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  • Grand écran: "Still Alice", avec Julianne Moore oscarisée pour son rôle de victime d'Alzheimer

    NExfzWhlijhrAB_1_b[1].jpgLes mots qui s’envolent, l’intense frustration de les voir mais de ne pouvoir les attraper, la mémoire qui se trouble, les souvenirs qui s’évanouissent, la sensation que le sol se dérobe sous ses pieds, celles de ne pas savoir où elle se trouve, de disparaître en quelque sorte petit à petit sous ses propres yeux.

    C’est la tragédie que commence à vivre Alice Howland. Heureusement mariée, mère de trois enfants adultes, professeur de linguistique admirée de ses pairs, cette brillante quinquagénaire apprend qu’elle est atteinte d’un Alzheimer précoce. Comment faire face à cette terrible maladie, qui va évidemment affecter également la vie de toute sa famille?

    Pour incarner cette femme, les réalisateurs Richard Glatzer et Wash Westmoreland, qui ont adapté le roman éponyme de Lisa Genova, ont fait appel à Julianne Moore, oscarisée pour le rôle et sacrée meilleure actrice au dernier festival de Cannes pour Maps To The Stars de David Cronenberg.

    Un excellent choix. La comédienne, qui s‘est astreinte à de nombreuses recherches se pliant notamment à un test de mémoire avec un neuropsychiatre pour mieux se mettre dans la peau du personnage, se montre très convaincante.

    Jouant avec les expressions de son visage, de son regard de plus en plus vide, elle a une façon à la fois sobre et bouleversante d’interpréter les ravages de cette lente et inexorable dégénérescence des neurones. Terrible pour tous ceux qui en sont victimes, mais davantage encore pour une intello dotée d’un langage choisi et d’une grande facilité d’élocution.

    La performance de Julianne Moore, de tous les plans, est en fait la raison essentielle, sinon la seule, d’aller voir le film qui ne brille ni par son scénario convenu, ni par sa mise en scène bien plate. On n’est pas non plus subjugué par les partenaires de l'actrice, dont Alec Baldwin, le mari, ainsi que ses trois enfants, Kristen Stewart, Kate Bosworth et Hunter Parrish.  

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 mars.

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  • Coupe Davis à Liège: tous les comiques étaient de sortie en double côté suisse...

    Bossel[1].jpgJ’ai vu ces Belges à l’entraînement et franchement il n’y a pas de quoi se relever la nuit, déclarait en substance et avec un certain mépris Rosset, à propos de la paire Bemelmans-Desein, qui devait affronter le duo Lammer-Bossel (photo).

    En d’autres termes, le double était carrément dans la poche pour les Helvètes. Ou du moins n’était-il pas insensé de cultiver l’espoir que la chose se réalise.

    Preuve en fut d’ailleurs le premier set, enlevé en deux coups de cuillère à pot par les fils de Tell au nez et à la barbe des sujets de Sa majesté Philippe, alors en pleine léthargie. Du coup Pierre-Alain Dupuis en frétillait d’aise à son micro. Envisageant déjà une triomphante issue non seulement à cette rencontre, mais à ces huitièmes de finale.

    Un poil moins enthousiaste, le grand Marc avouait se méfier des diables rouges en dépit de cette manche flatteuse. Mais tout en se montrant prudent, il n’excluait pas non plus un deuxième point qui aurait mis les Suisses dans une position très favorable.

    Hélas, dès le 3 à 3 dans le second set, il fallut se rendre à l’évidence. Les nôtres avaient tiré toutes leurs cartouches. Pour eux, il n’’y eut pas d’étincelle au bout du tunnel. Forcé de se résoudre peu à peu à l‘inévitable, Rosset commençait alors à pester vilain, et ne décolorait plus jusqu’à l’ultime coup vicieusement porté par l’adversaire.

    Mais que n’était-il pas sur le banc à la place du capitaine Séverin Luthi qui apparemment faisait mal son boulot de coach en n’expliquant pas la bonne tactique à ses joueurs! D'où une situation désespérée  désormais pour l'équipe. 

    Toujours est-il que  le Genevois hyper frustré nous a bassinés avec sa lancinante stratégie, se répétant à tel point qu’il se trouvait lui-même limite agaçant. Pendant plus de deux sets, il a seriné que jouer le double est d’une simplicité enfantine. Il faut respecter les fondamentaux, à savoir passer sa première balle et bien retourner ensuite. Pas besoin de servir à 200 à l’heure pour gêner le relanceur, psalmodiait-il à chaque balle perdue par le tandem helvétique.

    Surtout lorsqu'on n’a pas les frères Bryan en face, ajoutait-il à l'envi! Ces Belges ne représentent en effet pas le top du tennis, surenchérissait la perruche, jamais en retard d'une redite. Certes. Sauf que quand on vous oppose le dessous du dessous du panier, normal qu’on se sente au sommet de l’autre côté du filet!

    Car encore fallait-il pouvoir suivre les conseils avisés du consultant RTS, ce qui n’était manifestement et logiquement pas dans les cordes du couple d'opérette Lammer-Bossel. Si on n'a pas de grive, on mange du merle. C'est plus dur à digérer. Mais on a dû attendre d’être à deux jeux de la fin du match pour que Rosset ose enfin reconnaître que le binôme était simplement mauvais. 

    Remarquez, on a malgré tout eu droit à un cri du cœur de son complice Dupuis. Après avoir noté une balle "in" alors qu’elle était "out" de quelque dix centimètres, il a humblement décrété qu’il n’aurait pas fait un bon juge de ligne. Si ce n’était que ça ! Bref, les comiques ont encore frappé. Et je ne vous raconte pas si j’attends demain avec une folle impatience…
     

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  • Grand écran: "Red Army", l'extraordinaire aventure de "l'invincible armada" du patin soviétique

    images[4].jpgCCCP, le sigle gagnant sur des maillots rouges. Avec ses huit médailles d’or olympiques et ses dix-neuf couronnes mondiales, la Red Army qui a transformé le hockey en redoutable arme de propagande, était le symbole du socialisme triomphant, la preuve vivante que le système fonctionnait…

    Dans un documentaire passionnant, l’Américain Gabe Polsky, lui-même fervent adepte du palet, nous replonge au temps de la Guerre froide, sur glace et en-dehors, en racontant l’extraordinaire aventure de la célèbre dominatrice des compétitions internationales entre 1976 et 1991.

    Le destin de cette dynastie unique dans l’histoire du sport est intimement lié à celui de l’URSS d’alors, mue par une volonté obsessionnelle de puissance et dont l’auteur brosse un portrait très critique, sinon accablant. Comme son pays, la Red Army connaît la grandeur et la décadence, avant d’être secouée par l’éclatement du bloc soviétique.

    Dépendante de l’armée, cette véritable machine à gagner sélectionnait les meilleurs au berceau ou presque. Formés à l’esprit d’équipe, ils étaient aussi biberonnés au sacrifice patriotique face au capitalisme. 

    RedArmy[1].jpgParlant non sans arrogance face caméra, l’atout maître de Red Army, mettant constamment en parallèle la crosse et le pays, tout en insistant sur les antagonismes Est-Ouest, c’est  l’ancien capitaine légendaire Slava Fetisov (photo). 

    Avec ses quatre coéquipiers Alexei Kasatonov, Vladimir Krutov, Sergei Makarov et Igor Larionov, il formait le quintet mythique d’un team adulé à domicile, craint, admiré et respecté par les grands clubs étrangers, à commencer par les Etats-Unis et dont le parcours hors du commun lui a valu sa quasi invincibilité pendant des années. 

    A la base du succès, une cohésion sans faille, la primauté de l’intérêt commun sur les exploits individuels, et un jeu particulièrement créatif, tout en vitesse, finesse, légèreté et contrôle, prôné par un entraîneur s'inspirant du Bolchoï et les échecs. Résultat, une suprématie tactique et sportive totale, peaufinée dès 1977 à coups de serrages drastiques de boulons par l’homme du KGB, le terrible coach Viktor Tikhonov.

    Ces forçats du patin broyés par l’autorité politique étaient entraînés à la dure dans un camp spécial dédié à une épuisante préparation physique. Ils vivaient en autarcie loin de leurs proches onze mois sur douze, constamment sous surveillance et sous pression psychologique. Un régime draconien qui ne les a pourtant pas empêchés d’aligner les victoires jusqu’à l’effondrement de l’URSS.

    RedArmy1[1].jpgVers la fin des années 80, perestroïka oblige, Fetisov manifeste, à l’instar de ses camarades, l’envie d’aller jouer dans les grands clubs américains. Auréolé du statut de héros national il est bientôt condamné comme ennemi politique.

    Moscou lui met des bâtons dans les roues mais il tient tête au Kremlin et, malgré les intimidations, les menaces et les violences, finira par jouer aux Etats-Unis. Un exil allant d’abord de pair avec des performances moyennes pour lui et lees autres  génies russes, avant la formation d'un fameux  "Russian Five" au sein du club de Detroit. 

    Rentré au pays, Fetisov a pris sa revanche. Ministre des Sports de Poutine entre 2002 et 2008, il est aujourd’hui sénateur et continue à évoluer dans les cercles du pouvoir. Il fut aussi l’un des principaux  artisans des jeux de Sotchi en 2014. 

    Allant au-delà du sport, la force du film de Gabe Polsky réside dans des images d’archives saisissantes, des entretiens parfois sidérants de joueurs et autres protagonistes de l’époque, des témoignages émouvants et de brillantes séquences de jeu .Du coup il parle à tout le monde.

    Si les mordus de la rondelle prendront leur pied en retrouvant leurs idoles, nul besoin pourtant de connaître le hockey, ses règles et son histoire pour s’intéresser à ce documentaire aussi fascinant qu’instructif. Divertisant de surcroît, il ne manque pas d’ironie.  

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 4 mars.  

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