Mea culpa, je me suis trompée. Moi qui imaginais Gasquet balayé comme un fétu de paille par Kei Nishikori, c’est au contraire lui qui a joué au tsunami sur le court. Le Nippon en était réduit à essuyer les plâtres. Passant, quoi qu’en disent les commentateurs tricolores extatiques, complètement à côté de son sujet. En multipliant notamment les fautes directes.
Mais c’est bien connu, subjugués par leurs compatriotes, ils n’ont jamais vraiment les yeux complètement en face des trous lorsque l’un d’eux joue. Il ne faudrait donc pas exagérer la performance de Richard (le petit Mozart selon la bande à Riton...) parvenant enfin à décrocher un… quart de finale à Roland Garros. Une première après... quatorze participations.
Magnifique, splendide, bluffant, étincelant, éblouissant, les superlatifs n'en pleuvent pas moins. Normal. Faute de grives on mange des merles. Bref, on a les plaisirs qu’on peut. A savourer pendant qu’on peut, de surcroît. Car, je vais à nouveau me mouiller, cela ne devrait pas durer dans la mesure où ce brave garçon va se frotter au prochain tour à Andy Murray. Pour lequel ce fut une autre paire de manches de les remporter face au bombardier Isner, qui lui a mené la vie dure. Surtout au premier set, raté d’un cheveu par l’Américain.
Je reconnais du coup que le Biterrois n’est pas verni. Moins, a priori, que Wawrinka. Après avoir sué sang et eau pour se débarrasser de Troïcki, bêtement vilipendé par quelques spécialistes ne lui voyant aucune qualité particulière pour inquiéter le Suisse, celui-ci sera opposé au relativement modeste Albert Ramos.
L’intéressé, démangé par une folle envie de poursuivre sa route, déclare savoir comment battre l’Espagnol. Probablement, puisqu’il vient de le faire à Genève. Ne pas oublier toutefois que Ramos a atomisé Raonic. Autre canonnier du circuit que les experts, toujours aussi observateurs, voyaient carrément dans le dernier carré.
Il paraît que le Canadien souffrait de la hanche, ce qui expliquerait la victoire inattendue de l’Ibère. De toute façon, sous-estimer son opposant risque de se révéler dangereux. Amère constatation sans doute d’Hingis et Mirza, terrassées par deux gamines de 20 ans en huitièmes de finale.
Une erreur que ne commettra certainement pas Timea Bacsinszky, qui affronte Venus Williams pour une place en quarts. En voyant l'agile vétérane galoper dans son troisième set des seizièmes pour mettre une roue de vélo à son adversaire, il faut admettre qu’elle en a encore drôlement sous la pédale. Certes, il ne s’agissait que d’Alizé Cornet. Mais quand même…