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le blog d'Edmée - Page 258

  • Grand écran: "Bonne pomme", comédie laborieuse avec le couple mythique Deneuve-Depardieu

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaabonne pomme.jpgNouvelle collaboration, la dixième, entre Catherine Deneuve et Gérard Depardieu sur grand écran. Cette fois c’est devant la caméra de Florence Quentin, qu’ils se retrouvent. Pas pour le mieux….

    En deux mots, Gérard en a ras-le-bol d’être pris pour une bonne pomme par sa belle-famille. Alors un beau jour, il quitte tout et part reprendre un garage dans un bled paumé. En face, il y a une auberge, tenue par Barbara, une belle femme déconcertante et imprévisible au caractère de cochon, qui exploite sans scrupule les habitants du village. Qui lui rangent sa terrasse ou s'occupent des clients du restaurant, quand Madame s'éclipse sur un coup de tête. Et Barbara, prenant des airs de diva offusquée, est plutôt coutumière du genre.

    Elle ne va pas tarder à agir pareillement avec Gérard, garagiste fugueur ne buvant que... du jus d’abricot. Tout sucre tout miel, tombé sous le charme de l'intraitable et improbable aubergiste, il la laisse complaisamment le tourner en bourrique. Véritable crème d'homme, protecteur au grand cœur, il fait preuve à son égard d’une bienveillance et d’une générosité rares.

    Décidément Catherine Deneuve continue, après Elle s'en va  et Sage Femme, à se complaire en fofolle plus ou moins indigne et irresponsable, sifflant des bières ou tapant le carton. Cette comédie laborieuse au scénario bancal représente celle de trop dans le genre.

    Même s’il est indéniable qu’il se passe toujours quelque chose entre ces deux monstres sacrés, il ne suffit pas de les réunir pour faire un bon film. Et encore moins en y ajoutant une caricaturale Chantal Ladesou, qui en fait des tonnes en mémé gouaillante exaspérante, fan du gratin de pâtes!

    Avec Bonne pomme, Florence Quentin est en effet loin de la plume mordante, cynique, humoristique, qu’elle a notamment exercée en tant que scénariste pour Etienne Chatiliez dans La vie est un long fleuve tranquille ou Tatie Danielle. Et c’est bien dommage.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30 août.

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  • Grand écran: "Petit paysan", thriller psychologique dans une ferme. Prenant

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaèetitpaysan.jpgPierre, la trentaine, est éleveur de vaches laitières. Son quotidien se déroule entre sa ferme, sa sœur Pascale vétérinaire, et ses parents dont il a repris l’exploitation. Alors qu’une épidémie se déclare en France, provoquant l’abattage du bétail, il découvre avec horreur que l’une de ses bêtes est contaminée.

    Face à la menace de perdre tout son troupeau, il décide de lutter seul contre la propagation du mal et, au lieu d’avertir les autorités sanitaires, tue lui-même l’animal en cachette. Non seulement ce n’est pas une mince affaire mais, tombant dans l’illégalité, passible de prison, il est pris dans un engrenage infernal.

    Sensible, subtil, lucide, prenant, Petit paysan, inspiré des épisodes de panique provoqués par la maladie de la vache folle ou la fièvre aphteuse, est signé Hubert Charuel. Qui sait de quoi il parle, étant lui-même fils d’éleveur. Il propose un premier long-métrage sous tension bien écrit, parfaitement documenté, entre naturalisme et cinéma de genre.

    Distillant une atmosphère anxiogène, flirtant avec le fantastique, il mêle thriller psychologique et réflexion sur les difficultés économiques et les tâches épuisantes des paysans. Le tout à travers un héros cherchant obsessionnellement à nier la réalité et se murant de plus en plus dans l’isolement au fil de l’intrigue,

    Hubert Charuel évoque aussi le rapport affectif trouble de Pierre avec ses vaches, bridant sa sexualité. Elles sont toute sa vie, au grand dam de la boulangère amoureuse de lui, ainsi que de ses parents, plus particulièrement de sa mère tentant maladroitement de le pousser dans les bras d'une éventuelle épouse.

    Une jolie réussite à laquelle les comédiens contribuent largement. A commencer par le principal, le formidable Swann Artaud, Aux côtés de Sara Giraudeau, il se révèle absolument impeccable dans le rôle de Pierre, personnage singulier, attachant, sous pression, à la fois touchant, maniaque et paranoïaque.

     A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30 août.

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  • Grand écran: Sofia Coppola déçoit avec "Les proies", 46 ans après l'original sulfureux de Don Siegel

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaproes.jpgNous sommes en 1864 et la guerre de Sécession fait rage. Le caporal McBurney, un nordiste déserteur grièvement blessé à une jambe trouve refuge dans un pensionnat de vertueuses jeunes filles en Virginie, tenu par la pieuse et puritaine Miss Martha Farnsworth. Loup dans la bergerie, à la fois prédateur, manipulateur, romantique, il devient bientôt l’objet des fantasmes des recluses corsetées physiquement et psychologiquement qui se lâchent et se mettent à jouer les séductrices perverses…


    C’est du moins ce dont Sofia Coppola veut nous convaincre dans Les proies. Pourtant, en dépit d’une belle photographie, de jolis costumes (son péché mignon), cette nouvelle version se révèle d’un intérêt mineur. Le casting, pourtant prestigieux (Colin Farrell, Kirsten Dunst, Elle Fanning, Nicole Kidman), n’arrange pas vraiment les choses. Au contraire dira-t-on, surtout dans le choix du personnage masculin, Farrell étant hélas très loin d’avoir le charisme du sulfureux Eastwood, obscur objet de la concupiscence de ces femmes.


    Trop lisse et trop sage Sofia Coppola ne nous laisse guère éprouver la tension extrême ambiante, l’irruption sauvage du désir, la peur du yankee, la jalousie, la frustration sexuelle, qui donnaient le côté équivoque, dérangeant, vénéneux de l’original. Un chef d’oeuvre du genre, tiré du roman éponyme de l’écrivain Thomas Cullinan que Don Siegel avait adapté en 1971, avec Clint Eastwood dans le rôle titre.

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaasofia.jpg«Deux facettes d’une même intrigue»

    Tout en respectant assez fidèlement sa trame, Sofia Coppola, qui au passage avoue aimer les petits budgets pour ne pas se voir imposer des choses, se défend d’avoir eu l’intention de réaliser un remake. Elle ne ressentait pas comme un défi de revisiter le film de Siegel. «Au contraire, j’ai voulu l’oublier. Pour moi, ce sont deux facettes d’une même intrigue », déclarait-elle lors de sa conférence de presse à Cannes, où son septième long-métrage prétendait à la Palme d’or

    Quand on lui a proposé le sujet, elle a lu le livre, réfléchi à une autre manière de raconter cette histoire. «Je me suis plongée dans cette époque, j’ai cherché un lien avec la réalité d’alors tout en gardant ma liberté artistique. Et je me suis dit que j’allais faire quelque chose de différent, d’amusant et de juteux, en partant du point de vue des femmes.

    «C’est intéressant d’en avoir sept représentantes d’âges différents », ajoute-t-elle. J’ai tenté de montrer leurs rapports, leur façon de se comporter de se parler. Pendant la guerre, elles sont enfermées, isolées, coupées du monde et ont développé un instinct de survie. Quand le caporal débarque, il gâche tout. Elles donnent alors libre cours à leur agressivité et entament une lutte de pouvoir avec cet homme ».

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 août.

     

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