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  • Cinéma: "Ilo Ilo", une famille singapourienne en crise sur fond de débâcle financière

    Ilo_Ilo_Cannes_Review[1].pngAlors que la crise financière asiatique des années 90 commence à faire des dégâts dans la région, Ilo Ilo raconte en parallèle la relation entre une famille de Singapour et leur domestique Teresa, fraîchement débarquée des Philippines. Avec, comme beaucoup de ses compatriotes, l’espoir d’une vie meilleure. Son arrivée complique les rapports déjà tendus entre les parents et leur jeune fils, un gamin a périori odieux.

    Insupportable, sinon grossier et méchant envers Teresa, il ne tarde pourtant pas à développer une forte complicité avec elle, provoquant la jalousie de sa mère qui se sent dépossédée de ses prérogatives. De son côté le père cache le fait pour lui honteux d’avoir été licencié. Le réalisateur Anthony Chen montre d’ailleurs le drame du chômage dans une scène éclair d’une rare brutalité. 

    Pour son premier long-métrage où il explore toute une gamme de sentiments avec sobriété, sensibilité et une grande justesse de ton, le cinéaste de 29 ans a reçu la Caméra d’Or à Cannes en mai dernier. Un prix largement mérité pour une œuvre interprétée par d'excellents comédiens et à  la mise en scène parfaitement maîtrisée. Elle est en grande partie autobiographique. A l’image de l’enfant du film, Chen a été élevé par la bonne et a vu son père perdre son emploi. C'est dire s'il connaît son sujet.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 4 septembre.

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  • Cinéma: destin brisé pour "Les amants du Texas"

    PHOfe4d630a-c222-11e2-bac3-c29781de5a1e-805x453[1].jpgEn choisissant de raconter l’histoire de Bob et Ruth, un couple de hors-la-loi follement amoureux, David Lowery s’exposait inévitablement à la comparaison avec Bonnie & Clyde. Bien que ses héros ordinaires, tous deux orphelins, n’aient pas grand-chose en commun avec les célèbres criminels d’Arthur Penn. Sinon de venir d’un bled perdu au fin fond du Texas et d’avoir commis un braquage.
     
    Le casse tourne mal, une fusillade s’ensuit et Ruth blesse un policier. La sachant enceinte, Bob s’accuse à sa place et se retrouve derrière les barreaux. Avec une seule idée en tête, s’évader pour la rejoindre. Un plan de tous les dangers car si la police veille au grain, de redoutables tueurs à gages restent également à l’affût dans l’espoir de récupérer le magot.

    Se déroulant dans les années 70, le premier long métrage de David Lowery ancré dans la mythologie du film de gangster, genre que l'auteur de 32 ans se profilant comme un surdoué de la pellicule se plaît à détourner le genre, avait été présenté à la Semaine de la critique au récent festival de Cannes. Basé sur les sentiments, il évoque les longues années d’attente et d’angoisse de la jeune femme élevant seule son enfant et redoutant le jour fatal. Tout en dévoilant au fil de l’intrigue l’intensité de la passion qui unit ces deux êtres au destin brisé.

    Ils sont interprétés par Rooney Mara (révélée en hackeuse de choc dans la version américaine de Millenium) et Casey Affleck (photo). Ils se révèlent parfaits et attachants, elle en beauté à l’apparence frêle mais dotée d’un incroyable courage, lui en rebelle romantique, imprévisible et chevaleresque, se sacrifiant pour sauver l’amour de sa vie.

    Ils contribuent évidemment à la réussite de ce film poignant, mélancolique et envoûtant que David Lowery, influencé par Terrence Malick et sa fascination pour la nature, inscrit dans l’atmosphère moite d’un Texas aride aux paysages magnifiquement désertiques. Une petite perle à ne pas manquer.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 4 septembre.

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  • US Open: côté français, c'est l'hôpital qui se fout de la charité!

    7763980818_gael-monfils-au-tournoi-de-winston-salem-aux-etats-unis[1].jpgIl y a décidément des moments où je me demande si nos experts français ont les yeux en face des trous, tant ils ont ceux de Chimène pour leurs compatriotes sportifs. Je ne suis d’ailleurs pas certaine que ceux-ci soient conscients de l’admiration éperdue et de l’amour inconditionnel qu’ils provoquent, notamment chez les commentateurs et consultants de tout poil sur les ondes. Principalement sur celles d’Eurosport, où on trouve un bataillon vouant une adoration aussi paiënne que sotte à leurs dieux. 

    Certes ce n’est pas nouveau, mais cela m’est apparu encore plus évident depuis le début de l’US Open, dernier Grand Chelem de la saison. Leurs poulains étaient venus à quinze, dix garçons, cinq filles. Alors que le second tour n’était pas terminé et que plus de la moitié était déjà passée à la trappe, nos spécialistes en folie noyaient leurs "étoiles" encore debout sous des tombereaux d’orchidées. Dont Gaël Monfils, Jérémy Chardy, Edouard Roger-Vasselin, Paul-Henri Mathieu, Caroline Garcia, Kristina Mladenoivic, tous disparus corps et biens à peine les louanges dispensés.

    Un rien marris, mais toujours l’espoir chevillé au corps, ils continuaient à déclarer leur flamme à leurs idoles présentes au troisième tour, dont Julien Benneteau et Alizé Cornet. Las elles tombaient également, sans gloire pour le malheureux Julien, sous les coups furieux de leur adversaire.

    Désormais, de l'armada hexagonale qui avait déferlé la fleur au fusil sur les courts de Flusing Meadows, ne reste qu'un seul et unique survivant: le super héros Richard Gasquet. Mais qui risque bien de se retrouver lui aussi sur le sable, dans la mesure où il doit se mesurer à Milos Raonic, le redoutable Canadien aux jambes qui lui montent jusqu’au cou.

    Vous me rétorquerez qu’après tout nos chers voiisins ont bien le droit de vivre une passion torride par "vedettes" interposées. Sauf qu’ils ne se contentent pas de sombrer dans le ridicule. Ils jugent. Côté journalistes du site du moins. C’est ainsi que je lisais, à l’issue de la correction infligée par Philip Kohlschreiber à John Isner, un article sévère consacré au "fiasco" du tennis yankee.

    Je résume. Tout d'abord l'auteur ironise sur le fait qu'il ne demeure plus qu'un joueur en lice dans le tableau masculin, un certain Tim Smyczek, au bénéfice d'une wild card. Et qui à mon humble avis va se faire rétamer par Novak Djokovic. Un constat sans appel donc, poursuit le pourfendeur, aggravé par l'attitude de la Fédération américaine organisatrice du tournoi, qui a entériné elle-même le déclassement de son tamis, ignorant son numéro un (Isner) et ne programmant que le jeune Ryan Harrison sur le Central.

    Uniquement de surcroît parce qu'il affrontait Rafaël Nadal. Et d'en déduire que vu les circonstances, le tennis masculin du cru n'est pas prêt de relever la tête. Enfonçant le clou en commentant une déclaration du pauvre John, selon laquelle il en avait fini avec la raquette pour un moment, avec cette phrase: "N'en serait-il finalement pas de même pour la majorité des Américains"?

    Brillante analyse! Mais que ne l'applique-il pas aux Français qui se trouvent dans une situation de loin plus délicate. Car s'il ne demeure qu'un homme dans les deux équipes, pareillement déboulées à quinze tous sexes confondus, les Américains disposaient encore de trois dames au stade des huitièmes de finale. Dont par exemple la reine du circuit Serena Williams.

    Pas de doute, c'est vraiment l'hôpital qui se fout de la charité!

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