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le blog d'Edmée - Page 257

  • Grand écran: Mathieu Amalric fait revivre Barbara. Grâce à une magnifique Jeanne Balibar

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaabarbara.jpgAvec Barbara, qui avait ouvert la section Un certain Regard au dernier festival de Cannes, Mathieu Amalric rend hommage, dans son septième film, à la célèbre chanteuse disparue il y a 20 ans. On est toutefois loin du biopic traditionnel auquel on pouvait éventuellement s’attendre, avec arrêts prolongés sur les épisodes déterminants de son existence.

    C’eût été en effet mal connaître les impératifs créatifs d’Amalric. Ne faisant qu’effleurer, par allusions, des blessures d’enfance comme la guerre ou les abus d’un père incestueux, il ne raconte donc pas la vie de Barbara, mais met en scène Yves Zand, un réalisateur roux en veste de tweed, aussi timide qu’ensorcelé par son héroïne et rêvant de la ressusciter à l’écran.

    Il est incarné par Mathieu Amalric qui engage une actrice, Brigitte –campée par son ex-compagne Jeanne Balibar- pour tourner une biographie de la sublime interprète de L’aigle noir, Dis quand reviendras-tu?, Göttingen, Marienbad, Ma plus belle histoire d’amour….

    Imaginée avec l’écrivain Philippe Di Folco (ils avaient déjà travaillé ensemble sur Tournée, Prix de la mise en scène Cannes 2010), cette mise en abîme aux frontières de la réalité et de la fiction, propose, entre poème et rêverie musicale, un portrait complexe, captivant, émouvant de la mythique, insolente, capricieuse, autoritaire, fantasque, mélancolique Dame brune.

    Sans chercher le mimétisme

    L’excellente Jeanne Balibar se révèle impressionnante. Habitée, naturelle, elle travaille son personnage, les chansons, composant au piano, s’entraînant à imiter la voix, s’appropriant les gestes, les accessoires, lunettes noires et boa, les attitudes de son modèle. Mais sans chercher le mimétisme.

    La ressemblance n’en est parfois pas moins troublante quand Amalric lui fait rejouer des scènes. Par exemple celle où on voit Barbara en voiture en train de tricoter et de batifoler sur le siège passager. Elle est tirée du documentaire de Gérard Vergez durant la tournée de la chanteuse en 1972. Le cinéaste s’est également appuyé sur le roman de Jacques Tournier paru en 1968, Barbara ou les parenthèses

    Entre les archives, les rencontres, les séquences du métrage en train de se faire, le dialogue à distance entre les deux femmes, le jeu de miroirs, ce film envoûtant, qui peut en dérouter certains, tient surtout à faire partager la fascination de son auteur pour l’artiste insaisissable à laquelle il déclare sa passion. Il lui a valu le prix Jean Vigo.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 6 septembre.

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  • US Open: la chasse à la pépite fatale au prodige canadien Shapovalov

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaashapo.jpgCertes Federer et Nadal continuent à avoir logiquement la cote auprès des commentateurs. Mais dès l’entame de cet US Open 2017, il y avait notamment trois jeunes joueurs, l’Australien Nick Kyrgios, l’Allemand Alexander Zverev et surtout le prodige canadien Denis Shapovalov, dont nos experts de la raquette avaient plein la bouche. Et qui selon eux constituaient plus qu’une menace pour les anciens. Carrément des armes de dissuasion massives.

    De quoi stimuler la chasse à la pépite de la part des oubliés du circuit. Ce qui ne leur a pas trop mal réussi. Au tapis d’entrée Kyrgios et au second tour Zverev. Quant au redoutable teen-ager Shapovalov, il n‘a pas réussirà franchir le cap des huitièmes de finale.

    Juste en passant, côté révélation récente, reste un garçon dont personne ne fait cas, le Russe de 20 ans Andrey Rublev qui tente d’écrire seul dans l’ombre sa petite légende. Peut-être même le retrouvera-t-on en quarts de finale.Et dans leur infinie sagesse, nos incorrigibles bavards vont-ils enfin découvrir son existence…

    Mais revenons à Shapovalov, objet de toutes les dithyrambes. Car il fallait entendre les spécialistes, particulièrement sur Eurosport, s’ébaubir d’un service somptueux, d’un coup droit fabuleux, d’un revers fantastique, d’un lob éblouissant, d’un lift exceptionnel, d’une amortie hallucinante, sans oublier la faculté démente de la merveille à trouver des zones incroyables. C'est vraiment du très très haut niveau, psalmodiaient-ils à l'envi. À croire qu'il est Français!

    Et tout cela en nous bassinant avec ses 18 ans. Il y en a d’ailleurs qui doivent l’avoir un peu mauvaise. A l’image de Michael Chang ou Boris Becker, vainqueurs d’un Grand Chelem à 17 ans et des poussières. Et il n’est même pas sûr que le génie canadien parvienne à égaler Nadal, lauréat de Roland Garros à 19 ans.

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaacrreno.jpgPassons. La vraie question est ailleurs. Comment donc un tel phénomène a-t-il pu subir la loi de l’obscur Espagnol Pablo Carreno Busta, qui en a prestement disposé en trois sets? Sans trop se défoncer qui plus est. 

    Simple affaire de ressources physique et mentale un chouïa insuffisantes du phénix, selon nos inénarrables, ignorant le talent du valeureux Ibère, sommairement qualifié de solide et constant. Bref réduit au rôle de sparring partner du prodige et de ses fulgurances. 

    Mais le pompon revient à McEnroe. Il a en effet déclaré que Shapovalov était un mélange de Federer et Nadal, en ayant l’élégance du premier et la fougue du second. Eh bien si cela ne lui file pas le melon au Shapo! Enfin, en attendant le prochain tournoi, il ne lui reste plus qu’à le bouffer!

    P.-S. Terminé pour les Français. Le dernier, Lucas Pouille, a subi les foudres du bouillant petit Argentin Diego Schwartzman en huitièmes. Voilà qui n'a rien d'extraordinaire, me direz-vous. Non en effet. Sauf que la chose me paraît se produire toujours plus tôt. Et quand je pense que ce brave Lucas est une perle pour ses compatriotes, cela me laisse songeuse sur la valeur du collier...

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  • Grand écran: "7 jours pas plus", comédie sociale surfant sur l'immigration et le racisme

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaajourspas plus.jpgRien ne semble relier une vache tombée du ciel, un jeune migrant paumé et une jolie Normande amoureuse d'un drôle de célibataire endurci. Et pourtant…

    Vieux garçon Pierre (Benoît Poelvoorde)tient une quincaillerie en province. Il est aussi ronchon qu’irascible, ce qui n’arrange pas ses rapports avec ses fournisseurs et ses rares clients. Solitaire, pointilleux à l’extrême, vénérant sa mère morte dans son enfance, il mène une triste vie bien réglée et n’a pas d’amis, à part la pétillante Jeanne (Alexandra Lamy), dont il refuse de céder aux avances insistantes. Très curieusement d'ailleurs.

    Ce misanthrope cultive pourtant quelques valeurs morales qui se révèlent lorsqu’il rencontre Ajit, un Indien jeté par son patron comme un malpropre et qui se retrouve à la rue. Après quelques démarches infructueuses auprès des autorités, il décide à contrecoeur de l’héberger. Mais pour sept jours, pas plus.

    Les choses ne vont évidemment pas comme sur des roulettes, un euphémisme, entre ces deux êtres que tout sépare, la culture, les coutumes, les habitudes alimentaires et surtout la langue, chacun s’exprimant dans la sienne sans comprendre l’autre. Une communication difficile, mais qui prétend montrer que les mots ne sont pas toujours indispensables pour exprimer des sentiments

    7 jours pas plus, premier long-métrage de Hector Cabello-Reyes librement adapté de El Chino de l’Argentin Sebastian Borensztein, se veut une fable en forme de comédie sociale surfant sur l’immigration, l’intégration et le racisme. Ce n’est pas très réussi, dans la mesure où le réalisateur rend platement le côté surréaliste de la rencontre entre les deux principaux protagonistes.

    Fidèle au genre de personnage atypique, hors norme, fantasque sinon farfelu auquel il nous a habitués, Benoît Poelvoorde donne sans trop convaincre la réplique à Pitobash, un inconnu ici mais une star en Inde et en Afrique . Même si le duo se montre parfois assez touchant dans ses tentatives maladroites, teintées d’exaspération chez notre quincailler bourru mais au coeur d'or c'est bien connu, d’établir le contact. 

    En revanche son histoire avec Jeanne ne tient pas debout. Non seulement on ne voit pas très bien ce qu’elle vient faire là, et surtout on ne croit pas une seconde que la séduisante créature puisse le poursuivre de ses assiduités. D’autant que cet ours mal léché ne cesse de la repousser.

    Et la vache alors, me demanderez-vous? Eh bien pour le savoir, il faut aller voir le film…

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30 août.

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