Contrairement à Servette, les Gasquet et Monfils nouveaux sont comme le Beaujolais. Plus piquette que grand cru! Il faut évidemment reconnaître qu’on peut difficilement assimiler les tâcherons de Bellinzone à Djokovic ou Federer.
Mais revenons sur ces dernières quarante-huit heures à Roland Garros pour découvrir quelques commentaires pas piqués des vers des spécialistes français de la raquette. Comme ils n’en ratent pas une, ils s’étonnaient par exemple, au terme des huitièmes de finale, qu’il n’y ait plus que deux Espagnols en lice pour la palme, dans la mesure où ils étaient quatorze au départ. En revanche, ils ne trouvaient absolument pas bizarre qu’il ne demeurât que trois Français au même stade, alors qu’ils étaient pourtant partis à trente-deux.
Mieux, ils se tapaient follement sur le ventre devant les formidables exploits de leurs compatriotes. Ceux de Gasquet d'abord. Puis, le revers d'enfer de Richard ne l'ayant pas envoyé au paradis, ils se sont rabattus sur le prodigieux Monfils, dorénavant objet de toutes les convoitises. Je ne vous raconte donc pas si j’attendais avec une rare impatience de les entendre étaler leur science, que ce soit sur Eurosport ou France 2.
Le résultat fut à chaque fois au-delà de mes espérances. D’ordinaire, nos comiques de l’antenne changent plus ou moins d’avis à chaque jeu perdu ou gagné de leurs poulains. Des autres aussi d’ailleurs, mais c’est moins amusant. Là, c’était carrément à chaque coup de raquette.
C’est ainsi que Gaël a alternativement passé, entre revers perdu et coup droit gagné, que ce fut contre l’Espagnol ou le Suisse, de dilettante lent au démarrage et en manque flagrant de préparation, à fantastique compétiteur au talent exceptionnel et aux jambes de guépard. La première impression l'a finalement emporté, mais à cet instant, après le Gasquet nouveau, on avait le Monfils nouveau. C’est dire si la légende avait de quoi se faire du souci pour tenir le choc contre la terreur tricolore.
Histoire de me montrer juste, je noterai toutefois que Rodgeur, à la veille d’affronter le scintillant showman, était vaguement rentré en grâce auprès de ses détracteurs, dont le pire de tous Patrick Mouratoglou, dans le talk show de Leconte. Le vipérin s’est en effet fendu de quelques compliments à l’égard du phénix. Bon gré mal gré, toutefois. Je remarquais bien que ça lui écorchait un chouïa la bouche. Pour ne pas avoir à recommencer d’ailleurs, il n’est simplement pas venu à l’émission mardi soir…
Cela dit, côté info, la plus naze de ces deux jours, c’est à la TSR que je l’ai entendue. De la part de Rossier, qui n’a vraiment rien à envier à ses collègues hexagonaux. Jugez plutôt. Drôlement au courant des événements sur le Central, il nous annonce la venue sur le court du kiné pour ce malheureux Simon qui, mené 1-4 dans son troisième set contre Soderling. Il n’est pas bien et ça se voit, précise en substance et le plus sérieusement du monde l’ineffable Jean-Marc.
Or non seulement Gilles se portait comme un charme puisque dès cet instant il a réussi à emmener son adversaire dans un tie-break, mais si le toubib a rappliqué, c’était juste pour soigner une ampoule ou deux à la mimine du Viking. Plus folklorique, tu regardes Secret Story…