Ancien membre de la brigade criminelle au chômage à la suite d’un drame personnel, Gabriel, la trentaine, élève seul sa fille. Mais, criblé de dettes, il s'enfonce de plus en plus, jusqu’au jour où un ex-indic lui propose de transporter une mallette qu’il aura l’interdiction absolue d’ouvrir, en échange d‘un gros paquet d’euros.
Un contrat hyper louche, même si l’indic assure que l’affaire est on ne peut plus légale. C'est là que le scénario jusqu'ici relativement crédible, devient foireux. Car Gabriel, voyant un moyen de s'en sortir, veut croire au côté clean de l'affaire et s’en va livrer dans le monde ses petits colis, dont il ignore le contenu, à de richissimes commanditaires anonymes. Sauf que la curiosité finit par l’emporter. Et comme on le sait, elle peut être un vilain défaut aux conséquences désastreuses…
A l’image de Gabriel, le spectateur a évidemment envie de savoir ce qu’il y a dans la mallette. Mais c’est vraiment le seul élément qui le fait rester jusqu’au bout. De quoi le regretter d’ailleurs lors du dénouement ridicule de cette intrigue mal ficelée, où le réalisateur Jean-Baptiste Andrea s’applique à multiplier les invraisemblances. Dommage surtout pour le comédien principal Jérémie Renier (Photo avec la jeune Mélusine Mayance), qu’on a connu beaucoup mieux inspiré dans ses choix de films.
"Eyjafjallajökull", une éruption de mauvais goût
Et pourtant, il y a nettement pire. Sous ce titre volontairement imprononçable, on découvre les péripéties plus qu’improbables d’Alain et Valérie, deux personnages aux antipodes l'un de l'autre qui se vouent une haine féroce depuis leur divorce. Mais ils vont hélas devoir faire route ensemble vers la Grèce pour se rendre au mariage de leur fille. La faute à l’éruption du fameux volcan islandais Eyjafjöll qui a bouché le ciel en 2010, clouant au sol des miliers d'avions.
Du coup on est réduit à suivre les tribulations du couple Dany Boon/Valérie Bonneton dans une traversée en voiture de l’Europe, où volent les insultes et pleuvent les coups bas. Une bonne idée a priori. Sauf qu’il ne faut pas cinq minutes pour découvrir l’exact contraire. Et voir le réalisateur Alexandre Coffre s’embourber dans le lourdingue, le laborieux, le pas drôle, la caricature, les clichés, le mauvais goût. Quant aux comédiens, on oublie.
Bref un road-movie calamiteux au ton qui se veut décalé en prétendant éviter les niaiseries des comédies romantiques. Pathétique! Et dire que certains n’hésitent pas à évoquer New York-Miami de Capra, ou se livrent à de vagues comparaisons avec A la poursuite du diamant vert ou Forrest Gump. Franchement, étant donné la daube, il faut oser.
Films à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 2 octobre.