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  • Sortie cinéma: Gad Elmaleh, requin de la finance dans "Le Capital" de Costa-Gavras

    20283496.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgDocumentaires et fictions se multiplient depuis le début de la crise sur l’univers impitoyable de la finance. Toujours prompt à mettre le doigt là où ça fait mal, à s’enflammer contre les dérives  de la dictature grecque (Z), du communisme (L’aveu) ou  de  l’Eglise (Amen), Gosta-Gavras le rebelle ne pouvait laisser passer l’occasion de  nous livrer à son tour son brûlot contre les excès désastreux du capitalisme sauvage. Un sujet qu’il avait d’ailleurs déjà abordé dans Le couperet.

    Adaptant le roman éponyme de Stéphane Osmont, le réalisateur évoque ainsi,dans Le Capital, l’ascension de Marc Tourneuil, un valet de banque aux dents longues, prêt à tout pour grimper  les échelons quatre à quatre. Il n’en aura pas franchement besoin, puisqu’il est soudainement propulsé au sommet d’un des plus grands établissements européens par son patron tombé gravement malade. Du coup, évoluant dans une nasse aux forts relents mafieux, il devient la cible privilégiée des autres requins avides de se débarrasser de lui au plus vite.  

    Pour le rôle de cette petite ordure uniquement motivée par le pouvoir et la jouissance que lui procurent l’argent, mais curieusement censée forcer la sympathie, Costa-Gavras a choisi Gad Elmaleh, acteur comique à contre-emploi donc, que tout le monde ou presque s’accorde à trouver excellent, sinon carrément génial. Ce n’est pas vraiment le cas dans la mesure où, se muant en espion façon James Bond dans les réunions des pontes, il paraît souvent à côté de son sujet. Et il ne lui suffit pas non plus de prendre un air sérieux pour se montrer convaincant.

    Comme les femmes, pièces rapportées dont l’auteur offre une vision outrancièrement caricaturale. A l’image de Natacha Régnier en improbable épouse sujette à une vague culpabilité face aux licenciements massifs opérés par son homme, ou de Liya Kebede, top model style pute de luxe marchant à la coke, et extorquant de substantiels cadeaux aux hommes qu’elle excite pour mieux se refuser à eux.  

    Par ailleurs, outre le fait qu’on peine un peu à se passionner pour l’aspect assez ennuyeux du milieu bancaire et le traitement compliqué de ce Wall Street à la française, Costa-Gavras rechigne à se décider entre la satire féroce, le thriller financier faussement vitriolé et la grosse farce. Pour preuve cette scène de fin où Gad Elmaleh s’écrie: "Je suis votre Robin des Bois moderne. Continuons à prendre aux pauvres pour donner aux riches!"

    Formidable de clairvoyance et de cynisme ce Tourneuil! D’autant que les actionnaires s’esclaffent, pleinement conscients du mal qu’ils font, croit-on. Mais non. Il s’agit d’une simple saillie, un bon mot pour amuser une brochette de vilains méchants, banalement ramenés à une bande de potaches turbulents et joueurs. Dommage. Même s'il se prend pour l'un d'eux en l'occurrence, le cinéaste nous a habitués à mieux.

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 14 novembre.

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  • Sortie cinéma: Avec "Après Mai", Olivier Assayas revisite les années 70

    200full-[1].jpgL’un des bons films de la semaine, Après Mai revient avec un peu de nostalgie et de mélancolie sur l’effervescence politique,  le bouillonnement des idées d’il y a quarante ans. Situé en région parisienne, il commence en 1971 avec une manifestation  réelle interdite et violemment réprimée par les CRS, en faveur des leaders de la gauche prolétarienne emprisonnés.

    Il nous emmène ensuite dans un cours de philo, puis s’attache à suivre, de France en Italie en passant par Londres, le destin de quelques lycéens utopistes, anticapitalistes. Désireux d’emboîter le pas aux  étudiants de  68, d’être aussi bien qu’eux et de se faire eux aussi entendre, ils militent à coups de tracts, d’affiches, de slogans révolutionnaires importés de Chine ou de Cuba.

    A l’image de Gilles, dont l’engagement s’oppose à ses aspirations artistiques, vouloir écrire ou peindre étant alors considéré comme petit bourgeois, tous cherchent à tracer leur route entre premières amours, premières manifs, études et choix d’un métier. De quoi permettre à Olivier Assayas d’explorer les combats, les rêves et les désillusions d’une jeunesse fervente qui fut aussi la sienne.

    Un film né de plusieurs désirs

    Rencontré récemment à Genève, le cinéaste nous explique qu’Après Mai  est né de plusieurs désirs. Dont celui de donner une sorte de prolongement à L’eau froide, œuvre très personnelle tournée en 1994, où il parlait déjà, mais d’une façon plus poétique, de sa génération. "Ce film a beaucoup compté pour moi, mais il m’était toujours resté comme un sentiment d’inachevé. Après Mai complète  sa dimension autobiographique ou celle, politique, de la décennie 70 telle que je l’ai vécue".

    En 2010, vous avez  réalisé "Carlos", excellent opus en trois parties sur le célèbre terroriste de ces années-là. Y a-t-il un rapport avec votre volonté de revisiter cette époque sous un prisme différent ?

    Effectivement, j’ai eu beaucoup du plaisir à reconstituer cette période. En plus, avec Carlos, j’ai appris de nouvelles manières de filmer, de regarder. Je les ai donc appliquées à un cinéma plus intime. Mais je précise que mes souvenirs sont fatalement subjectifs, chacun ayant vécu Mai 68 à sa manière.

    Il y a une part autobiographique dans "Après Mai". La revendiquez-vous?

    Je ne crois pas trop à l’autobiographie au cinéma. Mais disons que je me reconnais dans ces jeunes gens. Plutôt dans Gilles que dans les autres.

    Vos héros paraissent assez naïfs, prêtent même parfois à sourire. Ils fantasment sur une alliance avec les ouvriers, les paysans, prônent l’aventure et la liberté. Ils vilipendent  la bourgeoisie alors qu’ils apparaissent comme des fils et des filles à papa.

    Je n’aime pas du tout entendre la dernière partie de votre phrase. Je parle d’un lycée de banlieue où on trouvait toutes les classes sociales. Je me fiche de savoir d’où viennent mes protagonistes. Ils ont une  détestation de la consommation, un rapport très modeste au monde matériel. Aujourd’hui les gens sont beaucoup plus riches. Contrairement à hier ils sont obsédés par leur carrière, la construction d’une famille bourgeoise.

    Votre film est donc porté par l’élan d’une époque.

    Oui car il évoque un moment où le monde change, où certes l’idéologie est confuse, mais où il  y a une foi dans la révolution. Contrairement à ce qui se passe maintenant avec une génération qui vit dans un présent amorphe. Avant Mai 68 personne n’imaginait qu’un tel événement puisse se produire. C’était une révolution contre le mode de vie et les valeurs de l’époque. L’irruption du réel dans un monde rigide et qui ne voulait pas en voir la transformation.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 14 novembre.

     

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  • Sortie cinéma: Twilight-Chapitre 5: Révélation 2 sonne la fin de la saga

    61322784[1].jpgPour les fans de la saga, il y a un avant et un aprèsTwilight. Comme pour ces milliers de gens, ados hystériques ou mères de famille ensorcelées accourus à Los Angeles, venus des Etats-Unis bien sûr, mais aussi de Grande-Bretagne, du Vénézuela, du Brésil, de France, d’Espagne, d’Australie, du Canada. Et qui, selon l’agence AFP, ont campé pendant des jours près du théâtre Nokia, au centre de la Cité des Anges, une salle qui accueille traditionnellement chaque mois de novembre les premières mondiales de la franchise.

    Les tentes s’étalent à perte de vue, car cette fois le phénomène touche à sa fin. C'est en tout cas ce qui se dit pour l’instant. Il paraît que si le cinquième chapitre signé Bill Condon cartonne un max lors de sa sortie planétaire, il n’est pas exclu qu’il y en ait un sixième. D’autant que cette Révélation 2e partie contient tout ce qu’il faut pour une resucée.

    Avec le soutien de son cher Edward et après la naissance de sa fille Renesmée, Bella s’habitue petit à petit à sa nouvelle existence de vampire. Elle a même développé des forces insoupçonnées, qui vont lui servir pour en découdre avec les Volturi. Ceux-ci, sentant leur espèce menacée par la naissance d’une créature d’un genre inédit, déclarent en effet la guerre à la famille Cullen. De leur côté, les Cullen rassemblent leurs alliés pour tenter de repousser sinon détruire les Volturi, harangués par le redouble Argo, lors d’un ultime affrontement. Les têtes vont voler à grands coups d'effets spéciaux.

    Après Fascination, TentationHésitation et Révélation première partie, l'eau de rose tente ainsi de faire place à l’action. Du moins au cours d’un spectaculaire  final d’une vingtaine de minutes. Laissant oublier le côté soap et soporifique de l’affaire, les trois héros Bella, Edward et Jacob se ruent au combat pour sauver la vie d’une petite fille, mi-mortelle par sa maman et mi-immortelle par son papa. A noter que d'après les connaisseurs, cet épisode a pris des libertés qualifiées de judicieuses par rapport au roman.

    En gros la chose se laisse voir, sans plus. Mais inutile de préciser que les inconditionnels n’auront cure d'une quelconque réserve et que rien ne les détournera de leur envie dévorante de voir une fois encore le couple mythique Kristen Stewart/Robert Pattinson, flanqué d’un bébé à croissance hyper rapide et de Taylor Lautner, le loup-garou body-buildé au regard louche et au gros nez de la série.

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 14 novembre 

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