Inspiré d’une histoire marquante vécue par le réalisateur de 29 ans Rok Bicek, Class Ennemy raconte le conflit opposant un nouveau professeur d’allemand et ses élèves. Ces dernier rejettent son autorité, la discipline stricte qu’il instaure, sa façon dure d’appréhender la vie et la mort, de les mettre avec une rare froideur face à leurs responsabilités.
Les rapports se font de plus en plus tendus, jusqu’au suicide d’une jeune fille timide et manifestement mal dans sa peau. L’enseignant est accusé de l’avoir causé par son attitude et la classe entre en rébellion.
Plaçant sa caméra à hauteur des élèves pour mieux impliquer le spectateur dans le drame qui se joue, le cinéaste se livre à une étude quasi clinique des effets psychologiques engendrés par la crise ambiante, relevant les comportements et les réactions des différents protagonistes. Tout en évitant de juger ou de prendre position pour l’une partie.
Réaliste et grinçant, reflétant la vie où rien n’est noir ou blanc, où le bien et le mal sont toujours liés, le propos de Class Ennemy va à l’évidence au-delà du microcosme représenté par l’école et des ados tourmentés. Métaphorique, il s’adresse à l’ensemble d’une société slovène restant très divisée politiquement et où, par ailleurs, le taux de suicide figure tristement dans le top 3 mondial selon Rok Bicek.
Poussant à la réflexion, l’opus est en plus interprété par un mélange harmonieux d’acteurs professionnels, dont Igor Samobor parfait en prof d’allemand honni, et des amateurs recrutés dans le milieu scolaire. A ne pas manquer.
Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 septembre.