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  • Festival de Cannes: Justine Triet décroche la Palme d'or pour "Anatomie d'une chute"

    Quand un jury partage nos goûts, on a évidemment tendance tg à le trouver très bon. Ce fut le cas avec la remise de la Palme d’or à Justine Triet pour Anatomie d’une chute, l’un de nos préférés, comme on vous l’a déjà dit. Dans ce film à procès, la réalisatrice, deuxième Française accédant à la récompense suprême après Julia Ducournau en 2021 pour Titane, et troisième femme à l’obtenir,  brosse le portrait  d’une écrivaine  que tout accuse de  mort de son mari. Mais peut-être pas, Justine Triet multipliant les pistes pour semer le doute.

    En recevant sa Palme des mains de la toujours magnifique Jane Fonda, Justine Triet a vivement dénoncé la manière « choquante » dont le gouvernement d’Elisabeth Borne a nié le mouvement contre la réforme des retraites  et critiqué la « marchandisation de la culture en train de casser l’exception culturelle française… » La ministre de la Culture Rima Abdul Malak s’est dite « estomaquée » par ce discours « injuste ».

    Mais revenons aux médailles, d’autant que le président Ruben Ostlund et ses huit camarades ont remis le Grand Prix à un autre de nos favoris The Zone Of Interest de Jonathan Glazer, qui filme l’horreur de la Shoah sans la montrer. La camera suit le quotidien d’un commandant  d’Auschwitz de sa famille qui coulent des jours idylliques  dans leur jolie maison avec piscine et jardins fleuris, mitoyenne du camp de la mort. Si glaçant que c’en est inimaginable…

    Prix du jury, du scénario et de la mise en scène

    Et le plaisir continue avec l’attribution  du Prix du jury à Aki Kaurismäki pour Les feuilles mortes. Avec son humour irrésistible, le cinéaste finlandais évoque la naissance des sentiments entre deux personnages solitaires et nous dit presque tout sur presque tout  en 81 minutes, le film le plus court de la compétition.

    On est un peu moins fan des autres prix, comme celui donné à Sakamoto Yuji pour Monster du Japonais Hirozaku Kore-eda, racontant une amitié très étroite sinon amoureuse entre deux jeunes garçons. L’œuvre a par ailleurs décroché la Queer Palm.   

    Le prix de la mise en scène pour La passion de Dodin Bouffant du Franco-Vietnamien Tran Anh Hüng, avec Juliette Binoche et Benoît Maginel n’est pas des plus exaltants. Un peu à l’image de ce voyage culinaire entre carré de veau, écrevisses, cailles et autre omelette norvégienne. Avec explosion garantie du taux de cholestérol. 

    Prix d’interprétation et Caméra d’or

    Alors qu’on s’attendait à la consécration de la géniale Sandra Hūller, à la fois chez Justine Triet et Jonathan Glazer, on est un peu surpris par le prix d’interprétation féminine décerné à l’actrice turque Merve Dizdar pour son rôle relativement secondaire dans Les herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan. Celui du meilleur acteur décerné à Kuji Yakusho, nettoyeur de toilettes publiques de Tokyo dans Perfect Days de Wim Wenders, se justifie en revanche bien davantage, . 

    On terminera par la Caméra d’or octroyée au premier long métrage u Vietnamien Thien An Pham, L’arbre aux papillons d’or. Le réalisateur propose un film  en forme de quête existentielle à travers la campagne de son pays. Il suit le  parcours initiatique de Thien, chargé de ramener dans leur village natal, le corps de sa belle-sœur, morte dans un accident de moto à Saigon.

    On retiendra encore de cette 76é édition qu’un certain nombre de films figurant dans les diverses sections du festival auraient avantageusement remplacé quelques productions indignes de la compétition, n’eussent été leur auteur-e  et la célébrité de leurs protagonistes…. Par charité chrétienne, on n’insistera pas sur la récurrence de la chose.  

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  • Festival de Cannes: Catherine Breillat fait le buzz et Ken Loach espère battre le record de Palmes d'or!

    Les derniers films en compétition n'ont pas bouleversé fondamentalement la donne. Nos préférences vont toujours ä Justine Triet (Anatomie d’une chute) , Jonathan Glazer, (The Zone Of Interest) Aki Kaurismaki (Les feuilles mortes) , Nuri Bilge Ceylan (Les herbes sèches), Marco Bellochio (L’enlèvement)

    On n’en parle pas moins de Vers un avenir radieux de Nanni Moretti qui se distribue dans le rôle principal en incarnant un réalisateur tournant un film sur l’arrivée d’un cirque hongrois. Et cela alors que les chars russes envahissent Budapest pour écraser dans le sang la révolte populaire de 1956. Une comédie politique permettant au cinéaste  d’évoquer la crise du PC italien, et l’amorce d’un tournant historique. 

    On discute aussi de Wim Wenders et ses Perfect Days, film poétique où un homme affecté au nettoyage des toilettes publiques de Tokyo s’émerveille chaque jour des petits riens de l’existence. 

    Catherine Breillat a fait le buzz sur les réseaux sociaux avec L’été dernier, (photo) un opus se voulant sulfureux, avec une avocate quadragénaire qui séduit son beau-fils de 17 ans.

    De son côté, Alice Rohrwacher veut nous séduire avec La chimera, ’l'histoire d’Arthur, hanté par le souvenir de Beniamina, son amour perdu et qui, par ailleurs, utilise son étonnant don de sourcier pour aider ses amis pilleurs de tombes.

    Enfin Ken Loach brigue une troisième Palme d’or en présentant l’émouvant  The Old Oak, un pub menacé de fermeture avec l’arrivée de réfugiés syriens dans le village.  A défaut d’un nuveau trophée synonyme de record,  sera-t-il récompensé par le Prix du 76 Festival, à l’image des Dardenne l’an dernier? Verdict ce soir…

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  • Festival de Cannes: "Monster" du Japonais Hirozaku Kore-eda décroche la Queer Palm

    Une douzaine de films étaient en lice pour décrocher la  Queer Palm, créée en 2010 pour récompenser des films traitant de thématiques LGBTIQ+, de genre, ou féministes, toutes sections confondues. Pour cette édition 2023, le jury, présidé par l’acteur et réalisateur américain Cameron Mitchell, a choisi Monster, du Japonais Hirokazu Kore-eda. 

    Succédant à Joyland, du Pakistanais Saim Sadiq, ce long métrage du grand réalisateur nippon, qui brigue une deuxième Palme d’or après celle obtenue pour Une affaire de famille en 2018 raconte l’histoire de Minato, un jeune garçon dont le comportement paraît de plus en plus bizarre. Il semblerait qu’un de ses professeurs soit à l’origine de ses bouleversements émotionnels.   
     
    Inquiète, sa mère qui l’élève seul depuis la mort de son père, décide de se rendre à l’école pour en savoir davantage. Mais la vérité se révèle plus complexe au fur et à mesure du déroulement de l’enquête. Et ce qui commence comme un drame sur le harcèlement scolaire, vu à travers les yeux de la maman, du professeur et de Minato, évolue vers une relation très étroite, voire amoureuse, avec un petit pote. Elle fait un peu penser à celle qu’évoquait Lukas Dhont dans Close, couronné du Grand Prix l’an passé.
     
    Hirokazu Kore-Eda, qui sait comme personne filmer l’enfance, ne nous emporte pourtant pas autant dans Monster que dans ses œuvres précédentes. Il a même tendance à nous perdre dans une structure narrative tenant du puzzle, au fil d’une intrigue parfois inutilement tarabiscotée. Mais cela reste évidemment un bon film.
     
    La Queer Palm distingue également un court métrage. Il s’agit cette année de Boléro, du Français Nans Laborde-Jourdàa, qui a reçu deux autres médailles. Son film raconte l’histoire d’un homme qui rentre dans son village natal et montre comment l’art peut changer une vie. Quasiment prémonitoire!

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