Marchant à l'ombre de The Social Network de David Fincher, Bill Condon nous balade dans les coulisses de WikiLeaks. Site, est-il utile de le rappeler, à l’origine de révélations, par son fondateur Julian Asssange et son ex-bras droit trahi Daniel Domscheit-Berg, d’informations ultrasecrètes qui ont fait trembler les puissances mondiales.
Une histoire en soi passionnante. Sauf que le scénario et la mise en scène de l'opus, principalement adapté du livre de Berg, ne sont malheureusement pas à la hauteur.
Tout en nous répétant à l’envi qu’internet a changé la planète sans nous en apporter la démonstration autrement qu’à travers un excès lassant de connections et de textes cryptés indigestes, le réalisateur peu inspiré tente de nous expliquer les raisons pour lesquelles Assange a décidé de rendre publics des documents confidentiels explosifs.
Par ailleurs, comme ce n’est quand même pas follement excitant de voir des gens se défoncer sur des ordinateurs, Bill Condon ajoute quelques éléments extérieurs pour pimenter son intrigue, mais qui apparaissent comme autant de pièces rapportées sans grand intérêt. Et qui ne lui permettent donc pas de nous livrer l’essence du sujet.
Reste évidemment, au cœur du Cinquième pouvoir, la personnalité de Julian Assange, toujours réfugié à l’ambassade équatorienne à Londres et craignant une extradition vers les Etats-Unis qui le condamnerait à une longue peine de prison. A travers le portrait qu’en dresse Bill Condon, on découvre un personnage élevé dans une secte, particulièrement antipathique, fade, égocentrique, doublé d’un sociopathe manipulateur et complètement paranoïaque, croisé avec un génie.
Pour incarner son héros, l’auteur a choisi Benedict Cumberbatch, hallucinant de ressemblance (photo), mais dont la performance distille plus d’ennui que d’enthousiasme. A ses côtés, dans le rôle de Berg, Daniel Brühl, qu’on a le plus souvent connu meilleur, notamment en Niki Lauda dans le récent Rush.
Film à l’affiche à Genève, au Ciné 17 dès mercredi 4 décembre.
Cédric Klapisch clôt, avec Casse-tête chinois, sa trilogie commencée il y a onze ans avec L’auberge espagnole et poursuivie trois ans plus tard avec Les poupées russes. On y redécouvre Xavier, 40 ans et désormais auteur, qui a fait deux enfants à Wendy. On pourrait imaginer le couple idéal, mais non. Wendy le plaque pour partir en compagnie de son amant américain à New York et emmène les gosses.
Réalisateur d’Anthony Zimmer et de Largo Winch, Jerôme Salle nous emmène dans une Afrique du Sud violente, en adaptant le polar de l’écrivain français Caryl Férey. Coécrit avec Julien Rappeneau, Zulu met en scène deux flics. Ali est noir, Brian blanc. Tout les oppose mais ils sont liés, se respectent et travaillent ensemble sur la découverte d’une drogue mystérieuse qui déclenche des pulsions morbides.