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  • Grand écran: "Maggie's Plan" revisite le triangle amoureux. Fantasque mais sans surprise

    amaggieplan.jpgIl ne suffit pas de parler de problèmes existentiels et de cultiver de petites névroses pour faire du Woody Allen. C’est pourtant ce que beaucoup pensent de la comédie de Rebecca Miller Maggie’s Plan (Maggie a un plan) avec Greta Gerwig, carrément qualifiée de pendant féminin du maestro.

    D’autres n’hésitent pas à tirer un parallèle avec Eric Rohmer pour cette comédie sentimentale fantasque où la réalisatrice revisite le triangle amoureux. Composé tout d'abord de Maggie. La trentaine, sérieuse dans son travail, mais immature dans sa vie privée, cette célibataire newyorkaise est décidée à faire un bébé toute seule. Enfin avec l'aide d'un donneur de sperme très versé dans la culture du cornichon.

    Elle renonce toutefois à son projet en rencontrant John (Ethan Hawke), dont elle tombe raide dingue. Professeur d’anthologie doublé d’un écrivain n’arrivant pas à mettre un terme à son roman, John est marié avec l'extravagante Georgette (Julianne Moore) qui, universitaire manipulatrice, ne pense qu’à sa carrière. Il la quitte pour Maggie, ils font un enfant, mais après quelques années, l’amour prend sa vitesse de croisière et Maggie a envie de se débarrasser de John. Elle concocte  un plan pour qu'il retombe dans les bras de Georgette. Pas franchement sorti de la cervelle d'Einstein, le plan...

    Bref. Le tout est assorti d’interrogations sur le sens de la vie, sur la passion qui s’éteint, avec dialogues intellos entre bobos à la clé. Du déjà vu, en moins passionnant. Certes, il y a une liberté ton très mode, un style, du rythme, un certain humour, les comédiens s'amusent et le trio formé par Greta Gerwig, Ethan Hawke et Julianne Moore séduit. Mais Rebecca Miiller ne sort pas vraiment des clous et le plaisir ne dure pas. Au bout d’une heure le scénario commence à patiner, tandis que les protagonistes semblent se moquer de ce qui leur arrive. Du coup, c‘est logique, le spectateur aussi.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 1er juin.

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  • Grand écran: "Rosalie Blum", un conte social singulier avec des comédiens attachants

    anoemie.jpgEntre son salon de coiffure, sa mère insupportablement envahissante, son cousin ringard qui cherche à le caser et son chat, Vincent Machot mène une vie aussi réglée que terne dans sa petite ville de province.

    Et puis un jour, le hasard de l‘existence met ce fils à maman face à Rosalie Blum, l’épicière du coin. Bizarrement, il croit l’avoir déjà vue, sans se souvenir ni d’où ni de quand, mais il ne peut se défaire de cette curieuse impression qui devient une véritable obsession.

    Comme il tient absolument à en savoir plus, il décide de suivre cette femme solitaire qu’il trouve incroyablement mystérieuse. Une filature au parfum d’aventure qui pimente son quotidien médiocre au point de le changer. .

    Premier long-métrage de Julien Rappeneau, Rosalie Blum est adapté du roman graphique éponyme de Camille Jourdy. L’auteur livre une sorte de conte doux-amer, plus social que féerique, à rebondissements bizarroïdes, peuplé de personnages farfelus, cachant leurs secrets, leurs fêlures, leur tristesse. Dont la jolie Aude, un peu paumée, flanquée de ses deux amies fofolles.

    L'opus évoque avec légèrete et humour la complexité des rapports humains. Même si ce n’est pas toujours réussi, il y a incontestablement de l’idée, de l’originalité dans cette comédie plutôt singulière, qui par ailleurs séduit par son casting,

    Noémie Lvovsky, attachante et surprenante de douceur, donne la réplique à Kyan Khojandi, découvert dans la série BREF de Canal +. Pour son premier grand rôle au cinéma,  il se révèle parfait en garçon maladroit, soumis et timide qui finit par s'émanciper de la tutelle maternelle. A leurs côtés on trouve la craquante Alice Isaaz et Anémone, pour le coup un rien en roue libre en acariâtre castratrice.

    alamy.jpgRetour chez ma mère

    S’il y a du charme dans Rosalie Blum ce n’est en revanche pas le cas pas le cas dans Retour chez ma mère. Stéphanie, quadra divorcée qui a perdu son cabinet d’architecte, est contrainte de rentrer au bercail en attendant de pouvoir remettre du beurre dans les épinards.

    Non seulement la cohabitation avec Jacqueline, veuve depuis peu, n’est pas facile, mais Stéphanie entretient également des relations tendues avec sa sœur et son frère, la jalousie de la première le disputant à l‘égoïsme du second.

    Selon le réalisateur, c’est du vécu. Hélas cela ne sauve pas le film, pêchant par des dialogues d’une rare banalité, ainsi que par un scénario laborieux, vide et erratique. Alors qu’il est en principe centré sur les liens mère-fille, il ne repose en réalité que sur la grande nouvelle que Jacqueline veut annoncer aux siens: son désir de refaire sa vie avec le voisin du dessus. D'où quelques quiproquos plus inutiles et ennuyeux que drôles.

    Reste le duo Josiane Balasko/Alexandra Lamy. Difficile pourtant d’enlever le morceau entre les agaçantes manies maternelles, les parties de scrabble, les histoires d’héritage autour d’une tarte ou la pathétique création d’une boîte mail qui, on le sent, se veut irrésistible…

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 1er juin.

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  • Roland Garros: côté français, on a les petits plaisirs qu'on peut...

    arigasq.jpgMea culpa, je me suis trompée. Moi qui imaginais Gasquet balayé comme un fétu de paille par Kei Nishikori, c’est au contraire lui qui a joué au tsunami sur le court. Le Nippon en était réduit à essuyer les plâtres. Passant, quoi qu’en disent les commentateurs tricolores extatiques, complètement à côté de son sujet. En multipliant notamment les fautes directes.

    Mais c’est bien connu, subjugués par leurs compatriotes, ils n’ont jamais vraiment les yeux complètement en face des trous lorsque l’un d’eux joue. Il ne faudrait donc pas exagérer la performance de Richard (le petit Mozart selon la bande à Riton...) parvenant enfin à décrocher un… quart de finale à Roland Garros. Une première après... quatorze participations.  

    Magnifique, splendide, bluffant, étincelant, éblouissant, les superlatifs n'en pleuvent pas moins. Normal. Faute de grives on mange des merles. Bref, on a les plaisirs qu’on peut. A savourer pendant qu’on peut, de surcroît. Car, je vais à nouveau me mouiller, cela ne devrait pas durer dans la mesure où ce brave garçon va se frotter au prochain tour à Andy Murray. Pour lequel ce fut une autre paire de manches de les remporter face au bombardier Isner, qui lui a mené la vie dure. Surtout au premier set, raté d’un cheveu par l’Américain.

    Je reconnais du coup que le Biterrois n’est pas verni. Moins, a priori, que Wawrinka. Après avoir sué sang et eau pour se débarrasser de Troïcki, bêtement vilipendé par quelques spécialistes ne lui voyant aucune qualité particulière pour inquiéter le Suisse, celui-ci sera opposé au relativement modeste Albert Ramos.

    L’intéressé, démangé par une folle envie de poursuivre sa route, déclare savoir comment battre l’Espagnol. Probablement, puisqu’il vient de le faire à Genève. Ne pas oublier toutefois que Ramos a atomisé Raonic. Autre canonnier du circuit que les experts, toujours aussi observateurs, voyaient carrément dans le dernier carré.

    Il paraît que le Canadien souffrait de la hanche, ce qui expliquerait la victoire inattendue de l’Ibère. De toute façon, sous-estimer son opposant risque de se révéler dangereux. Amère constatation sans doute d’Hingis et Mirza, terrassées par deux gamines de 20 ans en huitièmes de finale.

    Une erreur que ne commettra certainement pas Timea Bacsinszky, qui affronte Venus Williams pour une place en quarts. En voyant l'agile vétérane galoper dans son troisième set des seizièmes pour mettre une roue de vélo à son adversaire, il faut admettre qu’elle en a encore drôlement sous la pédale. Certes, il ne s’agissait que d’Alizé Cornet. Mais quand même…

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