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  • Grand écran: "La passagère", mélodrame porté par l'émouvante Cécile de France. Une jolie réussite

    La belle Cécile de France, un atout majeur. Elle le prouve une fois encore dans La passagère d’Héloîse Pelloquet, où elle incarne Chiara une quadra énergique, déterminée  et indépendante qui ne se laisse pas marcher sur les pieds . Elle vit depuis 20 ans sur une île de la côte atlantique avec son mari Antoine, pêcheur, dont elle a appris le métier. Heureux amoureux, ils travaillent côte à côte au quotidien, comme nous le montre le début du film, centré sur les activités du couple.  Et puis un jour, débarque Maxence (Félix Lefebvre), séduisant jeune apprenti. 

    On devine la suite de ce mélodrame, histoire classique d’une liaison adultérine entre une femme  mûre et un garçon qui pourrait être son fils. Mais si le scénario est aussi ténu que prévisible, l’intéressant, c’est le traitement que lui réserve la réalisatrice. Tout en nous offrant un superbe portrait de femme cédant à un désir fort qui l’envahit, elle évoque la désapprobation sociale que lui vaut ce laisser aller à une relation forcément coupable, honteuse, étant notamment donné la différence d’âge.  

    Cela nous permet au passage de constater que rien ne change, ce qui est permis, sinon banal, pour un homme ne l’étant toujours pas, ou en tout cas difficilement, pour une femme. On regrettera pourtant.la démonstration de la chose dans une scène inutile et outrancière où de sales gamins vont jusqu’à jeter des pierres à Chiara. 

    Mais cette maladresse ne gâche heureusement pas la simplicité, la sincérité, la singularité avec lesquelles Héloïse Pelloquet aborde son histoire d’amour pimentée de sexualité sans tabou. Elle est magnifiquement portée par une Cécile de France émouvante, toujours aussi juste et convaincante. A ses côtés le craquant Félix Levèbvre (Maxence), découvert dans Été 85 de François Ozon, se montre à la hauteur. 

    Une jolie réussite symbolisée par un dénouement inédit et futé, qu’on se gardera évidemment de vous révéler. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 21 mars. 

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  • Grand écran: Longs métrages suisses à (re)découvrir avant la distribution des Quartz

    Le Prix du cinéma suisse, qui fête pour l’occasion ses dix ans, remettra ses Quartz à Genève vendredi 24 mars, lors d’une soirée au Bâtiment des Forces Motrices. Depuis lundi, pour accompagner cet événement, la traditionnelle Semaine des Nomin é-e-s se tient au Grütli, jusqu’au 26 mars.  

    Entre fictions et documentaires, 14 longs métrages sont proposés jusqu’à vendredi, au tarif préférentiel de 5 francs la séance.  Les cinéphiles pourront notamment voir La ligne d’Ursula Meier, avec Valeria Br uni Tedeschi et Stéphanie Blanchoud (photo), Drii Winter de Michael Koch, A Forgotten Man de Laurent Nègre, Cascadeuses d’Elena Avdija ou encore (Im)mortels de Lila Ribi. 

    Pour clore ces journées dédiées au grand écran, un brunch ouvert à tout le monde aura lieu samedi 25 mars dès 11 heures au café du Grütli, tandis que les films primés seront proposés gratuitement  tout au long du week-end. 

    Genève, Cinémas du Grütli, jusqu’au 26 mars.  

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  • Grand écran: "Le bleu du caftan" prône la liberté d'aimer qui on veut. Bouleversant

    Halim est marié depuis longtemps avec Mina. Tous deux tiennent un magasin de caftans dans la médina de Salé où ils perpétuent la tradition ancestrale du maalem, cet artisanat en train de disparaître. Mina, que l’on découvre atteinte d’un cancer en phase terminale, s’occupe de la boutique tandis qu’Halim s’adonne au délicat travail de tissage. 

    Très amoureux, ils vivent pourtant dans le secret, le mari ayant toujours dissimulé son homosexualité, passible de prison, qu’il vit principalement au hamman. L’épuisante maladie de Mina les pousse à engage, pour les aider, le jeune et séduisant Youssef, qui ne laisse pas Halim ndifférent. Tandis que leur relation s’intensifie, l’état de santé de Mina se dégrade de plus en plus.  

    Oeuvre intimiste, tendre, émouvante

    Surfant avec pudeur sur un tabou, "Le bleu du caftan" est une œuvre intimiste, tendre, bouleversante. Elle est magistralement jouée par Lubna Azabal qui s’est incroyablement investie dans le rôle de Mina, pour éprouver à la fois son amour pour son mari, son immense fatigue, l’approche de la mort. Saleh Bakri, comédien palestinien, s'est également énormément impliqué. Il lui a fallu du courage pour interpréter un gay tel qu’Halim dans le monde arabe. A l’image d’Ayoub Missioui incarnant Youssef, sa première prestation sur grand écran.   

    Il s’agit du deuxième film de la Marocaine Maryam Touzani, qui avait été projeté dans la section Un Certain Regard au dernier festival de Cannes. L’idée lui en était venue pendant des repérages dans la médina de Salé pour son précédent opus, Adam.  

    «J’ai rencontré un coiffeur pour dames assez âgé qui m’a  beaucoup touchée", nous raconte-t-elle. "J’ai senti les non-dits qui pesaient sur lui.  Et puis le temps a passé. Parfois je repensais à lui et, en 2019, j’ai eu envie de me laisser porter par ce personnage. J’ai imaginé ce que c’était pour lui et sa femme de vivre dans le doute, le mensonge, la culpabilité, la honte, et j’ai décidé de les suivre".  

    ­-Votre film prône notamment la liberté d’aimer qui on veut, comme on veut, alors que l’homosexualité demeure illégale au Maroc.

     En effet. Elle est punie jusqu’à trois ans de prison. Donc elle reste cachée. Halim est obligé de la vivre lors de rendez-vous sexuels au hamman. Les gens concernés le savent. Mais le risque de dénonciation maintient un climat de peur. Avant de mourir,  Mina va aider Halim à la surmonter, en lui permettant d’âtre ce qu’il est.   

    -En compétition au dernier Festival du film de Marrakech, où il avait obtenu ex-aequo le Prix du jury, "Le bleu du caftan" avait aussi été présélectionné dans la course aux Oscars pour représenter le Maroc. Pensez-vous qu’un film puisse changer les mentalités? 

    -Il y a encore un long chemin à parcourir. Mais c’est déjà un pas énorme En le réalisant, je souhaitais participer à un débat public qui pourrait faire évoluer la loi dans mln pays.  

    Sortie mercredi 22 mars dans les salles de Suisse romande.

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