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le blog d'Edmée - Page 295

  • Grand écran: "Le confessioni", thriller financier en forme de parabole noire et ludique

    aconfessioni.jpgA sa grande surprise, le moine chartreux Salus (Toni Servillo) est invité par le directeur du FMI, le Français Pascal Rogé, à participer en compagnie des dirigeants politiques à une réunion du G8, dans un hôtel allemand en bord de mer. Sont aussi présents deux stars, un chanteur et une romancière pour ados.

    Alors que les responsables des huit principales puissances économiques mondiales vont prendre une décision secrète, lourde de conséquences pour l’avenir de l’humanité, le directeur du FMI atteint d’un cancer veut se confesser. Le lendemain matin, il est retrouvé mort dans sa chambre. Apparemment, c’est un suicide. Mais peut-être a-t-il été assassiné.

    Si oui, le coupable pourrait alors se trouver parmi la dizaine de participants du sommet qui, se méfiant les uns des autres, vont dès lors s’espionner et se soupçonner. Casting international pour tenter de résoudre l‘affaire avant d’annoncer le décès au monde. Autour du remarquable Toni Servillo portant impeccablement la robe monacale, il y a Daniel Auteuil (directeur du FMI), Connie Nielson, Marie-Josée Croze, Maurice Bleibtreu, Stéphane Freis, Lambert Wilson.

    Un certain état du monde

    Avec Le confessioni le réalisateur italien Roberto Ando, notamment auteur de Viva la liberta en 2013, dépeint un certain état du monde, évoquant un déséquilibre croissant entre la richesse et la pauvreté. Dans une mise en scène assez lyrique, l livre une critique du néolibéralisme au moyen d’un thriller économico-financier en forme de parabole noire et ludique, saupoudrée d’un zeste d'Agatha Christie. Et cela sous le regard du moine qui, tel un Saint François d’Assises moderne, se promène dans la nature en enregistrant les chants des oiseaux.

    aando.jpgRoberto Ando s’est évidemment beaucoup documenté pour dominer son sujet en étudiant notamment l’économie des années 2000. Il est par ailleurs allé aux Etats-Unis et a lu l’interview de la femme d’un directeur du FMI mort du cancer, qui ne pouvait parler de sa maladie au risque de perturber le marché. 

    "L’idée, c’était de travailler sur le pouvoir, de l’épier à travers un personnage qui a un langage différent et a choisi le silence, ainsi que la relation entre lui et des puissants au comportement opposé", nous explique-t-il.

    "C’était aussi le désir de savoir ce qui se passe derrière certaines portes, avec des gens déconnectés, isolés dans le secret. Le pouvoir a toujours utilisé le secret, le moine en est le gardien et, partant, les huit ministres sont convaincus qu’il sait des choses. Surtout en le voyant déambuler avec son enregistreur". 

    Son regard relève-t-il de la morale et de la religion ?

    En l’occurrence, il apparaît comme un être humain, non un représentant de l’Eglise. Dans les derniers vingt ans, l’économie a correspondu à une théologie. Depuis 2008, ce monde s’est divisé et la théologie a été mise en doute. Le film montre des hommes et des femmes qui doutent. Et c’est le moine les fait mettre en cause l’omnipotence des marchés financiers. Pour autant ce n’est pas un essai sur l’’économie. Je pars de la réalité pour n’égarer ailleurs. Il s’agit avant tout d’un film montrant des gens de pouvoir face à la mort, quelque chose qu’ils ne peuvent pas contrôler. 

    Deux mots encore sur Toni Servillo, formidable en moine chartreux.

    Je suis à l’aise avec lui. Nous avons une relation forte. Pour moi c’était l’interprète idéal. Il a énormément travaillé son personnage, qui n’est pas facile et l’a incarné à un point incroyable. Je lui ai d’ailleurs dit que dans une autre vie il devait être moine. Il pense que oui…

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30  novembre.

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  • Grand écran : "Tour de France" réunit un jeune rappeur et un vieux raciste. Avec Gérard Depardieu

    adepardieu.jpgFar-hook, un jeune rappeur prometteur obligé de quitter Paris suite à un règlement de comptes et Serge, un vieux maçon raciste et râleur, partent faire le tour des ports de France sur les traces du peintre Joseph Vernet. Un attelage improbable que tout oppose. Mais sans surprise, ils vont devenir amis, malgré le choc des cultures et des générations.

    Road-movie sur fond de quête picturale, Tour de France met face à face Gérard Depardieu qui fait ce qu’il veut et Sadek, également rappeur dans la vie, qui fait ce qu’il peut. Il est signé Rachid Djaïdani. Après son très réussi Rengaine, il peine à convaincre avec cette comédie humaniste en forme de plaidoyer pour la tolérance et le vivre ensemble.

    Réconcilier en douceur la France raciste et celle des quartiers, en montrant deux caractères aux antipodes qui finissent par s'écouter  l'un l'autre, paraît en effet aussi naïf que cliché. Pour Rachid imperturbable, cela dépend du regard qu’on pose. "Le cliché, par exemple, c’est intéressant. On t’y ramène quoi que tu fasses. Prenez ma vie et imaginez que je la raconte telle qu'elle est devenue alors que j’étais parti sur une voie de garage! Au cinéma, ce serait à pleurer..."

    Rien de tel pour Tour de France qu'il considère comme un film d'amour.  "La haine on en vient et je trouve qu’il faut aller vers les bons sentiments. En ce qui me concerne, j’alimente ma lumière au quotidien". Né en 1974 d’un père algérien polisseur chez Peugeot et d’une mère soudanaise, quatrième d’une famille de onze enfants dont neuf filles, l'homme a un parcours peu banal. "Je n’ai pas fait d’études. J’ai passé deux CAP de maçon et de plâtrier-plaquiste. Mon rêve était de devenir ouvrier et de posséder une camionnette".

    La découverte du cinéma grâce à la boxe

    A 14 ans déjà, il découvre la boxe. Une passion qui le conduit six ans plus tard sur le plateau de La haine de Mathieu Kassovitz, où il est engagé comme agent de sécurité. "Je découvre le cinéma et je décide de devenir acteur. Mais à part jouer un flic à la télévision dans Police District, on ne m’offre que des rôles de racaille. J’en ai eu marre et j’ai écrit un scénario, qui est devenu un roman, Boumkoeur. Il est publié au Seuil en 1999 et, par l’intermédiaire d’un ami, je me retrouve chez Pivot…"

    Les choses s’enchaînent- Il est présenté à Peter Brook, part en tournée. "Je joue Hamlet et le théâtre occupe mon existence".  Il revient à la pellicule pour tourner son premier documentaire en 2007, suivi de quelques autres. En 2012, il est sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs pour son premier long-métrage Rengaine, qui obtient un gros succès... Mais il ne faut pas lui dire qu’il a eu de la chance. « Tout ce que j’ai obtenu, j’ai lutté dur pour le gagner ».

    Depuis longtemps, Rachid pensait à un film où il ferait cohabiter deux personnages antagonistes. En attendant, il rencontre de jeunes rappeurs qui lui demandent de leur écrire un texte. Ils venaient de Lyon et avaient installé un studio mobile. Je les ai suivis dans leurs pérégrinations autour du pays et cela m’a donné une idée. J’avais d’abord songé à un tour de France des quartiers qui est devenu celui des ports ».

    Rencontre "indélébile" avec Depardieu

    Ce deuxième opus, c’est l’occasion pour Rachid Djaïdani de rencontrer Gérard Depardieu, "tonton"comme il l’appelle. Il en a encore des étoiles dans les yeux. "C’était bouleversant, indélébile. Je l’ai vu chez lui, un palais serti d’œuvres d’art. La porte d’ouvre sur un open space et il est là, torse nu, en short, une cigarette à la main, en train de lire un scénario. Je vais vers lui, il lève la tête, me regarde en me disant: c’est toi Rachid ? Assieds-toi et raconte-moi ton histoire…"

    Inutile de préciser que si l’auteur a proposé le rôle du rappeur à Sadek, un artiste qu’il connaissait bien avant, les choses ne se sont pas passées de la même manière avec le grand Gégé. "C’est lui qui te choisit. Qui te porte, te supporte, te mets les gants. C’est le Mohamed Ali du septième art".

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 novembre.

     

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  • Lutte contre la torture: trois artistes féminines viennent soutenir l'OMCT à Genève

    anoemieko.jpgL’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) fête jeudi soir à Genève ses trente ans à la tête d’un réseau de plus de 200 organisations des droits de l’homme à travers la planète. Pour l’occasion, elle s’est assuré le soutien de trois artistes féminines. Elles crieront haut et fort que rien ne doit permettre de tolérer la torture, plaideront pour l’application des lois contre les tortionnaires et la protection des victimes.

    A commencer par l'ambassadrice de l'OMCT depuis 2007, l’actrice et scénariste helvético-canadienne Noémie Kocher (photo), vue dans de nombreux films, télefilms et pièces de théatre. Femme engagée, elle vient de terminer un clip de sensibilisation contre la torture pour l'ONG. Elle a par ailleurs effectué deux missions humanitaires qui ont donné lieu à deux documentaires diffusés par la RTS.

    Noémie Kocher est accompagnée de la chanteuse française d’origine martiniquaise Louisy Joseph. Elle a été membre du groupe L5, vendu 4,5 millions de disques et participé à plusieurs émissions dont Danse avec les stars. La comédienne suisse Anne Richard, bien connue pour son rôle de juge dans la série Boulevard du Palais et actuellement en tournée en France et en Susse pour la comédie Coiffure et confidences, complète le trio.

    Les "OMCT Angels" se produiront lors de la soirée privée au Palais Eynard qui réunira ses membres, partenaires et supporters dont la Ville et le Canton de Genève, autour de l’ambition commune de mettre fin à la torture qui peut atteindre femmes, enfants, manifestants, activistes, prisonniers, à tout moment et partout dans le monde.

    Aux côtés des trois artistes, Christiane Chabry, la veuve de Stéphane Hessel, diplomate, écrivain et résistant français. Elle évoquera le besoin plus crucial que jamais d’une prise de conscience populaire pour que les droits humains demeurent une priorité de nos dirigeants politiques.

    Genève, Palais Eynard, jeudi 24 novembre dès 18 heures.

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