Je trouve que Sa Grâce n’a pas trop l’air d’une légende depuis le début de l’année. D’accord le joyau du tamis n'a pas eu une chance folle au tirage au sort lors du premier Grand Chelem. Il a dû batailler comme un fou en Australie, alors que ses deux principaux rivaux se la coulaient drôlement douce. Pour Djokovic jusqu’en finale puisqu’il n’a eu que David Ferrer à se mettre sous la raquette dans le dernier carré. Et pour Murray jusqu’en demi-finale, où il débarquait un Federer incapable de lui tenir tête jusqu'au bout, après son parcours de chien.
En revanche rien n'empêchait ce dernier de réussri à Rotterdam. Hélas, il abdiquait lamentablement en deux petits sets en quarts de finale contre Julien Benneteau, un Bleu qui la lui rejouait façon bête noire. Il pliait encore plus sottement à Dubaï face au Tchèque Tomas Berdych, lui offrant sur un plateau un match qui se donnait pourtant à lui.
L’exact contraire en somme du vampire de Belgrade. Dracula hait tellement la défaite qu’elle se débine, épouvantée par la rage du Serbe. A l'inverse le Bâlois semble aimer l’échec au point de ne pouvoir s'empêcher de lui ouvrir complaisamment les bras!
Je ne vous raconte donc pas mon désespoir en découvrant le tableau d’Indian Wells, où le king a son troisième titre de suite à défendre. Parce que ce plateau vous a un air de déjà vu qui fait carrément mal aux yeux. Le maestro à la recherche de sa baguette magique n’en a cependant cure. Non seulement il répète à son habitude qu'il a en gros bien joué depuis janvier, mais se déclare plus excité qu'une puce à l’idée de s’exhiber dans le désert californien, et surtout absolument ravi du retour de Rafaël Nadal.
Dont il pourrait croiser la route pour un quart de finale de tous les dangers, le taureau de Manacor me paraissant avoir retrouvé sa formidable pugnacité après l’avoir vu se défoncer sur la terre battue d’Amérique du Sud. Humiliant notamment son compatriote Ferrer, en le réduisant en poudre à Acapulco. Inutile de préciser qu'il va foncer toutes cornes dehors sur notre gloire nationale.
Et il y aura le nec plus ultra pour soutenir à fond l'Ibère et se réjouir follement de le voir empêcher Guillaume Tell de viser juste. Andy Murray. On sait qu'un revers du Suisse à ce stade permettrait à l'Ecossais de lui piquer son deuxième rang mondial, s’il parvient en finale. Chose évidemment possible.
A mon avis d'ailleurs, ce brave Andy n’aura même pas besoin de se ronger les ongles jusque là. Car avant d'avoir l'occasion de s’attaquer au pitbull, Rodgeur devra éventuellement se débarrasser en huitièmes de John Isner ou, ne riez pas bien que les statistiques lui soient particulièrement défavorables, de Stanislas Wawrinka.
Sans compter que notre Helvète de choc risque déjà de s’effondrer au tour d’avant face à… Julien Benneteau, dont on connaît désormais l’effet dévastateur. Autrement dit, de quoi faciliter davantage la tâche de la belette pour devenir dauphin à la place du dauphin. A juger sur pièces tout soudain.
Parmi les sorties de la semaine, un documentaire passionnant. Il est signé du Suisse Peter Entell, à qui l'on doit notamment Le tube, opus réalisé en 2001, qui décrit les effets de la télévision sur le cerveau.
Très demandée ces temps au cinéma, l’ex-présentatrice de télévision Virginie Efira vient d’enchaîner trois films, dont 20 ans d’écart de David Moreau, où elle partage la vedette avec le jeune premier Pierre Niney, pensionnaire de la Comédie Française que s’arrachent également les réalisateurs.
Le tandem Agnès Jaoui /Jean-Pierre Bacri se livre à une petite étude de mœurs matinée de satire sociale, sous forme d’un mélange de divers contes où on retrouve des personnages traditionnels revus et corrigés. Il y a Sandro, le prince charmant étudiant en musique, Laura, la princesse héritière croyant avoir trouvé le grand amour, Marianne la bonne fée, comédienne ratée se contentant de spectacles de patronage, Pierre, l’ogre que perturbe l’annonce, par une voyante quarante ans plus tôt, de sa mort aujourd’hui imminente. Et enfin le grand méchant loup prêt à croquer le petit chaperon rouge.
Mais si Au bout du conte déçoit un peu, que dire de La stratégie de la poussette… Lasse du manque d’engagement de Thomas qui refuse de lui faire un enfant, Marie finit par le quitter le soir de son anniversaire. Thomas est inconsolable. Au bout d’un an, se retrouvant pendant quelques jours avec le bébé de sa voisine sur les bras, il va s’en servir pour reconquérir son amour perdu.
Se déroulant à San Francisco en 1988, l’intrigue est adaptée du roman autobiographique du poète Mark O’Brien, mort en 1999. Paralysé des épaules aux orteils, alors âgé de 38 ans, il gagne sa vie comme journaliste. Un travail qu'il effectue depuis le poumon d'acier à l'intérieur duquel il passe la majeure partie de son temps. À la suite du départ d'une aide soignante dont il était amoureux, Mark, très croyant et ami du père Brendan, lui demande son avis pour surmonter un obstacle de taille: la perte de sa virginité.
Rien à sauver dans le film horrifique du cinéaste norvégien Tommy Wirkola, basé sur Hansel et Gretel des frères Grimm. On se demande d’ailleurs bien pourquoi, dans la mesure où le film commence au moment où le conte se termine. Pour rappel, deux enfants abandonnés par leur père dans la forêt se retrouvent devant une maison en pain d’épice recouverte de gâteaux. Affamés, ils se mettent à la dévorer, avant d’être faits prisonniers par la propriétaire, une méchante sorcière bien déterminée à les boulotter à son tour. Mais ils réussissent à fuir après avoir poussé dans un four la redoutable anthropophage.