Grand écran: "Les Huit Salopards", le western gore de Quentin Tarentino (06/01/2016)
Pris par le blizzard, huit voyageurs vont se retrouver coincés dans un refuge de montagne. Voici brièvement résumé le pitch de ce très long-métrage ressuscitant le 70 mm, signé Quentin Tarentino et pour lequel Ennio Morricone a accepté d’écrire la musique. Il se déroule après la Guerre de Sécession et réunit une brochette d’acteurs fétiches du réalisateur.
A commencer par Samuel L.Jackson (photo) dans le rôle du Major Marquis Warren, vétéran de l’Union devenu chasseur de primes dans le Wyoming. En chemin il monte à bord d’une diligence, déjà occupée par John Ruth (Kurt Russel), un collègue brutal enchaîné à sa prisonnière Daisy Domergue (Jennifer Jason Leigh), dont la tête mise à prix pour 10’000 dollars lui sert de punching ball. Ainsi que par Chris Mannix (Walton Goggins) se revendiquant comme le futur shérif de Red Rock, destination finale de cet attelage infernal.
Mais une grosse tempête de neige contraint les quatre individus louches à s’abriter chez Minnie, une auberge de bois qui craque de partout et où un autre quatuor les a précédés. Il est formé d’un vieux général sudiste (Bruce Dern), d’un cow-boy taiseux (Michael Madsen), d’un bourreau (Tim Roth) et d’un drôle de pistolet mexicain (Demian Bichir).
Une taupe s’étant glissée parmi eux, nos Huit salopards sont ainsi réunis pour un huis-clos façon Agatha Christie... s’il n’était pas aussi sanglant. Les chasseurs de primes soupçonnant en effet la présence d’un traître chargé de libérer la captive, les choses tournent rapidement à une boucherie horrifique. Ce qui n’est pas spécialement étonnant, vu le net penchant de Tarantino pour l’hémoglobine, doublé d’un goût également prononcé pour les bavardages interminables sous couvert de dialogues percutants.
Cela nous donne finalement un western gore parano sous haute tension extraordinairement verbeux. En dépit du format intéressant, de l'hommage au genre, de la prestation des comédiens et de références à l'Amérique actuelle (racisme, femmes violentées), à déconseiller fortement à ceux qui, en gros, n’aiment pas l’auteur. D’autant que ce n’est pas son meilleur film et qu’il dure plus de trois heures. De quoi accumuler quelques scènes ennuyeuses et d’une complaisante inutilité.
A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 6 janvier.
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