Grand écran: "Rosalie Blum", un conte social singulier avec des comédiens attachants (31/05/2016)

anoemie.jpgEntre son salon de coiffure, sa mère insupportablement envahissante, son cousin ringard qui cherche à le caser et son chat, Vincent Machot mène une vie aussi réglée que terne dans sa petite ville de province.

Et puis un jour, le hasard de l‘existence met ce fils à maman face à Rosalie Blum, l’épicière du coin. Bizarrement, il croit l’avoir déjà vue, sans se souvenir ni d’où ni de quand, mais il ne peut se défaire de cette curieuse impression qui devient une véritable obsession.

Comme il tient absolument à en savoir plus, il décide de suivre cette femme solitaire qu’il trouve incroyablement mystérieuse. Une filature au parfum d’aventure qui pimente son quotidien médiocre au point de le changer. .

Premier long-métrage de Julien Rappeneau, Rosalie Blum est adapté du roman graphique éponyme de Camille Jourdy. L’auteur livre une sorte de conte doux-amer, plus social que féerique, à rebondissements bizarroïdes, peuplé de personnages farfelus, cachant leurs secrets, leurs fêlures, leur tristesse. Dont la jolie Aude, un peu paumée, flanquée de ses deux amies fofolles.

L'opus évoque avec légèrete et humour la complexité des rapports humains. Même si ce n’est pas toujours réussi, il y a incontestablement de l’idée, de l’originalité dans cette comédie plutôt singulière, qui par ailleurs séduit par son casting,

Noémie Lvovsky, attachante et surprenante de douceur, donne la réplique à Kyan Khojandi, découvert dans la série BREF de Canal +. Pour son premier grand rôle au cinéma,  il se révèle parfait en garçon maladroit, soumis et timide qui finit par s'émanciper de la tutelle maternelle. A leurs côtés on trouve la craquante Alice Isaaz et Anémone, pour le coup un rien en roue libre en acariâtre castratrice.

alamy.jpgRetour chez ma mère

S’il y a du charme dans Rosalie Blum ce n’est en revanche pas le cas pas le cas dans Retour chez ma mère. Stéphanie, quadra divorcée qui a perdu son cabinet d’architecte, est contrainte de rentrer au bercail en attendant de pouvoir remettre du beurre dans les épinards.

Non seulement la cohabitation avec Jacqueline, veuve depuis peu, n’est pas facile, mais Stéphanie entretient également des relations tendues avec sa sœur et son frère, la jalousie de la première le disputant à l‘égoïsme du second.

Selon le réalisateur, c’est du vécu. Hélas cela ne sauve pas le film, pêchant par des dialogues d’une rare banalité, ainsi que par un scénario laborieux, vide et erratique. Alors qu’il est en principe centré sur les liens mère-fille, il ne repose en réalité que sur la grande nouvelle que Jacqueline veut annoncer aux siens: son désir de refaire sa vie avec le voisin du dessus. D'où quelques quiproquos plus inutiles et ennuyeux que drôles.

Reste le duo Josiane Balasko/Alexandra Lamy. Difficile pourtant d’enlever le morceau entre les agaçantes manies maternelles, les parties de scrabble, les histoires d’héritage autour d’une tarte ou la pathétique création d’une boîte mail qui, on le sent, se veut irrésistible…

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 1er juin.

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