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  • Roland Garros: l'ogre de l'ocre frise le code

    tennis-balles.jpgPendant un instant, on eût pu croire à une deuxième sensation Porte d’Auteuil. Après la défaite calamiteuse du Tchèque Thomas Berdych, surtout face au Français Stéphane Robert, 140e au classement et donc sorti des qualifications, l’ogre de l’ocre était mené deux sets à un Porte d’Auteuil, par un géant américain à tête de bébé montré en graine.  

     

    D’accord, si j’en ai caressé l’idée,  je n’ai jamais vraiment imaginé un revers ibère. Il n’empêche qu’il a quand même fallu quatre heures à Nadal pour venir laborieusement à bout d’Isner. Du coup, menacé d’un coup de tonnerre, il a mis a mis genou en terre à la fin de la partie, fait sans doute rarissime lors d’un premier tour à Roland Garros. Tandis que tonton Toni, nettement moins impassible que d’ordinaire, poussait un grand ouf de soulagement.

     

    Au vu de la prestation du neveu d’ailleurs, ce n’était dans le fond pas si difficile pour Djokovic, dont on ne cesse d’encenser l’incroyable talent depuis quelques mois, de battre le pitbull de Manacor en finale à Rome, puis à Madrid. Sans oublier Indian Wells et Miami. Et si le taureau ne se reprend pas, l’express de Belgrade n’aura peut-être pas à attendre la fin du tournoi parisien pour devenir numéro un mondial. A moins que lui aussi se laisse surprendre par l’asperge argentine Juan Martin Del Potro au troisième tour.

     

    Voilà en tout cas qui va donner du grain à moudre à l’insupportable et prétentieux entraîneur tricolore Patrick Mouratoglu. Va-t-il autant gloser sur un hypothétique déclin de Rafa que sur la dégringolade, désormais acquise pour lui de Federer, dans l’émission d’Eurosport «Avantage Leconte»? A son habitude depuis 2008, il a méchamment taclé un Rodgeur peinant à se remuer. C’est tout juste si, à son avis, le Suisse n’avait pas besoin d’un déambulateur pour se déplacer sur le court, en dépit de sa victoire somme toute facile sur Lopez.

       

    Avec son distingué aréopage, il s’est ensuite extasié éperdument sur le talent exceptionnel de l’extraordinaire Gasquet, ce surdoué de la raquette au bras fantastique dont le  moindre geste fut savamment décortiqué. Du coup Smaïn, invité lambda dans le domaine mais lèche-bottes en diable, s’ébahissait de tant de savoir tennistique et qualifiait carrément ses interlocuteurs de «scientifiques». Ravis du compliment, les intéressés opinaient modestement du chef. A commencer par Riton. Vous avez dit pathétique?

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  • Festival de Cannes: Terrence Malick Palme d'Or, comme prévu

    Une bonne demi-douzaine de films pouvaient prétendre cette année à la Palme d’Or. Sauf qu’elle était destinée à Terrence Malick depuis la sélection de L’arbre de vie (The Tree Of  Life) en compétition. Le maestro l’a donc logiquement obtenue lors de la cérémonie de clôture de la 64e édition du Festival de Cannes présidée par la charmante Mélanie Laurent. Le cinéaste n’a bien entendu pas daigné venir la chercher.

     

    Malick tourne autour d’un tragique événement  familial dans le Texas des années 50 pour nous emmener dans un trip halluciné et hallucinant. Une Odyssée 2011 où l’auteur questionne la vie, l’origine du monde, l’histoire de l’humanité, tout en filmant la nature et ses éléments déchaînés. Une symphonie poético-délirante formellement parfaite avec des images d’une fulgurante beauté. Mais bon…

     

    A l’image du peu téméraire jury, de nombreux critiques avaient audacieusement prévu la chose… Ce n’était toutefois pas mon choix, comme le reste du palmarès d’ailleurs, à une exception près. Mais peu importe, encore une fois c’est le jury qui dispose. Et en gros beaucoup de films cités dans ma chronique précédente se retrouvent primés, plus ou moins dans le désordre.

     

    Un double Grand Prix

     

    Outre la Palme, Robert De Niro et ses jurés ont décerné leur Grand Prix à deux films: Le gamin au vélo des frères Dardenne  qui font quand même l’événement dans la mesure où ils n’ont jamais quitté la compétition cannoise sans une médaille. L’autre a été remporté par Il était une fois l’Anatolie, du Turc Nuri Bilge Ceylan, dernier prétendant en lice. Pendant près de 2h30 la police judiciaire et deux suspects recherchent, au milieu des steppes, le corps de la victime d’un meurtre. Dur, dur pour les non cinéphiles.

     

    Presque une surprise, le Prix de la mise en scène a été décerné au Danois Nicolas Winding Refn, pour Drive, l’histoire d’un cascadeur, pilote hors pair au service de la mafia la nuit. Jusqu’au jour où  un braquage tourne mal et l’entraîne dans une poursuite infernale avec meurtres à la clé. L’auteur le mérite, tout comme Maïwenn, qui décroche le Prix du jury avec Polisse, immersion brutale et passionnante chez les flics de la Brigade des mineurs. J’espère que la réalisatrice en larmes a retrouvé sa respiration.

     

    Un petit et un gros couac

     

    Les candidats se bousculaient au portillon pour l’interprétation masculin. C’est Jean Dujardin qui l’a reçu des mains de Catherine Deneuve,  pour son excellente prestation dans le muet en noir et blanc de Michel Hazanavicius The Artist. Sa joie faisait plaisir à voir « On m’a dit d’en profiter, j’en profite. Merci Michel, depuis que je tourne avec toi, je ne fais que des films de gosse où je m’éclate…»

     

    Côté féminin, la médaille est allée à Kirsten Dunst, l’une des deux héroïnes de Melancholia, de Lars Von Trier. Tant mieux pour elle, mais j’avoue regretter infiniment qu’il ait échappé à Tilda Swinton, formidable interprète d’Eva, la femme qui n’aime pas son enfant dans We Need To Talk About Kevin.

     

    Question couac, il est vrai qu’il y a eu nettement pire. Il a fallu que l’Israélien Joseph Cedar rafle le prix du scénario grâce à Footnote, le film le plus mauvais et le plus ennuyeux du concours, avec un père et son fils qui s’affrontent autour de l’enseignement du Talmud. A croire que le jury voulait en quelque sorte réparer les inqualifiables propos antisémites du trublion danois. C’est d’autant plus rageant qu’Aki Kaurismäki ou Pedro Almodovar sont repartis les mains vides.

     

    Vingt-deux, voilà les femmes!

     

    Deux mots encore pour clore cette édition, piratée par le crapoteux épisode de New York Unité spéciale avec DSK dans le rôle principal, jusqu’à ce que Lars Von Trier fasse des siennes. Et réussisse à devenir, avec son faible pour Hitler et sa détestation d’Israël,  le premier excommunié de la Croisette.

     

    Un record donc. Dans le genre pourtant, il y a beaucoup mieux: le nombre de femmes derrière la caméra. Sur les 86 longs-métrages proposés toutes sections confondues, elles étaient vingt-deux, dont quatre dans la plus prestigieuse, la compétition. Jamais elles n’ont été aussi représentées. Pourvu que ça dure.

    Lien permanent Catégories : Cinéfil
  • Festival de Cannes: Terrence Malick Palme d'Or, comme prévu

    Une bonne demi-douzaine de films pouvaient prétendre cette année à la Palme d’Or. Sauf qu’elle était destinée à Terrence Malick depuis la sélection de L’arbre de vie (The Tree Of  Life) en compétition. Le maestro l’a donc logiquement obtenue lors de la cérémonie de clôture de la 64e édition du Festival de Cannes présidée par la charmante Mélanie Laurent. Le cinéaste n’a bien entendu pas daigné venir la chercher.

     

    Malick tourne autour d’un tragique événement  familial dans le Texas des années 50 pour nous emmener dans un trip halluciné et hallucinant. Une Odyssée 2011 où l’auteur questionne la vie, l’origine du monde, l’histoire de l’humanité, tout en filmant la nature et ses éléments déchaînés. Une symphonie poético-délirante formellement parfaite avec de belles images. Mais bon… En l'occurrrence, le jury a plutôt décidé de consacrer l'icône que son oeuvre.

     

    De nombreux critiques avaient audacieusement prévu la chose… Ce n’était toutefois pas mon choix, comme le reste du palmarès d’ailleurs, à une exception près. Mais peu importe. Et en gros beaucoup de films cités dans ma chronique précédente se retrouvent primés, plus ou moins dans le désordre.

     

    Un double Grand Prix

     

    Outre la Palme, Robert De Niro et ses "champignons" (comme il a appelé comiquement ses "compagnons" dans un français balbutiant)ont décerné leur Grand Prix à deux films: Le gamin au vélo des frères Dardenne  qui font quand même l’événement dans la mesure où ils n’ont jamais quitté la compétition cannoise sans une médaille. L’autre a été remporté par Il était une fois l’Anatolie, du Turc Nuri Bilge Ceylan, dernier prétendant en lice. Pendant près de 2h30 la police judiciaire et deux suspects recherchent, au milieu des steppes, le corps de la victime d’un meurtre. Dur, dur pour les non cinéphiles.

     

    Presque une surprise, le Prix de la mise en scène a été décerné au Danois Nicolas Winding Refn, pour Drive, l’histoire d’un cascadeur, pilote hors pair au service de la mafia la nuit. Jusqu’au jour où  un braquage tourne mal et l’entraîne dans une poursuite infernale avec meurtres à la clé. L’auteur le mérite, tout comme Maïwenn, qui décroche le Prix du jury avec Polisse, immersion brutale et passionnante chez les flics de la Brigade des mineurs. J’espère que la réalisatrice en larmes a retrouvé sa respiration.

     

    Un petit et un gros couac

     

    Les candidats se bousculaient au portillon pour l’interprétation masculin. C’est Jean Dujardin qui l’a reçu des mains de Catherine Deneuve,  pour son excellente prestation dans le muet en noir et blanc de Michel Hazanavicius The Artist. Sa joie faisait plaisir à voir « On m’a dit d’en profiter, j’en profite. Merci Michel, depuis que je tourne avec toi, je ne fais que des films de gosse où je m’éclate…»

     

    Côté féminin, la médaille est allée à Kirsten Dunst, l’une des deux héroïnes de Melancholia, de Lars Von Trier. Tant mieux pour elle, mais j’avoue regretter infiniment qu’il ait échappé à Tilda Swinton, formidable interprète d’Eva, la femme qui n’aime pas son enfant dans We Need To Talk About Kevin.

     

    Question couac, il est vrai qu’il y a eu nettement pire. Il a fallu que l’Israélien Joseph Cedar rafle le prix du scénario grâce à Footnote, le film le plus mauvais et le plus ennuyeux du concours, avec un père et son fils qui s’affrontent autour de l’enseignement du Talmud. A croire que le jury voulait en quelque sorte réparer les inqualifiables propos antisémites du trublion danois. C’est d’autant plus rageant qu’Aki Kaurismäki ou Pedro Almodovar sont repartis les mains vides.

     

    Vingt-deux, voilà les femmes!

     

    Deux mots encore pour clore cette édition, piratée par le crapoteux épisode de New York Unité spéciale avec DSK dans le rôle principal, jusqu’à ce que Lars Von Trier fasse des siennes. Et réussisse à devenir, avec son faible pour Hitler et sa détestation d’Israël,  le premier excommunié de la Croisette.

     

    Un record donc. Dans le genre pourtant, il y a beaucoup mieux: le nombre de femmes derrière la caméra. Sur les 86 longs-métrages proposés toutes sections confondues, elles étaient vingt-deux, dont quatre dans la plus prestigieuse, la compétition. Jamais elles n’ont été aussi représentées. Pourvu que ça dure.

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