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  • Cinéma: "L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet". Signé Jeunet

    21017102_20130702155509372.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgL’aventure commence plutôt bien dans un ranch isolé du Montana , où le jeune T.S. Spivet évolue au sein d’une famille pas comme les autres, entre son père qui se prend pour un cow-boy, samère entomologiste entourée de vers, sa sœur Gracie, adolescente plus ou moins rebelle et Layton, son jumeau casse-cou.

    Gamin surdoué qui peine un peu à trouver sa place, T.S.n’en invente pas moins  la machine à mouvement perpétuel. Et reçoit un coup de fil de la directrice du Smithsonian de Washington, lui annonçant qu’il est le lauréat du prestigieux prix Baird. N’imaginant pas une seule seconde qu’il n’a que dix ans.

    Mais sans en parler à ses parents, le garçon décide d’aller tout seul chercher sa récompense. C’est là que débute, sur un train de marchandises, son grand  voyage à travers les Etats-Unis. Mais c’est aussi  là hélas que le film, adapté du roman de Reif Larsen, perd son rythme et s’essouffle. Certes, cette traversée permet diverses péripéties et rencontres. Mais les personnages croisés, se révèlent pour la plupart peu intéressants. On n’est pas non plus follement captivé par la séquence de remise du prix, prétexte à une critique des médias.

    Il faut dire que Jean-Pierre Jeunet, avec un titre pareil, a mis la barre très haut. Un peu trop. Certes on retrouve sa patte dans la mise en scène, les images colorées, le côté poétique et un poil surréaliste. Mais il n’y a rien d’extravagant dans ce road trip initiatique plus longuet que palpitant du prodigieux T.S. Spivet. Epoustouflant n’est pas vraiment non plus le cas de son interprète Kyle Catlett, qui tient son  premier grand rôle, aux côtés notamment d’Helena  Bonham-Carter et Judy Davis.

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 16 octobre.

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  • Cinéma: "9 mois ferme", une pépite drôlement dévaluée!

    358306-9-mois-ferme-620x0-2[1].jpgJuge coincée aux mœurs  strictes doublée d’une célibataire endurcie, la frigide et psychorigide Ariane Felder apprend qu’elle est enceinte suite à une soirée de débauche dont elle n’a pas le moindre souvenir. Et découvre que le père est un redoutable criminel poursuivi pour une épouvantable agression.

    Signé Albert Dupontel, l’opus s’intitule 9 mois ferme. Après s’être mué en méchant braqueur de banques venu squatter la maison de sa mère qu’il n’avait pas vue depuis 20 ans dans Le vilain, il se remet en scène, rejouant le sale type bidon dans une comédie qui se veut à nouveau corrosive, incorrecte, déviante, survoltée, explosive, déjantée, sous acide, trash et j’en oublie. Le tout sur fond de gore et d’humour noir à mourir de rire dont se targue l’acteur-réalisateur.

    En réalité, n’était-ce Sandrine Kiberlain qui parvient vaguement à tirer son épingle du jeu dans un rôle à contre-emploi, on a droit à un film laborieux, posant prétendument un regard critique sur la société en général et la justice en particulier. Caricatural, vulgaire, outrancier et franchement pas drôle, il est à l’image de son personnage masculin faussement borderline, mais vraiment exécrable.

    A en croire pourtant certains critiques français débordant d’enthousiasme, il s’agit là tout simplement d’une des meilleures comédies de l’année, parsemée de séquences déjà cultes et donc à ne manquer sous aucun prétexte. En d’autres termes, Albert Dupontel aurait accouché d’une pépite. En principe, la pépite c’est de l’or. Eh bien le moins qu’on puisse dire dans ce cas, c’est que le précieux métal est singulièrement dévalué…

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 16 octobre.

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  • Cinéma: Michael Douglas et Matt Damon, homos bluffants dans "Ma vie avec Liberace"

    Cannes-2013-Ma-Vie-avec-Liberace_article_landscape_pm_v8[1].jpgAprès son combat contre le cancer, Michael Douglas opère un retour flamboyant au cinéma en compagnie de Matt Damon dans Ma vie avec Liberace. Les deux comédiens forment un couple homo bluffant dans cette histoire d'amour entre le célébrissime et kitschissime pianiste des seventies et un adonis adopté, en manque de repères, qui voulait devenir vétérinaire. Montrant l'envers du showbiz de l'époque, le réalisateur Steven Soderbergh s’est intéressé à la face cachée de Liberace, centrant son action sur ses héros, reclus volontaires dans la luxueuse villa du musicien à Las Vegas.

    Sans oublier d’évoquer le côté paillettes de ce personnage exubérant, inventeur du bling bling, précurseur baroque d’Elton John et de Madonna. Un showman génial cultivant l’excès et la démesure, et un incroyable virtuose jouant sur un piano à queue géant invariablement muni d’un candélabre. Les doigts couverts de bagues, il affectionnait les costumes extravagants, les perruques brushinguées et le maquillage outrancier.

    Une folle romance de cinq ans

    Un jour de l’été 1977, Scott Thorson, éphèbe blond pas très futé, pénètre dans la loge et, malgré une différence d’âge de 40 ans, c’est le coup de foudre. Tous deux se lancent dans une romance tumultueuse et fusionnelle de cinq ans. Virant à la relation conflictuelle, elle ne résistera pas plus longtemps à l’addiction à la drogue de Thorson - qui a par ailleurs révélé avoir couché avec Michael Jackson au début des années 80- et à l’appétit insatiable de Liberace pour les jeunes Apollons de passage. 

    21005985_20130515115541375.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgLeur liaison est pourtant restée secrète. Mort du sida en 1987 (deux ans après Rock Hudson qui avait lui fait son coming out), l'excentrique maestro dissimulait son homosexualité qui aurait nui à sa réputation de sex symbol. Il nia même avoir été l’amant de Scott Thorson lorsque ce dernier lui demanda une pension après leur séparation.

    Douglas et Damon auraient mérité le prix d’interprétation

    Classique dans sa facture, l’opus, vaut surtout pour la remarquable prestation des acteurs, qui auraient mérité un double prix d’interprétation sur la Croisette. Une sorte de pendant à la Palme d’or d’Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux. Mais le jury a peut-être eu peur que Cannes passe pour un festival LGBT…

    Bref. Transformés à grands coups de maquillage, les deux comédiens ont, à les entendre, ont passé davantage de temps à se faire plâtrer la figure qu’à jouer. Alors que Matt Damon avait en plus un appareil dentaire pour avoir l’air plus jeune, son partenaire était au début horrifié par le masque qu’il devait porter.

    Michael Douglas, qui a remercié Steven Soderbergh de l’avoir attendu, se révèle parfait en Liberace. Narcissique, génial, émouvant et cruel, il évite avec sagesse de jouer les folles tordues. «C’est l’un des rôles le plus extraordinaire de ma carrière», déclarait-il lors de la conférence de presse qui avait suivi la projection en mai dernier au Festival de Cannes. «D’habitude je campe les méchants. Là, c’est la première fois que j’interprète un personnage connu. Pour moi, Liberace est un type bien, généreux, accueillant ».

    Matt Damon (Scott) à travers les yeux duquel tout est vu se montre à la hauteur de la passion qu’il inspire, cédant aux caprices de Liberace. Refusant de vieillir, ce dernier recourt  à la chirurgie esthétique et exige que son amant soit remodelé à son image. Gigolo péroxydé, Matt Damon apparaît  méconnaissable avec ses pommettes et son menton  retouchés façon frères Bogdanov.

    Une grande liberté de ton

    A la fois léger, émouvant, plein d’’humour, profond, sombre et divertissant, ce film intimiste sur fond de sexe sans tabou et de coke à gogo, séduit par sa liberté de ton.ma-vie-avec-liberace_scaledown_450[1].jpgInterrogé sur l’effet des scènes «hot», comme embrasser Michael Douglas sur la bouche, Matt Damon répond que c’est formidable! «Mais non, c’est très technique. Il est beaucoup plus difficile de savoir comment se comporter, ou simplement se mouvoir dans une pièce. Pour le reste nous sommes mariés depuis longtemps et nous avons appliqué l’expérience que nous avons avec nos femmes ». Histoire en somme de rappeler qu’ils sont tous les deux hétéros…

    Trop gay pour les salles US

    Steven Soderbergh avait annoncé urbi et orbi que son dernier film serait l’ultime. Mais finalement pas vraiment. Le cinéaste avouait à Cannes vouloir simplement faire une pause d’un an, voire plus. En attendant l’éventuel prochain, Ma vie avec Liberace, adapté de la biographie de Scott Thorson Behind The Candelabra  a eu un mal fou à voir le jour en dépit de la célébrité de son auteur et de ses deux protagonistes.

    Jugé trop gay  par les studios hollywoodiens, il a rencontré beaucoup de difficultés à réunir les fonds et n’a pas trouvé de distributeur aux Etats-Unis. Mais s’il n’est pas sorti en salles, il a été sauvé par HBO. Et, dans la foulée de Cannes, a réalisé une audience record, la meilleure depuis neuf ans sur la chaîne câblée pour un téléfilm, en réunissant 3,5 millions de téléspectateurs lors de ses deux passages le 26 mai dernier.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 16 octobre.

     

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