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le blog d'Edmée - Page 275

  • Lutte contre la torture: trois artistes féminines viennent soutenir l'OMCT à Genève

    anoemieko.jpgL’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) fête jeudi soir à Genève ses trente ans à la tête d’un réseau de plus de 200 organisations des droits de l’homme à travers la planète. Pour l’occasion, elle s’est assuré le soutien de trois artistes féminines. Elles crieront haut et fort que rien ne doit permettre de tolérer la torture, plaideront pour l’application des lois contre les tortionnaires et la protection des victimes.

    A commencer par l'ambassadrice de l'OMCT depuis 2007, l’actrice et scénariste helvético-canadienne Noémie Kocher (photo), vue dans de nombreux films, télefilms et pièces de théatre. Femme engagée, elle vient de terminer un clip de sensibilisation contre la torture pour l'ONG. Elle a par ailleurs effectué deux missions humanitaires qui ont donné lieu à deux documentaires diffusés par la RTS.

    Noémie Kocher est accompagnée de la chanteuse française d’origine martiniquaise Louisy Joseph. Elle a été membre du groupe L5, vendu 4,5 millions de disques et participé à plusieurs émissions dont Danse avec les stars. La comédienne suisse Anne Richard, bien connue pour son rôle de juge dans la série Boulevard du Palais et actuellement en tournée en France et en Susse pour la comédie Coiffure et confidences, complète le trio.

    Les "OMCT Angels" se produiront lors de la soirée privée au Palais Eynard qui réunira ses membres, partenaires et supporters dont la Ville et le Canton de Genève, autour de l’ambition commune de mettre fin à la torture qui peut atteindre femmes, enfants, manifestants, activistes, prisonniers, à tout moment et partout dans le monde.

    Aux côtés des trois artistes, Christiane Chabry, la veuve de Stéphane Hessel, diplomate, écrivain et résistant français. Elle évoquera le besoin plus crucial que jamais d’une prise de conscience populaire pour que les droits humains demeurent une priorité de nos dirigeants politiques.

    Genève, Palais Eynard, jeudi 24 novembre dès 18 heures.

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  • Grand écran: dans "Louise en hiver", une irrésistible grand-mère joue les Robinson...

    alouise.jpgDepuis Gwen,le livre de sable réalisé en 1984, Jean-François Laguionie, 77 ans, est devenu un des meilleurs spécialistes de l’animation française. Quatre ans après Le tableau, il revient avec Louise en hiver, son cinquième long-métrage plein de charme, de grâce et de sensibilité sur la solitude et la "vieillitude". Il raconte l’histoire d'une irrésistible grand-mère qui, à la fin des vacances dl’été, voit le dernier train partir sans elle.

    Elle est ainsi abandonnée dans la station balnéaire désertée de Billigen-sur-Mer, que l'auteur a voulue fictive pour donner un caractère intemporel au récit en mélangeant les époques. La météo ne tarde pas à se montrer redoutablement capricieuse. En raison des grandes marées d’équinoxe, il n’y a plus ni électricité, ni moyens de communication.

    Comment Louise va-t-elle survire à la rudesse de l’hiver ? Eh bien, déterminée à lutter, elle considère sa solitude comme un pari à gagner et se met à apprivoiser les éléments. C’est ainsi qu’on la voit évoluer dans un séduisant et délicat décor pastel, se laissant volontiers aller, quand elle ne s'active pas résolument, à des monologues pleins de poésie sur la vie qui s’écoule. En y mêlant des tas de souvenirs d’enfance, des choses vécues juste après la Seconde Guerre mondiale. Pour la voix, le réalisateur a choisi celle, énergique, forte, parfaite en l’occurrence de Dominique Frot, qui apporte à la fois à l'oeuvre du corps et des nuances étranges.

    "Tout est né d’un petit texte assez fantastique que j’avais écrit quand j’avais trente ans, sur une vieille dame découvrant un vaccin pour lutter contre les ravages du temps", nous dit Jean-François Laguionie lors d'ne rencontre à Genève. "En 2009, j’ai eu envie de le reprendre, de le développer autrement et de l’animer en numérique sur grand écran. Ce dont j’ai toujours rêvé, c’est de tourner comme on écrit, comme on peint. J’ai dessiné dans des carnets, sans scénario précis. C’était une sorte de journal de bord".

    Louise en hiver est le film le plus intime du cinéaste. Il a pensé à sa mère pour le personnage, mais également à lui. "Je m’y suis identifié en raison de mon âge. Et la solitude je la ressens aujourd’hui plus facilement. Encore qu’en réalité, si Louise est isolée, elle n'est pas vraiment seule. Au bord de la mer, la vie est partout avec les oiseaux, le vent, le ciel qui change sans cesse Et puis elle se trouve un compagnon, le chien Pépère, à qui elle peut raconter les événements marquants de son existence.

    En dehors de ses rêveries, ce Robinson d’un nouveau genre se révèle courageux, devenant autonome, réussissant à se nourrir, construisant une cabane. "Je voulais éviter que Louise devienne trop fragile par rapport au déchaînement de la nature. En outre, quand on est dans son cas, on découvre peu à peu la liberté. J'agirais sans doute comme elle. Si je fais des films, c’est également pour savoir comment je me débrouillerais dans des situations difficiles, inédites".

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 novembre.

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  • Grand écran: avec "Une vie", Stéphane Brizé revisite Maupassant

    aaabrize.jpgNous sommes en Normandie, en 1819. Après ses études au couvent, Jeanne Le Perthuis des Vauds, revient dans le château familial avec des rêves plein la tête. Insouciante elle passe ses journées à lire ou à s'occuper du jardin en compagnie de son père, rousseauiste à l'esprit libre et ouvert, tout comme sa mère.

    Mais le baron et la baronne sont aussi très protecteurs. Jeanne, réticente à quitter l’enfance, n’est donc guère préparée à une existence d’adulte quand elle tombe amoureuse de Julien Lamare, le beau vicomte du coin, qui semble partager ses sentiments.

    Hélas, après une nuit de noces désastreuse, le prince charmant ne tarde pas à révéler sa vraie personnalité. Impénitent coureur de jupons, ce vil séducteur est aussi avare, brutal et vaniteux. Les illusions de la jeune femme bafouée, incapable de faire face à la réalité, laissent peu à peu place à la souffrance qui l'envahit. Elle se cloître dans la solitude... 

    Une vie, mélodrame subtil adapté du premier roman de Guy de Maupassant, est signé Stéphane Brizé qui, avec La loi du marché avait permis à Vincent Lindon d’être sacré meilleur acteur à Cannes l’an dernier. Présenté en format carré pour mieux traduire l’enfermement de son héroïne, il a été tourné sur plusieurs saisons.

    Il montre la métamorphose de la nature et le vieillissement des corps, donnant ainsi une sensation plus forte du temps, constitutif du roman et auquel le réalisateur se confronte. Il utilise également beaucoup l’ellipse, pour traduire un présent continuellement habité, nourri par le passé.

    abrize.jpgRencontré à Genève, Stéphane Brizé avoue que son désir de faire le film datait de plus de 20 ans. "Je relisais régulièrement le livre, en me disant parfois qu’il ne fallait pas satisfaire mes fantasmes". Jusqu’en 2012 où, à l’issue de Quelques heures de printemps évoquant le choix de mettre fin à ses jours, il s’attaque avec audace à ce monument de la littérature française. Avec l’impression que Maupassant le défiait. "Tu voulais faire le malin, regarde comme c’est dur…"

    Le difficile deuil du paradis de l'enfance

    Le cinéaste avoue une attirance particulière pour le personnage de Jeanne dans la mesure où, à son image, il a éprouvé du mal à faire le deuil du paradis de l’enfance. "Elle y reste attachée, comme à son rapport simple au monde. L'idée trop idéale qu’elle en a ne peut cohabiter avec la tragédie. De plus il y a quelque chose de perturbant dans son immense foi en l’homme, ressemblant à celle qu’elle éprouve envers la nature".

    Pour l’incarner, Stéphane Brizé a choisi la lumineuse Judith Chemla. "Je voulais un être intense croyant à la beauté, à la vérité, à la pureté". Elle est notamment entourée de Jean-Pierre Darroussin et Yolande Moreau, a priori peu évidents en baron et baronne. A priori seulement, car selon Stéphane Brizé ils portent en eux un raffinement bien qu’issus de milieux modestes. "Ils forment certes là un couple singulier, mais cohérent et en avance sur son époque".

    A l’affiche sans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 novembre.

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