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le blog d'Edmée - Page 257

  • Grand écran: "The Square", Palme d'or à Cannes, une satire sociale plutôt pesante

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaasquare.jpgCharismatique directeur d’un musée d’art contemporain, écologiste roulant en voiture électrique et soutenant de grandes causes humanitaires, Christian (Claes Bang) est aussi un père divorcé qui aime s’occuper de ses deux filles.

    Pour l’heure, il prépare sa prochaine exposition expérimentale intitulée The Square, une installation de quatre mètres sur quatre sur une place de Stockholm encadrant un espace protégé, vision mentale d’un lieu incitant les visiteurs à l’altruisme, à l’égalité, à la bienveillance, à la solidarité, bref leur rappelant leurs devoirs envers leurs prochains.

    Jusqu’au jour où Christian se fait voler son portefeuille et son téléphone portable par des pickpockets particulièrement habiles. Un acte qui remet ses valeurs en cause et inspire une réaction peu honorable à l’idéaliste au fond très égoïste, découvrant à ses dépens que la vie est une jungle et qu’on ne peut plus se fier à personne.

    Une jungle qu’illustrent deux jeunes communicants travaillant pour le musée et trouvant le concept d’une rare niaiserie. Ils réalisent alors, pour faire le buzz, un clip inhumain sur l’inhumanité du monde à laquelle l’exposition du conservateur naïf, du coup complètement dépassé, voudrait laisser croire qu’on peut échapper.

    The Square, satire sociale se voulant à portée philosophique, sombre, cynique, dérangeante, parfois drôle, plutôt lourdingue, est signée du Suédois Ruben Östlund, qui avait beaucoup séduit avec Snow Therapy. On en soulignera certes la belle écriture, la bonne interprétation, la mise en scène virtuose. Sans oublier l’ironie grinçante à l'égard du monde de l'art (le ton est donné d’entrée lors d’une interview burlesque du conservateur par une journaliste américaine), des élites culturelles, de la bonne conscience bobo, du politiquement correct et des nantis.

    Cette ironie culmine dans une scène hallucinante lors d’un dîner de gala avec un être monstrueux effrayant le bourgeois. Une performance d'acteur dans la peau d’un homme-chimpanzé qui devient violent et rappelle Les Idiots de Lars Von Trier.

    Un fidèle de la Croisette

    Dommage pourtant que le réalisateur manque de constance. Après une première partie prometteuse aux allures de farce tragi-comique, The Square, trop démonstratif et répétitif, s’enlise et se délite dans un discours pesant sur la perte de confiance de la société occidentale, au cours d'une intrigue qui traîne en longueur. Voilà qui n’a pas empêché le jury cannois de jouer la surprise en décernant la Palme d’or en mai dernier à ce fidèle de la Croisette, passé par la Quinzaine des réalisateurs et Un certain regard.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 18 octobre.

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  • Tennis: Federer a du souci à se faire pour sa légende!

    2c824.jpgFederer n’a pas ajouté beaucoup d’amis à sa liste en déclarant qu’en France les médias voient leurs joueurs trop grands trop tôt. «Et ils deviennent, je n’ai pas envie de dire gâtés, mais un peu trop contents d’eux trop vite au lieu de terminer leur développement étape par étape».

    Gazouillements divers sur la toile on s’en doute suite à ce tacle inattendu de la part du gendre idéal, certains étant d’accord avec lui, d’autres se demandant pour qui il se prend. Pourtant notre gloire nationale n’a fait qu’énoncer une banalité rare. N’ayant rien ou presque à se mettre sous la dent depuis la victoire de Yannick Noah à Roland Garros en…1983, normal que les experts tricolores portent aux nues le moindre succès de leurs compatriotes.

    J’en veux pour preuve les commentaires délirants à propos de «l’immense» Caroline Garcia, qui a réussi le «monumental exploit» de se hisser à la huitième place de la race. Faute de grives, on mange du merle c’est bien connu.

    Pour en revenir à Rodger, il s’est également montré un peu surpris de la forme extraordinaire de Nadal. Je dirais même plus. A ce propos il a du souci à se faire. Et beaucoup. Je ne fais évidemment pas allusion à sa place de numéro un, déjà très improbable, en dépit des espoirs déments des fans, suite à sa défaite face à Del Potro en quarts de finale de l’US Open.

    Et quasi définitivement cuite malgré son remake, victorieux cette fois, en demi à Shanghai. D’autant qu’il faudra  encore battre l’Ibère en finale. Pas une mince affaire au vu des performances du pitbull, qui ne se démentent pas depuis New York, bien au contraire, hélas!

    C’est justement ce qui m’inquiète. Plus redoutable que jamais, le boulimique ne cesse non seulement d’engranger des points qui risquent de le rendre inaccessible pour un bout de temps. Mais pire, s’il continue sur sa formidable lancée il fera de sacrés dégâts la saison prochaine. De quoi lui laisser miroiter plus tôt que prévu le titre enviable de meilleur joueur de tous les temps. 

    Car du temps il en a, Rafa, contrairement à la légende qui va devoir cravacher drôlement ferme pour tenter de le maintenir à distance en ce qui concerne les Grands Chelems. Et elle risque hélas déjà de se réduire en janvier prochain à Melbourne…

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  • Grand écran: "La passion Van Gogh" donne vie à l'oeuvre du maître. Une prouesse

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaavvang.jpgLe peintre, son œuvre et sa vie n’ont cessé d’inspirer les cinéastes, de Minnelli à Altman en passant par Pialat et on en oublie. Ils sont aujourd’hui l’objet du premier film d’animation peint à la main, La passion Van Gogh, réalisé par la Polonaise Dorota Kobiela et le Britannique Hugh Welchman. Un couple fasciné par cet homme qui n’a commencé à peindre qu’à 28 ans et qui, mort à 37 ans, a signé quelque 800 toiles et révolutionné l’histoire de l’art en seulement neuf ans.

    Tout est parti de l'idée d'un court de sept minutes de Dorota Kobiela il y a sept ans, où elle voulait mêler ses deux passions de peintre et de cinéaste. Un rêve qui a débouché sur un long-métrage à la suite de sa rencontre avec le producteur Hugh Welchman, devenu son mari. Leur pari osé mais formidablement réussi: donner vie aux tableaux et à leurs personnages.

    C’est ainsi que 120 toiles du maître se mettent en mouvement sur grand écran pour retracer ses dix dernières semaines, dans ce film entièrement animé à la manière du grand Vincent. Plus précisément chacun des 62.450 plans a d’abord été tourné avec de vrais acteurs puis repeint à l'huile et à la main. C’est impressionnant. Un travail de titan pour un choc esthétique, une prouesse technique aussi inédite qu’extraordinaire. Alors que cinq cents artistes venus de vingt pays ont été auditionnés, une centaine d’entre eux ont été retenus pour participer à ce projet fou, exaltant.

    Entre fiction et faits historiques, le film, dont l’intrigue repose sur plus de 800 lettres de Van Gogh à ses amis, à sa famille et surtout à son frère Theo, fonctionne donc comme un immense tableau mais est également une enquête. Il commence un an après la  mort de Vincent, le 29 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise où il s'est tranché l'oreille pour mettre ensuite fin à son existence selon la version officielle. 

    Enquête sur une fin énigmatique

    L’histoire vire au polar avec l’arrivée d’Armand Roulin, le fils de Joseph, facteur d’Arles et meilleur ami du peintre, Il veut savoir si celui-ci s’est réellement suicidé où s’il a été assassiné, une nouvelle thèse américaine faisant état de cette possibilité. Au cours de ses investigations, il va rencontrer les témoins des derniers jours de Vincent, dont le docteur Gachet et sa fille, le père Tanguy, l’aubergiste Ravoux….

    De passage à Genève, Hugh Welchman nous parle de cette double volonté de voyager dans  l‘œuvre de Van Gogh en la faisant bouger. Tout en se demandant ce qui avait pu se passer par le biais de l’enquête du jeune détective influencé par les rumeurs au village. «Le film est nourri par ses interrogations et ses doutes sur le côté énigmatique de son décès».

    L’auteur souligne également l’intérêt porté à l’homme, dont l'opus brosse le portrait. «C’était un taiseux, qui acceptait d’être tourmenté, d'avoir des problèmes. Il communiquait magnifiquement à travers ses tableaux et ses lettres mais, peu sociable, éprouvait de la difficulté dans ses relations avec ses semblables. Pourtant il aimait les gens. Il avait voulu devenir prêtre».

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 11 octobre.

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