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le blog d'Edmée - Page 417

  • Cinéma: "Party Girl", l'histoire d'une entraîneuse sexagénaire racontée par son fils

    imagesCAKBW1WB.jpgA la fois généreuse et égoïste, exubérante et pathétique, romantique et immature, mère de quatre grands enfants qu’elle n’a pas élevés, Angélique est un sacré numéro. Et une vraie personne. 

    Bourlingueuse et noctambule impénitente de 60 ans, elle gagne sa vie depuis quarante ans en faisant boire les hommes dans un cabaret lorrain à Forbach, une cité industrielle à la frontière franco-allemande qui peine à remonter son économie.  
     
    Entraîneuse sur le retour sans en avoir vraiment conscience, elle aime encore s’éclater comme une gamine, allumant les mecs, picolant en leur compagnie jusqu’au bout de la nuit, ne cachant pas ses envies de s’envoyer en l’air. Mais la clientèle se fait rare. Reste un habitué Michel, un retraité qui a toujours été amoureux d’elle et veut l’épouser.
     
    Touchée, Angélique se persuade qu’il est temps de mener une existence normale. Elle renoue avec sa dernière fille toujours en famille d’accueil. Elle rencontre même le curé. Mais l’attrait du cabaret, de la nuit, de la fête, est plus fort que la crainte de la solitude. A l’idée de se ranger, de vivre un quotidien sage et banal, s’imaginant en tête à tête avec son futur mari, sans son bar et ses copines, elle panique. 
     
    C’est ce conflit intérieur, doublé d’une réflexion sur la maternité et le ravage des ans, que montre Party Girl réalisé par un trio de jeunes cinéastes, Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis, le fils d'Angélique Litzenburger. Non professionnelle, cette héroïne à l’allure fellinienne joue donc son propre rôle, aux côtés de ses enfants, dans ce film inspiré de son histoire.
     
    Mise à nu, cette sexa de feu hors norme, mère et femme indigne, fringuée léopard, outrageusement maquillée, les cheveux en pétard, couverte de bagues et de paillettes, se révèle à la fois formidable, bouleversante, exaspérante dans cette tragi-comédie sociale, premier long-métrage surfant sur le documentaire. Mêlant le vrai, le cru et le tendre, révélation de la section Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes, Party Girl a décroché la Caméra d’Or. 
     
     
    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 27 août.

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  • US Open: Rodgeur prêt à refaire du Federer. Un voeu pieux?

    images[4].jpgLors du dernier Roland Garros, Emilie Loit, consultante sur Eurosport, déclarait avec un mépris non dissimulé pour la légende éliminée par le Letton Gulbis en huitièmes de finale, qu’une défaite de Federer n’était plus un événement depuis belle lurette. Largement approuvée alors par les hurluberlus hilares de l’émission Avantage Leconte.

    Certes, elle et sa bande n’allaient pas jusqu’à prétendre qu’en revanche les échecs d’un Tsonga, d’un Monfils ou d’un Gasquet constituaient une intense surprise, mais ce n’était pas loin. Depuis la finale perdue, haut la raquette sinon davantage, du phénix une énième fois rené de ses cendres contre Djokovic à Wimbledon en juillet dernier, et accessoirement sa victoire au Master de Cincinnati, Emilie pas jolie jolie a ravalé son dédain.  

    D’autant que le Suisse avait failli s’imposer, toujours au sommet, la semaine précédente face au phénoménal Jo-Wilfried, scalpeur de quatre top 10 à Toronto. Baba, notre girouette trouve donc aujourd’hui simplement monstrueux que le maestro helvétique puisse s’aligner pour la 60e fois de suite dans un Grand Chelem.

    Mais elle n’est pas la seule à rester pantoise devant le génie retrouvé du Bâlois, qui évidemment ne l’avait pas quitté bêtement du jour au lendemain pour une affaire de dos en capilotade. En effet, après l’avoir comme elle balancé cavalièrement aux oubliettes du tamis, ils sont nombreux à emboucher les trompettes.

    La dithyrambe est telle que pour beaucoup, à part je dois le reconnaitre l’inénarrable Riton plutôt dubitatif, le king a carrément déjà son 18e Grand Chelem en poche. Et cela sous prétexte de l’absence de Nadal blessé, dont juste en passant on se garde bien de raconter qu’il commence lui aussi à ramer sec, ou des errements de Djokovic, en mal de résultats stupéfiants au début de la tournée américaine...

    En d'autres termes, Rodgeur est prêt à nous refaire du Federer. Et Sa Grâce ne se prive pas d’en rajouter dans la béatitude ambiante, évoquant une super forme physique doublée d’un moral d’acier et d’une confiance en béton. Le tout assorti d'une nouvelle raquette. Pour ne rien vous cacher, c’est bien ce qui m’inquiète le plus dans l’histoire… 

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  • Cinéma: "Des lendemains qui chantent", mais manquent de punch

    images[5].jpgDans l’isoloir, Léon hésite. On est en 2002. Seul de son petit groupe d’amis, il finit par opter pour Lionel Jospin, le candidat socialiste à la présidence. Le 21 avril, l’impensable se produit avec Jean-Marie Le Pen au second tour…

    Retour alors en 1981 et la victoire de François Mitterrand le 10 mai. A Saint-Etienne, Léon et son frère Olivier font la fête comme tous les socialistes en liesse. Mais bientôt, les choses changent. Ex-trotskyste monté à Paris, Olivier se coule dans le moule du communicant ambitieux, opportuniste et cynique. De son côté, se voulant un journaliste sans concessions, Léon erre d’une rédaction de gauche à une autre, pour se retrouver à la télévision, pistonné par son frérot.

    Ils se partagent en outre la jolie Noémie que Léon a rencontrée le grand soir. Devenue conseillère présidentielle, elle n'arrive pas à choisir entre les deux. Il y a encore Sylvain, un ami d’enfance qui a fait fortune dans le Minitel rose.

    Issu du documentaire, Nicolas Castro  propose son premier long-métrage de fiction avec Des lendemains qui chantent où il se plaît à revisiter, sur une période de 20 ans, l'histoire récente de la France et du socialisme, notamment à l'aide d'archives télévises parfois savoureuses. Il évoque l’évolution des mœurs, de la classe politique et des médias, se moquant de Libération et de Serge July, du Nouvel-Observateur et de ses dossiers saisonniers, de Globe l'hebdo branché jusqu'au grotesque.

    A travers sa bande de potes typés dont il brosse le portrait, le réalisateur veut dresser une sorte de bilan de la génération Mitterrand, montrant le basculement d’utopistes naïfs vers le libéralisme et le capitalisme. Profitant de l’occasion il tente de tacler tous azimuts, s'appliquant à se payer la gauche caviar, les opportunistes façon Tapie, ou la droite avec son appât du gain.

    Vaste sujet. Pas facile pourtant de résumer vingt ans dont deux septennats de gauche en à peine plus d’une heure trente. Nicolas Castro ne fait ainsi qu’effleurer son sujet dans une mini-fresque à vocation comique, qui peine à s’élever à la hauteur de ses ambitions même si elle se veut sans prétention. Il reste dans le gentillet et la caricature, qu’il s’agisse de son scénario ou de ses trois principaux personnages pareillement superficiels, incarnés par Pio Marmai, Laetitia Casta (photo) et Gaspard Proust. Du coup, ça manque de punch. Dommage. 

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 20 août. 

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