Après les forfaits, pour cause de physique en délicatesse, de Federer, Monfils, puis Nadal, voilà que Tsonga, pleurant toutes les larmes d’un corps également défaillant, a dû à son tour tirer sa révérence. Inutile de préciser que le ciel est tombé sur la tête de nos chers voisins. Mais the show must go on, ont-ils courageusement décrété.
Cela posé, ils sont décidément impayables. Comme d’ordinaire, les Tricolores avaient débarqué en masse porte d’Auteuil. Seize hommes et dix femmes. Soit la plus forte représentation tennistique de la planète, devant les Espagnols, comptant eux quinze hommes et deux femmes.
A la fin du premier tour, miracle, dix-huit des vingt-six prétendants tricolores à la Coupe des mousquetaires étaient présents à l’appel du second, le couteau entre les dents. Un chiffre aux allures de record qui faisait ululer de plaisir et de bonheur les commentateurs. On eût dit que leurs idoles avaient réussi la performance du siècle, sinon du millénaire. Une prouesse qui laissait espérer des lendemains qui chantent. Je ne sais pas si vous voyez le pathétique de la chose!
Alors que les experts français se tapaient follement sur le ventre à l’idée de la vitalité extraordinaire de leur tennis, les Espagnols demeuraient, eux, douze en lice. En toute discrétion. Et sans tambour ni trompette, même privés de leur chef de file, ils alignent six joueurs en huitièmes de finale, quatrre garçons et deux filles.
Pendant ce temps, l’armada française attaquée de toutes parts n’a évidemment pas tardé à perdre tous ses combattants, à l’exception d’un seul, Richard Gasquet, qui risque d’achever le naufrage vu qu’il doit en découdre contre le Japonais Kei Nishikori. Vu la situation, les commentateurs ont déjà commencé à trouver que le double est dans le fond drôlement important…
Bref preuve en est, au risque de me répéter, que la quantité est loin de faire la qualité dans la petite balle jaune hexagonale. Contrairement à ce qui se passe chez les Helvètes qui, partis à trois, se retrouvent à deux dans le quatrième tour. Mais je ne vais pas pavoiser, parce qu’il n’y a rien de plus normal étant donné le talent de Wawrinka et Bacsinszky.
A part ça, Djokovic doit se pourlécher les babines, en se disant que cette fois il tient son os. Certes il n'a pas franchement besoin que sa route soit dégagée, surtout par Tsonga... Il n'empêche. A vaincre sans péril on triomphe sans gloire.