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le blog d'Edmée - Page 416

  • Cinéma: "Les combattants", avec la lumineuse Adèle Haenel

    imagesCAFXE5VQ.jpgDécidée à s’engager, Madeleine fantasme sur l’univers militaire. Mais déçue, en rejette toutes les valeurs. Intéressant, sauf que ses rêveries guerrières très éloignées de la réalité ne sont pas le sujet.

    On découvre rapidement que le camp et les combats sur la plage sur la plage sont prétextes à tout autre chose dans le premier long-métrage du Français Thomas Cailley, qui avait fait un tabac critique lors du dernier Festival de Cannes.

    En dépit du titre, Les Combattants, l’armée ne sert en effet que de toile de fond à une histoire d‘amour singulière entre Madeleine et Arnaud apparu dans le tableau. A priori tout sépare cette belle fille imprévisible à prendre avec des pincettes, au visage fermé, tendue, cassante, méfiante, violente à l’occasion, et ce gentil garçon tranquille, délicat, discret, observateur, à l’écoute.

    S’attendant obsessionnellement au pire, elle s’impose de lourdes contraintes physiques en développant des techniques de self défense et d’adaptation en milieu hostile, sinon pré-apocalyptique, tandis que lui travaille simplement dans l’entreprise de bois familiale. Mais il trouve toujours des solutions quand ça va mal.

    Après un premier contact musclé, maladroit et conflictuel, Arnaud aimanté par cette boule d’énergie ne pourra s’empêcher de la suivre, alors qu’elle ne lui demande rien. A priori du moins… Constamment en action, déterminés à lutter et à avancer mais ne trouvant pas leur place, tous deux vont s’inventer un monde pour survivre et affronter une société en crise dans lequel ils refusent de se laisser piéger.

    Rien de lourd pourtant dans ce scénario. Habile, le créatif réalisateur sait éviter la pesanteur, tricotant avec intelligence, humour et émotion un teen movie mêlant aventure, parcours initiatique, romance, drame, comédie, film catastrophe. Une vraie réussite à laquelle participe largement un excellent duo d’acteurs. Après L'Apollonide, Suzanne, l’homme qu’on aimait trop, la lumineuse Adèle Haenel explose à nouveau à l’écran, confirmant que sa présence est désormais un label de qualité pour un film. Moins éclatant, plus réservé mais en pleine évolution, Kévin Azaïs se montre à la hauteur.

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 3 septembre.  


     

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  • US Open: ces "monstrueux mutants" made in France...

    images[6].jpgIl m’arrive, je l’avoue, de m’énerver face aux stupides dithyrambes des Français à l’égard de leurs compatriotes. Inutilement, me rétorquerez-vous. Juste, car c’est encore pire que d’habitude dans cette édition de l’US Open.

    Les commentateurs ont commencé à encenser leurs «pur-sang» dès le premier tour, continuant follement au deuxième et n’en pouvant déjà pratiquement plus au troisième où, chose incroyable, ils se retrouvaient à cinq en lice sur les… douze alignés au départ.

    On a ainsi eu droit aux sempiternels «monstrueux»  d’Emilie Loit, terriblement à court de vocabulaire lors des matches des Bleus. Tandis qu’Henri Leconte, non content de nous jouer les sirènes d’alarme à chaque coup «exceptionnel» de Monfils nous servait sa soupe habituelle sur le côté extraterrestre du fabuleux Gaël, qui avait réussi l’invraisemblable prouesse de se payer le scalp du Colombien Gonzalez, illustre inconnu classé au 100e rang. 

    Ce garçon est un mutant, il vient d’une autre planète. Il doit habiter sur Mars mugissait le Riton en transes. Imaginez juste une seconde d’où doivent venir les Djokovic, Federer ou Nadal... Bref. Comme en plus Simon, qui «arrive à rentrer dans la tête de l’adversaire» a terrassé Ferrer, mobylette en panne, pour accéder en huitièmes de finale, une première à l’US Open pour Gilou, le studio d’Eurosport a tremblé sur ses bases. 

    Ce devrait pourtant être normal pour nos experts, dans la mesure où ils nous répètent à l’envi que les Tricolores, garçons ou filles, ont les armes pour battre n’importe qui. Sauf que ce n’est pas  spécialement fréquent. Mais ce n’est pas grave puisque que «c’est dans la défaite qu’on apprend le mieux». Laborieusement toutefois, vu les caisses qu'ils prennent sauf exception face aux meilleurs à chaque tournoi. Ou alors ils ont le cerveau qui explose à force d'emmagasiner des tonnes de données!

    En tout état de cause, rien ne peut décourager nos aficionados de la raquette hexagonale. Au point qu’ils croyaient dur comme fer et surtout estimaient au plus haut point légitime que le duel Gasquet-Monfils soit programmé en « night session ». Mais les organisateurs en ont décidé autrement, lui préférant l’affrontement entre les jeunes pousses Dimitrov-Goffin.

    Grosse fâcherie du coup de Bertrand Milliard (ou Frédéric Verdier, c'est pareil), déclarant avec humeur qu’entre ces deux-là et les Français, il n’y avait franchement pas photo… Il est vrai que l’amour rend aveugle!
     

     


     

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  • Cinéma: "Sils Maria" d'Olivier Assayas confronte Juliette Binoche à son passé

    get[3].jpgA 18 ans, Maria Enders a connu le succès au théâtre en incarnant la jeune et ambitieuse Sigrid au charme trouble, qui pousse au suicide Helena, une femme mûre.  Vingt ans plus tard, elle se voit proposer une reprise de la pièce mais cette fois dans le rôle d’Helena
     
    En jouant une comédienne, Juliette vit ainsi sa réalité d’actrice dans Sils Maria, qui est aussi ce petit village des Grisons où auteurs, dramaturges, cinéastes ou philosophes  sont venus chercher le calme et l’inspiration.

    Olivier Assayas confronte Maria à son passé sur fond de théâtre, prétexte à une réflexion sur cet art et la façon dont le cinéma peut en capter la spécificité, mais savant tout à un brassage de thèmes: le temps qui s’écoule, le métier et la condition de l’actrice face à l’obsession de la jeunesse, à la concurrence de petites nouvelles avides de percer dans le monde impitoyable du spectacle.
     
    Dans ce jeu de miroir, il évoque aussi les rapports ambigus et compliqués entre Maria, star quinquagénaire (Juliette Binoche) et Valentine (Kristen Stewart) son assistante à la fois complice et confidente de ses doutes, de ses craintes. Pour compléter le duo, il y a Jo-Ann (Chloé Grace Moretz), la débutante qui doit reprendre le rôle créé par Maria. 
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    Plusieurs niveaux de lecture

    Olivier Assayas se plait à brouiller les pistes dans cet opus à plusieurs niveaux de lecture, où fiction et réalité s’entrecroisent, mêlant le destin de ses héroïnes et des comédiennes qui les interprètent. Tout cela dans des paysages grandioses qu’envahit peu à peu le fameux serpent de la Maloja. 
     
    Après avoir divisé la critique et manqué de séduire le jury cannois, Sils Maria est aujourd’hui le plus souvent encensé comme le meilleur d’Assayas. «Saisissant de beauté», « Aussi vertigineux que les montagnes de Sils Maria»...  C’est un rien exagéré pour un opus certes habile et élégant, mais aussi assez pesant, démonstratif, référentiel et cérébral.
     
    Renvoyant à Persona de Bergman, All About Eve, le chef d’oeuvre de Mankiewitz, il vaut plus pour les intentions du réalisateur que pour ce qu’on voit. Et pour ses protagonistes. A relever surtout, aux côtés de Juliette Binoche très diva, l’excellente prestation de Kristen Stewart, à contre-emploi en assistante intello à grosses lunettes. 
     

    La création d'un personnage permet de rire de soi

    A Cannes en mai dernier et très récemment à Locarno où Sils Maria a eu les honneurs de la Piazza Grande, Juliette Binoche est venue en parler. Pour elle c’était magnifique de voir le travail d’Olivier Assayas. Tous deux s’étaient rencontrés il y a 30 ans sur Rendez-vous qu’il avait écrit avec André Téchiné et dont elle était la tête d’affiche.
     
    «Etre une actrice c’est se donner sans filet. Créer quelqu’un est amusant, on peut rire de soi, mais en réalité on n’est jamais le personnage», remarque-t-elle.  «On doit croire qu’on l’est, établir un lien entre lui et soi-même. Ce qui m’a surtout touchée dans mon rôle, c’est qu’il montre et c’est rare, ce que ça peut coûter de jouer. Cela me permettait de voir la maturation avec les craintes que l’on traverse et le lâcher prise face à elles ». .
     
    Et que pense-t-elle du tournage dans les montagnes suisses ? «A partir du moment où on s’isole autant le faire dans un lieu  cinématographique. Le paysage est un également im personnage du film. Ce que j’ai aimé à Sils Maria c’est que ce village est habité par des fantômes, par des choses qui font peur»

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 27 août.


     

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