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le blog d'Edmée - Page 343

  • Grand écran: "Fatima", l'émouvant jounal d'une femme de ménage

    4637405_7_2b78_soria-zeroual-dans-le-film-francais-de_721959ff16bfdb1819de75f9b8bc6c62[1].jpgFemme de ménage, d’origine marocaine Fatima vit seule avec ses deux filles dans la banlieue lyonnaise. Souad 15 ans, est une ado rebelle qui a honte du travail de sa mère, tandis que Nesrine, 18 ans vient de commencer des études de médecine, dépassant de loin l’entendement maternel.

    Les rapports entre elles et Fatima, qui maîtrise par ailleurs mal le français, sont compliqués, sinon conflictuels. Mais elle ne se tue pas moins à la tâche pour assurer le meilleur avenir possible à ses filles qu’elle aime autant qu’elles l’inquiètent. Plus précisément en ce qui concerne leurs relations amoureuses, où elle se cantonne dans un conformisme qui irrite Nesrine et Souad.

    Un jour, Fatima tombe malencontreusement dans un escalier. En arrêt maladie, elle décide de tenir un journal à l’intention de ses filles, écrivant en arabe ce qu’elle n’a pas pu ou ne peut toujours pas leur dire en français.

    Deux langues, le poids de la tradition, autant de sources de difficultés et d’incompréhensions de part et d’autre pour ce film de Philippe Faucon, qui illustre ainsi la barrière culturelle entre deux générations d’immigrés. Mais l’auteur le fait avec intelligence, subtilité et sensibilité, montrant de la compassion mais évitant de s’apitoyer sur une réalité le plus souvent traitée de façon dramatique.

    Ce émouvant portrait de femmes en forme de petite perle, s'inspire du journal de Fatima Elayoubi magnifiquement interprétée par Soria Zeroual, également femme de ménage. Zita Hanrot dans le rôle de Nesrine et Kenza Noah Aïche dans celui de Souad, contribuent largement à la réussite de ce film à la fois fort, tendre et lumineux. 

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 7 octobre.  

     

     

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  • Grand écran: Dans "The Martian", Matt Damon joue au Robinson Crusoé de l'espace

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    Le dépassement de soi, de ses limites, un thème inépuisable dans le cinéma américain. Ridley Scott en donne une nouvelle fois la preuve avec The Martian (Seul sur Mars), d’après le premier roman d’Andy Weir, mis en ligne en 2011 avant d’attirer l’attention d’autres éditeurs.  

    Lors d’une expédition sur la planète rouge, l‘astronaute Mark Watney (Matt Damon) est laissé pour mort, suite à une violente tempête, par ses coéquipiers désespérés de l’abandonner, mais forcés de décoller d’urgence.

    Contre toute attente, Mark a survécu à l’orage et renaît de ses cendres. En l’occurrence de l’amas de poussière martienne qui le recouvrait. Le voici désormais seul, mais alors vraiment seul dans un lieu hostile, sans aucun moyen de repartir. Pourtant d’un optimisme à tout crin, raccommodant sa super combi, réparant son casque avec du sparadrap et s'opérant d'une grave blessure les doigts dans le nez, il garde l’espoir fou d’être secouru. Aide-toi, la NASA t’aidera!

    C’est ainsi qu’il fait alors appel à ses petites cellules grises, diablement efficcaces. Objectif numéro un, contacter la Terre à 225 millions de kilomètres pour signaler qu’il est vivant et surtout le rester, d’abord en se rationnant, puis en découvrant comment se nourrir dans cet endroit a priori totalement impropre à la culture.

    Qu’à cela ne tienne. C’est ainsi qu’on suit le courageux Mark, personnage entre Tom Hanks dans Seul au monde et un Robinson Crusoé de l’espace, dans ses extraordinaires expériences.

    Et rien ne lui résiste. D’une ingéniosité et d’une ténacité rares, il réussit non seulement à faire pousser des pommes de terre, mais à établir la connexion avec la NASA. Qui tentera dès lors l’impossible pour le sauver, tandis que ses camarades, finalement mis au courant de son état, organisent une mission pour le récupérer dans l’espace. Haute voltige garantie.

    Plus amusant qu'haletant

    Si visuellement The Martian est bluffant, on a quelques réserves sur le fond. Non pas en ce qui concerne une éventuelle crédibilité, c’est de la science-fiction. Mais si on apprécie au début l’aspect amusant de la chose, trop c’est un peu trop à la longue.

    L’abus de drôlerie, de boutades, de répliques humoristiques, en plus sur une musique disco avec ABBA en point d’orgue, finit en effet par nuire à la situation dramatique de l’astronaute perdu sur Mars. Et tuer le moindre suspense.

    Ce côté farce décalée dans une ambiance plutôt joyeuse rend le film plus rigolo qu’haletant. Même si Ridley Scott tend à nous montrer que les aventures poignantes de son héros passionnent le monde entier, dont les scientifiques évidemment. A part les Russes apparemment, curieusement absents de l’histoire.

    Un mot enfin sur les comédiens. Si Matt Damon est seul sur Mars, il l’est également à l’écran, les autres acteurs étant presque réduits à la figuration. A l’exemple de Jessica Chastain, dont on regrette la présence plus que fugitive.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 7 octobre.

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  • Grand écran: "Sicario", de la violence et du sang pour un narco-thriller sans surprise

    benicio[1].jpgIntrigues, corruption, drogue, criminalité en hausse. Le lot d’une population terrifiée vivant dans la zone frontalière entre les Etats-Unis et le Mexique, devenue "le territoire des loups", un effrayant lieu de non droit.

    C’est là que le Québecois Denis Villeneuve a situé Sicario, l’histoire d’une opération des services secrets américains, qui balaie les lois pour abattre ceux qui ne les respectent pas. Et c'est parti pour des affrontements meurtriers, des tortures et de folles poursuites en voiture.

    En s’attaquant au film de genre, il opère une plongée dans l’univers ultra violent des cartels et de leurs immondes méthodes. Un thème souvent traité au cinéma, mais où on retrouve la patte du cinéaste québécois dans une mise en scène brillante.

    On n’en dira pas autant du scénario compliqué et tortueux de ce narco-thriller sans grande surprise sur le fond, mais qui se veut sous haute tension permanente en nous abreuvant d’images sanglantes d’une brutalité à la fois éprouvante et complaisante.

    Intéressant personnage féminin sous les traits d'Emily Blunt

    En revanche bonne direction d’acteurs, avec en haut de l'affiche Josh Brolin. Agent faussement décontracté du gouvernement, il dirige le groupe d’intervention chargé de la lutte contre le trafic de drogue. Un combat mené par Benicio del Toro, consultant doublé d’un tueur à gages avide de vengeance.

    Redoutable bourreau, il est pourtant doté d’une once de sensibilité à l’égard de Kate, jeune recrue idéaliste du FBI qui, enrôlée dans cette mission clandestine à haut risque, sera obligée de revoir des convictions mises à rude épreuve. Une question de survie.

    Interprété par Emily Blunt, ce fragile personnage est le plus intéressant du film, dans la mesure où cette terrible guerre souterraine dans laquelle le spectateur est immergé est vue à travers ses yeux. 

    Pour son auteur qui dénonce la manipulation dans les médias ou les mensonges des politiques, Sicario est une œuvre très moderne sur la société actuelle, la manière qu’a l’Occident, plus précisément l’Amérique en l’occurrence, de gérer ses problèmes.

    On lui préfère pourtant d’autres opus comme par exemple l’excellent Prisoners. Faute d’un regard suffisamment original sur son sujet, Denis Villeneuve qui s’alignait en compétition au dernier festival de Cannes, était d’ailleurs logiquement reparti les mains vides.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 7 octobre.

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