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le blog d'Edmée - Page 419

  • Lauren Bacall, la mort d'une légende, icône de l'âge d'or hollywoodien

    Lauren-Bacall-legende-d-Hollywood-est-decedee_portrait_w532[1].jpgBelle, envoûtante, un visage aux traits aigus, élégante, drôle, la voix grave aux intonations un peu rauques, un côté garçon, un tempérament de feu. Et surtout ces yeux magnifiques, profonds, ce fameux regard en-dessous, mystérieux, insolent empreint de sensualité, qui lui valut le surnom de "The Look".
     
    Vraie personnalité, à la fois indépendante, séductrice, bonne camarade et femme fatale, icône de l’âge d’or hollywoodien, Lauren Bacall qui a régné sur le cinéma américain pendant soixante ans, est morte le 12 août à New York d’une attaque. Elle avait 89 ans.

    Née Betty Joan Perske dans le Bronx le 16 septembre 1924, fille unique d’immigrants juifs roumano-polonais, cousine de l’ancien premier ministre israélien Shimon Peres, elle s’essaye très jeune au mannequinat et à l’art dramatique.
     
    Une couverture du Harper’s Bazar et quelques photos de mode à l’intérieur du magazine la font remarquer par la femme d’Howard Hawks qui incite vivement son mari à auditionner cette beauté de 19 ans. Elle drague la caméra et le réalisateur lui confie immédiatement le rôle d’aventurière de Marie Browning, alias Slim, face au patron du bateau Harry, alias Humphrey Bogart, dans Le port de l’angoisse

    La naissance d'un couple mythique à l'écran et à la ville 

    Une rencontre en forme de coup de foudre et cette réplique devenue culte: "If you want anything all you have to do is whistle…" Bogart a 44 ans. Il est marié et divorce pour épouser Bacall en 1945. Alors que ce premier film la révèle au public, un couple mythique est né au cinéma comme à la ville. Parents de deux enfants, les stars tiendront l’Amérique et le reste du monde sous le charme pendant douze ans, jusqu’à la mort de Bogart d’un cancer en 1957.

    891819-lauren-bacall-humphrey-bogart-film[1].jpgHoward Hawks les réunit de nouveau en 1946 dans Le Grand Sommeil (photo) d’après Raymond Chandler. Ils tourneront encore deux films noirs ensemble, Les Passagers de la nuit de Delmer Daves (1947) et Key Largo de John Huston (1948). Remariée en 1961, avec l'acteur Jason Robards dont elle a un fils, Lauren Bacall le quittera huit ans plus tard.

    Dans les années cinquante, l'actrice se tourne vers la comédie. Comment épouser un millionnaire (1953) et Les femmes mènent le monde (1954), de Jean Negulesco, La Femme modèle 1957) de Vicente Minnelli où elle joue une dessinatrice de mode mondaine. Après la mort de Bogart, on la voit également sur scène à Broadway, à la télévision, notamment dans la série des Soprano où elle tient son propre rôle.

    Le grand écran la réclame encore pour Le crime de l'Orient-Express de Sydney Lumet (1974), Le dernier des géants de Don Siegel 1976), son vrai dernier grand rôle et l’ultime de John Wayne atteint d’un cancer. On se rappelle ses apparitions en agent littéraire dans Misery de Rob Reiner (1990), Prêt-à-porter de Robert Altman (1994), Dogville et Manderlay de Lars Von Trier en 2003 et 2005.

    Côté récompenses, Lauren Bacall, auteure par ailleurs de deux biographies, By Myself (1979) et Now (2005) a été nominée à l’Oscar et au Golden Globe du meilleur second rôle pour sa prestation dans Leçons de séduction de Barbra Streisand (1996) où elle interprète la mère de l’actrice réalisatrice. En 2009, elle a reçu un Oscar pour l’ensemble de sa carrière.

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  • Cinéma: "The Way He Looks", éveil d'ados au désir et à la sexualité

    imagesCALH4P4M.jpgC’est la fin de l’été à Sao Paulo. Avant la reprise des cours, Leonardo, un ado aveugle de 15 ans, lézarde au bord de la piscine en compagnie de Giovana, sa meilleure amie. Ces deux-là ne se quittent pas, se font des confidences, ont leur petite routine. Elle prend soin de lui, le raccompagne régulièrement à la maison.

    Leo est en outre couvé par ses parents, surtout par sa mère qui ne cesse de s’inquiéter pour lui, rechignant à le laisser seul. Cette attention pesante énerve le garçon. En dépit de son handicap, il aspire à l’indépendance et à la normalité. Dans cette optique, il caresse l’idée de s’inscrire à un programme d’échange d’étudiants, qui lui donnerait la possibilité d’aller aux Etats-Unis ou en France.

    Il aimerait bien aussi tomber amoureux. En attendant il poursuit sa relation privilégiée avec Giovana, traitée de "canne humaine" par leurs camarades, aussi bêtement cruels et méchants que jaloux de leur complicité. Jusqu’au jour où le beau Gabriel débarque dans la classe. Le duo se mue en trio, mais progressivement leur amitié évolue vers autre chose.

    A la faveur d’un devoir commun imposé par la prof d’histoire, Leo attiré par Gabriel commence à prendre ses distances avec Giovana, qu’il fait souffrir. En même temps, perdant ses habituels repères, il se demande comment il peut séduire le nouvel arrivant et savoir s’il lui plaît puisqu’il ne peut pas le voir. 

    Un long-métrage adapté d’un court

    Sélectionné dans le volet Panorama du festival de Berlin en février, The Way He Looks (en français: Au premier regard) avait décroché le Teddy Award, l’équivalent de la Queer Palm de Cannes. Il est signé du Brésilien Daniel Ribeiro, producteur, scénariste et réalisateur gay de 32 ans, qui a décidé d’explorer la sexualité masculine à travers ses courts métrages.

    Son premier long, qui retrace le parcours de cet adolescent à la recherche de sa personnalité et se découvrant une passion pour un jeune de son âge, est d’ailleurs l’adaptation de son court I Don’t Want To Go Back Alone, déjà récompensé à Berlin par l’Ours de Cristal en 2011. On retrouve pratiquement les mêmes protagonistes principaux, qui ont évidemment grandi.

    Cela permet à l’auteur, tout en évoquant avec sensibilité, intelligence, douceur et justesse l’éveil des sentiments partagés entre Leonardo et Gabriel, d’aborder sous un angle différent les questions de désir et de sexe. Une jolie réussite à laquelle contribuent les acteurs, tous excellents.

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  • Locarno: Roman Polanski annule sa visite. Journée noire pour le festival

    _VEN1093_RVB[1].jpgFace à la polémique que l’annonce de sa visite a suscitée, Roman Polanski, qui devait offrir le 15 août une Masterclass aux jeunes cinéastes de la Locarno Summer Academy ainsi qu’à tout le public, a décidé d’annuler son séjour au Tessin.

    Le réalisateur franco-polonais, qui allait également présenter son dernier film La Vénus à la fourrure avec sa femme Emmanuelle Seigner (photo), a envoyé dans la nuit de lundi à mardi une lettre en italien à la direction du festival dont voici la teneur :

    “Chers amis,
    Après avoir constaté que ma présence au Festival de Locarno aurait pu provoquer des tensions et des controverses de la part de personnes qui s’y opposent, mais dont je respecte les opinions, je regrette de vous annoncer que j’ai renoncé à contrecœur d’y participer.
    Ca me rend véritablement triste de décevoir vos attentes.
    Roman Polanski”

    Dans une vidéo sur le site du Festival, Carlo Chatrian s’est déclaré profondément attristé par cette décision qu’il ne peut toutefois que respecter... "Alors que le soleil brille à nouveau sur Locarno après quelques jours de pluie, c’est pour moi le jour le plus sombre depuis ma nomination au poste de directeur artistique. Je suis triste parce que les festivaliers sont privés d‘une rencontre avec un artiste extraordinaire, triste parce que le concept du festival comme place de débats et de rencontres subit un contrecoup.

    "Des limites dépassées"

    ky_Carlo_Chatrian_festival_film_locarno[1].jpgRevenant sur les critiques lancées contre la venue du cinéaste, Carlo Chatrian a affirmé les avoir entendues avec attention, mais estime que certaines positions ont dépassé les limites. "A travers une violence verbale et la manipulation de la réalité, elles se sont transformées en attaques personnelles inacceptables… "

    De son côté le président Marco Solari parle aussi de tristesse. Et d'amertume. Tout en comprenant  la décision de Roman Polanski, il la regrette infiniment dans la mesure où elle empêche un rêve de se réaliser. 

    "Mais nous opérons dans un contexte démocratique, Il faut que les opinions puissent s’exprimer. Nous avons informé Monsieur Polanski que les cinéphiles allaient l’accueillir à bras ouverts mais aussi que des personnes, et je ne les juge pas, s’opposaient à sa venue. Il a donc décidé de renoncer à sa venue".

    "Le festival trouve sa raison d’être dans sa liberté d’expression et a toujours su affirmer ce principe fondamental en dépit des tentatives d’ingérence et de pression", ajoute Marco Solari. " Nous n’y cédons pas mais ne pouvons que nous incliner et accepter la situation avec énormément de regrets. C’est une journée noire pour le festival, mais il doit avancer".

    Venu recevoir un prix à Zurich en 2009, le cinéaste avait, rappelons-le, été arrêté pour une vieille affaire de viol de mineure aux Etats-Unis. Il avait alors été assigné à résidence pendant sept mois dans son chalet de Gstaad. La Suisse avait finalement refusé de l’extrader.
     

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