réveille, remet au centre une vie qui n’a rien de tempéré. Il parle de la confrontation à l’autre, de l’altérité. Il y a une vibration politique hors d’une rationalité dont on nous rebat les oreilles. Et puis ce qui m’a plu, c’est l’improvisation totale qu’il y a dans certaines scènes. C’est génial. On a peur, mais on éprouve du plaisir».

    Pour Adèle Haenel, créer un microcosme n’est pas forcément l’ambition de l'auteur.  «Certes cela reste une microsociété. Mais l’important c’est le vivre ensemble. Avec des différences assumées. Chacun est venu avec ce qu’il était. Il ne s’agit pas de mettre les gens dans une case. C’est précisément l’inverse. Trouver sa place au sein d’une telle troupe, c’est assez galvanisant. Il faut viser le moment juste. L’équilibre. Oublier la caméra. Assumer la limite de ce qu’on est».

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 avril.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Grand écran: "Les Visiteurs-la Révolution", une vraie daube!

    clavier.jpgPour nos pieds nickelés bloqués dans les couloirs du temps, les choses commencent sous la Terreur en 1793 et se terminent chez les nazis. De Robespierre à Hitler en somme…

    Réussissant à échapper à la guillotine, le triste Godefroy de Montmirail et son repoussant serviteur en guenilles Jacquouille la Fripouille rallient Paris, plus précisément les combles d’un hôtel particulier, avec l’idée de remettre le dauphin sur le trône.

    Une équipée en calèche avec d’arrogants descendants de Godefroy qui, bien décidés à garder leur tête sur les épaules, se font passer pour des négociants en vins. Et nous voici parti pour un film à l’histoire d’un inintérêt abyssal, à l’esthétique immonde, totalement dénué d’humour, mais hélas lourdement émaillé de gags fétides entre pets, pus, furoncles, pustules et haleine de poney. 

    Côté comédiens, c’est pareillement calamiteux. Plus exaspérant que jamais, l’omniprésent Christian Clavier au crétinisme avancé en l’occurrence en fait des caisses, braillant chaque réplique, tandis que Jean Reno est carrément transparent. Au point qu’il se fait voler la vedette par des personnages secondaires comme Sylvie Testud ou Karin Viard, que l'on imagine en principe juste venues cachetonner sans vergogne.

    Pour résumer, ce troisième épisode est moche, dégueu, mal joué, mal fichu, interminable, évidemment pas révolutionnaire et surtout pas drôle pour un sou. Bref une telle daube qu’on comprend aisément pourquoi le réalisateur Jean-Marie Poiré et son coscénariste Christian Clavier ont refusé de le montrer à la presse. A part aux journalistes qui avaient accepté de faire des interviews…

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 6 avril.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Grand écran: "Truth", nouvelle immersion passionnante dans les coulisses médiatico-politiques

    blanchet.jpgAprès Spotlight, nouvelle immersion dans le journalisme d’investigation. Avec son premier long-métrage, James Vanderbilt retrace l’un des épisodes les plus cruciaux de son histoire avec Truth: le prix de la vérité, où le scandale flirte avec la manipulation politique.

    Le 8 septembre 2004, 60 Minutes, l’émission phare de la CBS, diffuse un reportage intitulé «Bush Guard», remettant en question l’engagement militaire du président candidat à sa réélection, George W. Bush, durant la guerre du Vietnam.

    Dès le lendemain, la blogosphère du parti Républicain s’acharne à accuser une falsification de preuves à des fins politiques, menaçant de descente aux enfers la productrice et le présentateur vedette à l’origine du scoop.

    Il s’agit du tandem de choc Mary Mapes et Dan Rather, incarnés à l’écran par Cate Blanchet et Robert Redford, l’un des duos les plus charismatiques du cinéma américain. Ils partagent l’affiche pour la première fois en livrant une formidable prestation. Le choix de Redford est à l’évidence un clin d’œil aux Hommes du Président d’Alan J. Pakula, qui demeure «LA» référence dans le domaine. .

    S’appuyant sur le livre Truth And Duty, écrit par Mary Mapes, James Vanderbilt propose une intrigue sous tension passionnante, dans une rédaction en ébullition. Entraînant le sectateur dans les coulisses médiatico-politiques, il déroule son film de manière classique. Il suit d’abord l’enquête de 60 Minutes et la diffusion du reportage pour se pencher ensuite sur la tentative de l’équipe de se disculper face aux accusations. Avant de se concentrer sur leurs conséquences concernant les vies professionnelle et privée de ceux qui auraient donc commis l’erreur de ne pas suffisamment vérifier leurs sources. C'est le côté humain, émouvant de l'histoire. 

    bobred.jpgMais l’intelligence de l'opus, d’où son intérêt, n’est pas de dire si les reporters ont tort ou raison, de prendre parti sur l’authenticité ou non des documents, de défendre ou d’accabler George Bush. Mais avant tout de montrer les pressions incessantes subies au plus haut niveau par Mary Mapes et Dan Rather pour lâcher le morceau. Qu’il s’agisse de leur propre hiérarchie, ou des politiques que leurs investigations dérangent.

    Rappelant l’importance capitale de la liberté de la presse. James Vanderbilt témoigne ainsi de la complexité de l’investigation journalistique, de la difficulté croissante pour les médias de rester indépendants vis-a-vis du pouvoir, bref de continuer à exercer sereinement leur métier à l’heure des réseaux sociaux, auxquels aujourd’hui le grand public préfère le plus en plus se référer.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 6 avril.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine