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  • Cinéma: "La confrérie des larmes" ... et l'envie d'en verser

    CONFRERIE+DES+LARMES+PHOTO1[1].jpgAncien membre de la brigade criminelle au chômage à la suite d’un drame personnel, Gabriel, la trentaine, élève seul sa fille. Mais, criblé de dettes, il s'enfonce de plus en plus, jusqu’au jour où un ex-indic lui propose de transporter une mallette qu’il aura l’interdiction absolue d’ouvrir, en échange d‘un gros paquet d’euros.
     
    Un contrat hyper louche, même si l’indic assure que l’affaire est on ne peut plus légale. C'est là que le scénario jusqu'ici relativement crédible, devient foireux. Car Gabriel, voyant un moyen de s'en sortir, veut croire au côté clean de l'affaire et s’en va livrer dans le monde ses petits colis, dont il ignore le contenu, à de richissimes commanditaires anonymes. Sauf que la curiosité finit par l’emporter. Et comme on le sait, elle peut être un vilain défaut aux conséquences désastreuses…
     
    A l’image de Gabriel, le spectateur a évidemment envie de savoir ce qu’il y a dans la mallette. Mais c’est vraiment le seul élément qui le fait rester jusqu’au bout. De quoi le regretter d’ailleurs lors du dénouement ridicule de cette intrigue mal ficelée, où le réalisateur Jean-Baptiste  Andrea s’applique à multiplier les invraisemblances. Dommage surtout pour le comédien principal Jérémie Renier (Photo avec la jeune Mélusine Mayance), qu’on a connu beaucoup mieux inspiré dans ses choix de films.
     
    "Eyjafjallajökull", une éruption de mauvais goût
     
    le-volcan-dany-boon-affiche-poster-du-film[1].jpgEt pourtant, il y a nettement pire. Sous ce titre volontairement imprononçable, on découvre les péripéties plus qu’improbables d’Alain et Valérie, deux personnages aux antipodes l'un de l'autre qui se vouent une haine féroce depuis leur divorce. Mais ils vont hélas devoir faire route ensemble vers la Grèce pour se rendre au mariage de leur fille. La faute à l’éruption du fameux volcan islandais Eyjafjöll qui a bouché le ciel en 2010, clouant au sol des miliers d'avions.
     
    Du coup on est réduit à suivre les tribulations du couple Dany Boon/Valérie Bonneton dans une traversée en voiture de l’Europe, où volent les insultes et pleuvent les coups bas. Une bonne idée a priori. Sauf qu’il ne faut pas cinq minutes pour découvrir l’exact contraire. Et voir le réalisateur Alexandre Coffre s’embourber dans le lourdingue, le laborieux, le pas drôle, la caricature, les clichés, le mauvais goût. Quant aux comédiens, on oublie. 

    Bref un road-movie calamiteux au ton qui se veut décalé en prétendant éviter les niaiseries des comédies romantiques. Pathétique! Et dire que certains n’hésitent pas à évoquer New York-Miami de Capra, ou se livrent à de vagues comparaisons avec A la poursuite du diamant vert ou Forrest Gump. Franchement, étant donné la daube, il faut oser.

    Films à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 2 octobre.

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  • Cinéma: Jeremy Irons prend le "Train de nuit pour Lisbonne"

    night-train-to-lisbon-train-de-nuit-pour-lisbonne-le-film-7355371[1].jpgProfesseur de latin à Berne, Raimund Gregorius voit une femme prête à sauter dans l’Aare du haut du pont de Kirchenfeld. Il se précipite pour la sauver et l’emmène dans sa classe. Mais elle disparaît, laissant sur place un imperméable rouge. Avec, dans une poche, le livre d'un poète et docteur portugais, Amadeu de Prado. Ainsi qu'un billet de train pour Lisbonne.

    Gregorius décide de tout laisser tomber, Berne, ses élèves, son quotidien réglé comme une horloge, et de prendre ce train de nuit. Fasciné par la lecture du bouquin, il veut en apprendre davantage sur cet auteur qui lui semble hanté par les mêmes questions fondamentales qui le taraudent. Et part à sa recherche dans le rues de la capitale portugaise.

    Train de nuit pour Lisbonne du Danois Bille August, double lauréat d’une Palme d’Or à Cannes pour Pelle le conquérant et Les meilleures intentions tente de nous faire revivre une page noire de l’histoire portugaise à travers les rencontres de parents, de proches et d’amis résistants d’Amadeu, mort depuis trente ans en même temps que la dictature de Salazar.

    Rares moments d’émotion dans cette adaptation décevante à vocation philosophico-existentielle  du roman de l’écrivain suisse Pascal Mercier. Avançant à pas d’escargot en dépit de saisissantes ellipses, Bille August se contente d’une mise en scène académique, plate et ampoulée en nous montrant les déambulations répétitives de Gregorius à la recherche des traces lui permettant de recomposer la vie d’Amadeu.

    Un film façon europudding qu’accentue le casting, certes brillant. A côté du Britannique Jeremy Irons, on y croise ses compatriotes Charlotte Rampling et Jack Huston, le Suisse Bruno Ganz, l’Allemande Marina Gedeck, la Suédoise Lena Olin ou encore la Française Mélanie Laurent.

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 2 octobre.

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  • Cinéma: "Miele", ange dispensateur de mort douce

    Miele-di-Valeria-Golino-5-motivi-per-vedere-il-film_h_partb[1].jpgPour sa première réalisation, la belle actrice italienne Valeria Golino s’est attaquée à un sujet aussi difficile, controversé que tabou: l’euthanasie. Sous son nom de code Miele, le titre du film, Irene que son père et son ami croient étudiante, aide en réalité clandestinement des gens en phase terminale à mourir dignement. En leur procurant à leur demande un puissant barbiturique vétérinaire qu’elle va acheter au Mexique.

    Un jour, elle délivre une dose mortelle à un nouveau "client", un vieil intellectuel désabusé et très désagréable qu’elle découvre en bonne santé, mais qui veut quitter ce monde parce qu’il a perdu le goût de vivre. Irene va tout faire pour l’en empêcher. 

    Le côté docu-dossier évacué, l’intérêt du film, adapté du roman d'Angela Del Fabbro, réside d’abord dans l’absence de manichéisme, de parti-pris, de discours politique ou moral sur le suicide médicalement assisté. Même si, à travers la relation qu’elle entretient avec ce bonhomme ronchon revenu de tout, Irene s’interroge forcément sur les limites de son "travail" d'ange dispensateur de mort douce.

    Mais surtout, Valeria Godlno dresse un magnifique portrait de femme, moderne, envoûtante, mélancolique, triste, mystérieuse, adepte de la dépense physique. Un rôle sur mesure pour Jasmine Trinca (photo) découverte dans La chambre du fils et Nos plus belles années.  

    Si on ajoute à sa prestation une mise en scène pleine de rigueur et de pudeur, Miele, sélectionné en mai dernier dans la section cannoise d’ Un Certain Regard se révèle, en dépit de quelques maladresses et longueurs, une jolie réussite.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 2 octobre.

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