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le blog d'Edmée - Page 279

  • Festival de Cannes: Une 70e édition avec des records pour Michael Haneke et Nicole Kidman

    aaaacannnes.jpgLe voile est levé sur la 70e édition du Festival de Cannes. Un cru 2017 moins dominé que d’ordinaire par les valeurs sûres. Un millésime à coloration politique par ailleurs, un «moment suspendu» entre la présidentielle et les législatives, comme l’a rappelé le président Pierre Lescure lors de la conférence de presse, avant que le délégué général Thierry Frémeaux déroule la liste des films retenus.

    Le comité de sélection en a visionné 1930 pour en choisir 49. En compétition, 18 seront soumis au jugement du président Pedro Almodovar et de ses futurs complices. 16 figurent dans Un certain regard, les autres se répartissant hors compétition, dans les séances spéciales et de minuit.

    On compte en tout 29 pays, 9 premiers films et 12 réalisatrices dont trois, l’Américaine Sofia Coppola (Les Proies), la Japonaise Naomi Kawase (Radiance) et la Britannique Lynne Ramsay (You Were Never Really Here) prétendent à la Palme d’or. A cet égard, l’Autrichien Michael Haneke, qui détient le record de sept sélections, tentera d’en établir un autre en remportant un troisième trophée avec Happy End. Au générique de quatre productions, Nicole Kidman rafle celui de l’ubicuité…

    Les Français très bien lotis

    Alors qu’Arnaud Depleschin assurera l’ouverture avec Les fantômes d’Ismaël Les Français sont particulièrement bien représentés dans la course à la médaille avec François Ozon et son thriller L’amant double, Jacques Doillon (Rodin), Michel Hazanavicius (Le redoutable, autour de Jean-Luc Godard) et le petit nouveau Robin Campillo (120 battements par minutes, chronique du sida à travers l’organisation ActUp).

    Du sang neuf également chez les Américains avec Noah Baumbach (The Meyerowitz Stories), les frères Benny et Josh Safdie (Good Time). Ils feront face au vétéran Todd Haynes (Wonderstruck). En concours pour la première fois aussi le Coréen Bong Joon-ho (Okja), tandis que son compatriote Hong Sangsoo propose The Day after.

    On trouve ensuite deux Russes, Serguei Loznitsa (A Gentle Creature) et Andreï Zviagintsev (Loveless), le Grec Yorgos Lanthimos (Mise à mort du cerf sacré), le Hongrois Kornel Mundruczo (Jupiter’s Moon), le turco-allemand Fatih Akin (In The Fade).

    Les stars devant la caméra

    Du beau monde derrière, mais aussi devant la caméra. On citera pêle-mêle Robert Pattinson chez les frères Safdie, Joaquin Phoenix chez Lynne Ramsey, Isabelle Huppert chez Haneke, Vincent Lindon chez Doillon, Louis Garrel chez Hazanavicius, Jérémie Renier chez Ozon.

    Sans oublier Nicole Kidman, déjà citée ci-dessus. On la retrouve en concours chez Sofia Coppola et Lanthimos, hors compétition chez John Cameron (How to Talk to Gilrs at Parties) et dans la deuxième saison de Top of The Lake la série télévisée de Jane Campion dans son intégralité. De son côté, David Lynch débarquera avec deux épisodes de la saison 3 de Twin Peaks. Des projections en séances spéciales. 

    Dans cette section on pourra en outre découvrir des documentaires engagés. A l’image de Napalm de Claude Lanzman, An Inconvenient Sequel de Bonni Cohen et Jon Shenk, ou encore 12 jours de Raymond Depardon. Un mot sur Kristen Stewart qui montre son premier court métrage (come Swim) et Chair et sable d’Alejandro Inarritu, un film en réalité virtuelle de 7 minutes, proposé pour la première fois.

    On aura l'occasion de parler plus tard de La quinzaine des réalisateurs et de La semaine de la critique, deux volets importants de cette 70è édition, où Monica Bellucci jouera la maîtresse de cérémonie pour l'ouverture et la clôture du festival, qui se terminera par la projection de la Palme d'or.

    Festival de Cannes du 17 au 28 mai.

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  • Grand écran: "L'Opéra de Paris", immersion passionnante de Jean-Stéphane Bron

    aaaaopera.jpgIl ne connaissait rien de son nouveau sujet avant de se lancer dans l’aventure. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Jean-Stéphane Bron apprend vite. Après Maïs im Bundeshaus (Le génie helvétique), où il nous entraînait dans les arcanes du pouvoir, Cleveland contre Wall Street consacré à la crise des subprimes et L’Expérience Blocher où il suivait le tribun suisse, le réalisateur vaudois opère une immersion passionnante de dix-huit mois, de janvier 2015 à juillet 2016 à l’Opéra de Paris.

    Une réussite en effet que ce voyage dans le temple de l’art lyrique et de la danse, commençant avec l’arrivée de son nouveau directeur Stéphane Lissner, accompagné du chef Philippe Jordan et du responsable du ballet Benjamin Millepied (il démissionnera de son poste un an plus tard). Quel que soit le thème de ses films, Jean-Stéphane Bron nous bluffe par sa manière de regarder et de raconter.

    Sans souci de chronologie, d’analyse ou de critique, mais avec un sens aigu de l'observation et de jolies touches d’humour, il nous laisse visiter cet imposant navire aux 80 métiers, aux 1000 collaborateurs fourmillant de jour et de nuit, métaphore d’une société.

    Entre préparation de la conférence de presse inaugurale, visite de François Hollande, auditions, répétitions, engagements, présence spectaculaire d’un taureau sur les planches, conflits parfois violents, discussions syndicales, prix des billets, remplacement in extremis d‘une vedette malade, démission de Millepied, l’auteur nous fait saisir dans son documentaire les gros enjeux de la prestigieuse institution, la complexité de son fonctionnement dans ses aspects politiques, sociaux, techniques.

    Des bureaux à la scène, des coulisses aux ateliers, on découvre ainsi ceux qui, marins ou commandant, oeuvrent sans relâche à l’excellence des spectacles annuels, dont Bron ne montre toutefois que peu d’extraits. Il se focalise davantage sur les passions humaines, des tranches de vie, des personnes. Deux régisseuses qui chantent une partition, une danseuse qui s'effondre après sa performance, des maquilleuses.

    Et surtout le talentueux jeune baryton-basse Mikhaïl Timoshenko, fraîchement débarqué de son Oural natal. Joyeux, reconnaissant, ébloui par le lieu, avide d’apprendre le français, le prodige en formation est aussi irrésistible que désarmant de naturel.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 12 mai.

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  • Grand écran: "Double peine" explore les liens entre les mères incarcérées et leurs enfants

    aaaaapeine.jpgQu’elle choisisse la fiction ou le documentaire les femmes se retrouvent généralement au cœur des films de la Suissesse Léa Pool qui milite pour leur émancipation et rend hommage à leur force de caractère. Avec Double peine, cette cinéaste engagée (à qui l’on doit La passion d’Augustine, La demoiselle sauvage , Emporte-moi), nous emmène dans des prisons pour femmes, en Bolivie, au Népal, à New York et à Montréal.

    La plupart des détenues sont des mères et leur incarcération représente en effet une double condamnation dans la mesure où les enfants, qui peuvent rester avec elles, doivent également la subir, parfois jusqu’à l’adolescence. Suivant la vie quotidienne de certains gosses, elle adopte leur point de vue et donne la parole à ces laissés pour compte, invisibles derrière les barreaux .

    Tout en dénonçant cette peine et surtout désireuse de savoir comment tant de victimes innocentes la vivent, Léa Pool nous laisse découvrir des enfants étonnants de maturité, qui se comportent en véritables adultes.

    A l’image de cette irrésistible fillette québécoise de neuf ans, rencontrée par l’intermédiaire d’un médecin, et évoquant l’impossibilité pour sa mère de s’empêcher de voler. «Elle se retrouve souvent en prison. Cela fait une trentaine de fois depuis que je suis toute petite. Je lui dis d’arrêter, mais elle recommence. Je suis fâchée mais c’est vraiment une personne gentille», explique-t-elle en substance.

    Un moment fort accompagné d'autres qui vont droit au coeur, dans un documentaire par ailleurs très instructif, plein de sensibilité mais ne cédant jamais à la facilité pour émouvoir.

    A l‘affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 avril.

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