Qu’est-ce qu’on n’a pas entendu de la part des spécialistes de la raquette avant le match Djokovic-Del Potro! L’affrontement de derrière les fagots, la super affiche du jour, le duel des titans, sinon la finale avant l’heure. Avec Juan Martin faisant figure d’épouvantail et devenant le seul joueur du circuit à pouvoir mettre le redoutable Novak en difficulté. Voire carrément le battre.
Résultat, un non match, une absence totale de bagarre, en résumé la rencontre la moins intéressante de ce samedi, bouclée en deux petits sets minables après ceux déjà joués la veille et qu’aucune chaîne n’avait daigné nous montrer.
Du coup, le formidable suspense s'est mué en chronique d'une défaite attendue. Et ceux qui voyaient le monolithe croisé avec un obélisque faire dérailler l’express de Belgrade ont commencé à raconter que l’Argentin était encore convalescent, récapitulant dans la foulée ses ennuis de santé, ses soucis de hanche et son manque flagrant de compétition.
J'avais pourtant relevé la chose, tant j’étais sûre que l’asperge de Tandil n’était pas mûre et que le Dracula serbe n’aurait même pas à montrer les dents pour saigner son adversaire. Raison pour laquelle je vous conseille d’arrêter la télévision et de reprendre une activité normale dès que les ravagés du caquet jamais rabattu prennent possession de l’antenne, plus particulièrement celle d’Eurosport.
Parce que ce sont les mêmes qui imaginaient Tipsarevic bousculer Federer et Antonio Veic, 227e à l’ATP poser des problèmes à Nadal. Et cela sous le fallacieux prétexte que le nobody avait terrassé Davydenko, l’un des ténors du circuit selon nos experts à la noix. A ce moment-là, bien entendu. Car suite à la déculottée prise par le Croate face au pitbull, le Russe a soudain passé du statut de grand du tamis à celui de vieux machin rabougri et vieillissant. J’exagère à peine.
A part ça, nos bavards impénitents ont trouvé une raison biblique aux succès divins de Marion Bartoli et surtout de Richard Gasquet, qui aura donc la lourde tâche de tenter à son tour de contester la suprématie de Djokovic: la nouvelle et fervente communion entre eux et le public. Il ne reste donc plus aux fidèles de Roland Garros qu’à continuer à partager le pain et le vin avec leurs compatriotes qui ont si faim et soif de victoires. Histoire de les mener vraiment vers les sommets…
Alors là, j’en suis comme deux ronds de flan. Non seulement et contre toute attente Wawrinka se retournait comme une fusée dans l’espace contre Tsonga, mais en plus Rosset l’avait prédit sur les ondes de la TSR. Certaine que c’était cuit dès le premier point, je rigolais doucement en écoutant le grand Marc répéter au contraire avec force qu’il fallait y croire jusqu’au dernier. Et cela tandis que le Vaudois oscillait dangereusement au bord du précipice dans la troisième manche après avoir perdu les deux premières.
Pour la seconde fois, Nadal plie mais ne rompt pas. Après avoir lutté pendant quatre heures et cinq sets contre l’Américain John Isner, il a fallu plus de trois heures au pitbull pour venir à bout de son pote Pablo Andujar, à deux doigts de le pousser dans une quatrième manche.