Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

le blog d'Edmée - Page 293

  • Grand écran: pas franchement géant, le dernier Spielberg!

    ageant.jpgAdapté du classique de Roald Dahl, Le Bon Gros Géant permet à Steven Spielberg, qui venait de nous offrir Le pont des espions, de renouer avec le conte pour enfants 34 ans après le cultissime E.T. Son dernier opus n’en a malheureusement pas la magie.

    Pour résumer, le BGG enlève la petite Sophie (Ruby Barnhill) dans un orphelinat londonien à la Dickens et l’emmène dans sa grotte. D’abord effrayée, la gamine ne tarde pas à s’enticher de ce colosse vieillissant à l’air de chien battu, pas bien malin et gentil comme tout, à qui Mark Rylance (héros avec Tom Hanks du Pont des espions) prête sa voix et ses traits.

    Il faut dire que malgré ses 7m50, c’est quasiment un microbe face aux neuf affreux et titanesques ogres du pays des Géants qui lui mènent la vie dure. Deux fois plus imposantes que lui, mangeuses d’humains en général et d’enfants en particulier, les énormes créatures voient en Sophie un mets de choix. Il s’agit donc pour les deux nouveaux amis de leur échapper. Et pourquoi pas en s’adressant à la reine Elizabeth?

    De la peine à convaincre

    En dépit d’un indéniable savoir-faire, d’effets spéciaux plutôt réussis, de savoureux mots-valises façon Mary Poppins, cette fable mièvre, aussi pleine de bons sentiments que de longueurs, se déroulant sur un rythme pépère pour ne pas dire poussif, peine à convaincre.

    Bref, pas géant le Spielberg! On s’ennuie jusqu’à la dernière demi-heure, où le BGG et Sophie se rendent à Buckingham Palace. Le réalisateur se lâche en nous offrant enfin une séquence jouissive et burlesque de petit- déjeuner homérique, suivi d’un concours de pets en présence de Sa Majesté britannique conquise, qui n’hésite pas à participer.

    C’est quand même peu pour un projet qui a mis 22 ans à se concrétiser. "Un vrai défi", relevait même le cinéaste aux trois Oscars lors de sa conférence de presse à Cannes où le film était présenté hors compétition, tout en avouant un fort penchant pour l’imaginaire.

    "Cela m’a rappelé mes débuts. En plus, j’ai grandi avec ce livre et mes enfants l’adoraient. Tous mes choix sont basés sur des expériences personnelles Le film porte par ailleurs des valeurs de tolérance. L’amitié entre Sophie et le BGG montre comment des êtres très différents peuvent créer des relations fortes. En réalité, c’est ma première histoire d’amour".

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 20 juillet.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Grand écran: "L'effet aquatique", un film posthume pour fêter la vie et l'amour

    aeffet.jpgSamir, la quarantaine, le regard candide, est un grand garçon aussi doux que maladroit. Grutier à Montreuil en banlieue parisienne, il est victime de l’effet aquatique. Autrement dit, il a le coup de foudre pour la brune Agathe, une petite femme croisée dans un café.

    Contrairement à lui, cette boule d’énergie est du genre méfiant et inabordable, rembarrant sec un importun qui ose lui tourner autour. Carrément fasciné, Samir veut absolument la retrouver. Alors quand il apprend qu’elle est maître-nageuse à la piscine du lieu, il trouve la solution: prendre des cours avec elle.

    Mais il sait très bien nager et Agathe, qui n’aime pas les mensonges, est furax quand elle découvre qu’il l’a menée en bateau pour se rapprocher d’elle. Ce pourrait être la fin de l’histoire. Il en faut pourtant davantage pour décourager Samir qui, en dépit de sa timidité, n’hésite pas à suivre l’objet de sa flamme jusqu’en Islande, où elle s’est envolée pour représenter le département au 10e Congrès international des pros de la natation. De quoi transformer, espère-t-il, les sentiments de la bougonne sirène à son égard.

    L’effet aquatique, film posthume de la réalisatrice Solweig Anspach, morte en août dernier d’un cancer, est une célébration de la vie et de l’état amoureux. Utilisant les codes de la comédie romantique, l’Américano-islandaise Française d’adoption livre ainsi, entre légèreté, drôlerie, poésie et humour, un film en deux parties, passant de la chaleur du bain municipal aux froids paysages enneigés de l’Islande. La première est mieux réussie que la seconde.

    Pour l’interprétation, Solweig Anspach a choisi de reconstituer le tandem Sami Guesmi et Florence Loiret-Caille, formant là un couple particulièrement mal assorti. Ces deux êtres que tout sépare sont autant de prétextes à les plonger dans des situations absurdes. A côté des deux protagonistes principaux, on retrouve des personnages secondaires plutôt loufoques, à commencer par l’improbable personnel de la piscine, dont le farfelu Philippe Rebbot qui amuse avec ses plans drague foireux.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande, dès mercredi 29 juin.

     

     

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Grand écran: "La tortue rouge", une émouvante fable poético-écologique

    atortue.jpgUn naufragé échoue sur une île déserte tropicale, peuplée de tortues de crabes et d’oiseaux et va devoir survivre avec les ressources du coin. A travers son aventure, le Néerlandais  Michaël Dudok De Wit propose La tortue rouge, un film sur le cycle de la vie en quelques étapes, initiation, rencontre, naissance, vie à trois et vieillesse.

    La tortue rouge est un premier long-métrage ambitieux qui a pris du temps, le réalisateur ayant commencé à écrire le scénario en 2007 déjà. Il a été notamment coproduit par le célèbre studio d’animation japonais Ghibli, qui travaille pour la première fois avec un réalisateur européen.

    Au début, on assiste aux tentatives vaines et désespérées du héros de gagner le large à bord d’un radeau qu’il s’échine inlassablement à construire et reconstruire. Epuisé, il finit par abandonner,  vaincu par un ennemi invisible mais décidé à communier avec la nature plutôt que de continuer à se battre inutilement. Il se résout alors à vivre sur cette île finalement moins hostile que prévu et la découvre peu à peu, franchissant des rochers abrupts, s’exposant à des dangers parfois oppressants pour le spectateur claustrophobe…  

    Son île est également pleine de mystère, permettant à Michaël De Wit d’ajouter une touche de fantastique, avec la présence d’une grande tortue rouge qui se transformera en femme. Le naufragé en tombe amoureux, ils font un enfant et ils vivront ensemble jusqu’à la mort. Le réalisateur raconte qu’elle est une réalité  à laquelle l’homme a tendance à vouloir s’opposer, à en avoir peur, à lutter contre elle. Ce qui est sain et  naturel, relève-t-il.

    L’important c’est aussi ce message sur  transmission, avec les générations qui se suivent, les enfants qui répètent les gestes des pères,  les valeurs qu’on leur inculque, qu’on leur laisse. Touchante, cette fable métaphysico-poético-écolo au dessin minimaliste, qui avait reçu le Prix spécial de la section Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes, est par ailleurs quasiment muette. Outre la musique, seuls quelques sons et onomatopées traduisent les sentiments des personnages. Plus émouvants que les mots.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 29 juin.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine