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  • Grand écran: "Indiana Jones et le cadran de la destinée" : divertissant, ludique et efficace

    S'attaquer dans un cinquième et ultime volet à la saga culte pouvait se révéler dangereux. Encore que le précédent (Le royaume du crâne de cristal)  laborieux et rouillé,  n’avait guère enthousiasmé les foules. Le risque était donc moindre. Et c’est ainsi que quinze ans plus tard, James Mangold (notamment auteur de Le Mans 66), réussit son coup en restant fidèle à la trilogie originale. Rendant en même temps un hommage particulier à son mythique interprète Harrison Ford, le plus illustre archéologue du cinéma, de retour avec son célèbre chapeau, son fouet et son inimitable veste en cuir.  

    Pour cette dernière aventure, le réalisateur nous offre une ouverture nostalgique en nous plongeant en 1939. Rajeuni par ordinateur (opération, plutôt réussie), Indy affronte les nazis avec son fidèle ami Basil dans le but de mettre la main sur des objets volés, ainsi que l’affreux scientifique à lunettes Jürgen Voller (Mads. Mikkelson) mandaté par Hitler. Plus précisément sur une extraordinaire relique, la moitié du cadran d’Archimède, qui permettrait de maîtriser le temps et d’en localiser les fissures...

    Après cette excursion dans le passé, cap sur 1969, trente ans après. Alors que Neil Armstrong et Buzz Aldrin viennent de marcher sur la lune et sont fêtés en grandes pompes à New York, on retrouve notre prof d’archéologie ronchon, fatigué et désespéré d’intéresser ses élèves, sur le point de prendre sa retraite. Mais tout bascule lors de la visite surprise de sa filleule Helena Shaw, (Phoebe Waller-Bridge) qu’il n’a plus revue après avoir récupéré le fameux demi-cadran en jurant de le détruire. 

    Phoebe fait de l’ombre à Harrison

    Helena est intelligente, cultivée, fine mouche. Personnage féminin craquant, elle insuffle une nouvelle dynamique au film, le réalisateur opposant son caractère énergique à celui de son héros âgé à qui elle fait d’ailleurs de l’ombre. En passant, on n’en dira pas tout-à-fait autant de Mads Mikkelson, sommairement réduit au méchant nazi caricatural.

    Mais bref. Pour en revenir à Helena, elle a d’autres projets. Jouant les arnaqueuses de choc, elle  vole l’objet précieux et quitte le pays pour le vendre au plus offrant. Du coup réveillé et requinqué, ne sentant plus l’âge de ses artères,  Indy se rue à ses trousses. Ils font alors équipe et nous voici partis pour une série d’impressionnantes et invraisemblables cascades, telle cette scène hallucinante où Harrison Ford est lancé à cheval dans le métro et en pleine parade au centre-ville dans une folle course-poursuite. Dommage toutefois que celles-ci soient trop répétitives et allongent inutilement le film. 

    Une réserve mineure au demeurant.  Avec la quête d’un artefact au pouvoir magique, la lutte contre les fascistes, la réflexion sur le tempos, le voyage dans l’espace, l’ensemble saupoudré de fantastique, Indiana Jones et le cadran de la destinée tient sa promesse.  Même un rien surchargé, l’opus truffé de répliques jubilatoires, se révèle divertissant, amusant et efficace.  

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 29 juin.  

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  • Grand écran: "Carmen", une relecture très libre du mythe signée Benjamin Millepied

    Un voyage sensoriel sur fond de tragédie antique, de sang, d’amour, de ballets et de chants éthérés. C’est ce que veut nous donner à voir et à entendre Benjamin Millepied. Dans son premier film, le danseur étoile et chorégraphe s’attaque à son tour audacieusement au mythe de Carmen, en proposant une vision très libre. très éloignée de la nouvelle de Prosper Mérimée et de l’opéra de Bizet.

    Dans cette relecture moderne, personnelle, il situe d’abord l’action non pas à Séville mais à la frontière mexicaine. Et fait de son héroïne en quête de liberté (Melissa Barrera) une migrante clandestine anxieuse de rejoindre les Etats-Unis après le mystérieux assassinat de sa mère, impressionnante danseuse de flamenco.

    La belle rebelle en fuite tombe rapidement sur des patrouilleurs américains. Immédiatement sous le charme de la fougueuse mais farouche Carmen,  le séduisant Aiden (Paul Mescal), lui  sauve la vie en tuant l’un de ses compagnons d’armes. Liés par ce drame, traqués par la police, les désormais amants maudits se lancent dans une course effrénée et trouveront refuge à Los Angeles dans un cabaret tenu par Masilda, la tante de Carmen, incarnée par la toujours spectaculaire Rossy de Palma, à l’extravagante allure sorcellaire.

    Des ballets au compte-gouttes

    Après ses interventions chorégraphiques dans Black Swan de Darren Aronofsky,  on imaginait une toute autre version, marquée par le lyrisme, la danse et la musique. Mais Benjamin Millepied tarde à faire décoller son film au scénario finalement banal et au récit approximatif, ses préférences allant aux décors, aux images raffinées et au travail sur la lumière.. 

    Dans ce film d’art en forme de road movie étrange mâtiné de polar improbable, il faut donc bien  patienter trois quarts d’heure, après le solo de flamenco exécuté par la mère de Carmen pour accueillir ses meurtriers, pour qu’arrivent les scènes tant attendues. Explosives, elles sont esthétiques, intenses et dynamiques, mais on déplore leur parcimonie. 

    De même, on regrette la relation un peu artificielle entre Melissa Barrera, actrice mexicaine connue pour ses rôles dans la sage Scream et Paul Mescal découvert dans la série Normal People.  Mais si on a des réserves, ce coup d'essai fascine en revanche ceratins critiques et spectateurs qui le trouvent tout compleent magique. . 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 14 juin. 

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  • Grand écran: "Marinette" raconte le parcours d'une combattante, pionnière du foot féminin

    Marinette Pichon... Ce nom ne vous dit peut-être pas grand-chose.  Pourtant, ce petit bout de femme de 55 kilos, née en 1975, est une pionnière du football féminin dans les années 2000, devenue l’une des meilleures joueuses du monde. Première Française à faire carrière aux Etats-Unis, c’est aussi la première sportive hexagonale à avoir révélé son homosexualité et dont on raconte l’histoire dans un film.

    Le coup de foudre 

    Marinette pense, dort, rêve foot après la découverte, à 5 ans, de ce sport qu’elle a désormais dans la peau. Une passion ravageuse, émancipatrice, la sortant d’un contexte familial sordide, dominé par un père violent et alcoolique qui sera condamné à 10 ans de prison pour agression sexuelle sur sa belle-mère. Elevée et soutenue par une maman courage face à ce misérable tyran domestique  Marinette est décidée à ne pas baisser les bras, quoi qu’il en coûte.  

    C’est à cette icône du ballon rond français au mental d’acier, incarnée par l’excellente Garance Marillier, que Virginie Verrier a consacré un biopic. Elle a écrit le scénario  d’après  l’autobiographie de sa protagoniste, « Ne jamais rien lâcher ».  L’opus évoque à la fois le parcours exceptionnel d’une combattante et le manque crasse de reconnaissance de son sport, le statut de professionnelles étant toujours, aujourd’hui comme alors, refusé aux femmes en France ,

    Une course à l’excellence

    Se concentrant sur la carrière de la footballeuse de choc dont elle brosse un portrait inspirant et émouvant, la réalisatrice propose un film engagé, suivant l’inarrêtable course à l’excellence de sa charismatique héroïne. Il est rythmé par des scènes de match réalistes grâce au recrutement de quelque 200 joueuses, permettant de découvrir les nombreux exploits d’une Marinette à la technique hors norme et aux fantastiques qualités de buteuse.

    L’œuvre est également ponctuée de douloureux souvenirs comme son exclusion temporaire de l’équipe de France, et l’image de son pourri de père crevant sadiquement un ballon à cette occasion. L’auteure revient par ailleurs sur une vie intime aux côtés d’une compagne jalouse et destructrice, que Marinette quittera pour éviter de reproduire le modèle brutal qui a tant fait souffrir sa mère.

    Une lutte incessante 

    Virginie Verrier nous laisse ainsi découvrir une femme doublée d’une sportive de très haut niveau, qui s’est constamment battue pour se faire entendre et réaliser son rêve. On rappellera qu’elle a été sélectionnée en équipe de France en 1994. Repérée par le club Philadelphie lors de l’Euro 2001, elle part pour les Etats-Unis où elle est reçue comme une star.  Passée pro, elle est sacrée top joueuse du championnat nord-américain. Ne pouvant obtenir de carte verte, elle  rentre en  France où elle réussit une incroyable saison 2005, terminant meilleure buteuse avant de rafler le titre  de championne de France l’année suivante.
     
    Marinette Pichon, qui a fondé son académie, a raccroché les crampons en 2007. Elle laisse une belle trace dans l’histoire des Bleu-es, détenant jusqu’en 2020 le record du nombre de buts marqués, hommes et femmes confondu-es!

    A l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 7 juin.

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