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Sorties de la Semaine - Page 83

  • Grand écran: The Perfect Candidate", émancipation féminine en Arabie saoudite

    film_07_20.jpgMédecin dans la clinique d’une petite ville d’Arabie saoudite, Maryam, la trentaine, rêve d’obtenir un poste de chirurgien dans un grand hôpital de Riyad. Son ambition passe toutefois par sa participation à un important forum à Dubaï. Mais, célibataire et faute d’une autorisation de son père, musicien constamment en tournée, on lui refuse le droit de prendre l’avion. Révoltée par cette interdiction de voyager à l’étranger, la jeune femme décide de se présenter aux élections municipales. Sauf que ce n’est pas simple pour une femme de faire campagne dans son pays.

    The Perfect Candidate est signé Haifaa al-Mansour. Cette réalisatrice saoudienne de 45 ans est notamment l’auteur de Wadja, tourné clandestinement pour raconter l’histoire à la fois simple et audacieuse d’une petite fille rebelle, se heurtant à un ordre établi où elle ne peut que devenir épouse et mère. Sorti en 2013, c’était le premier long métrage officiel produit par l'Arabie saoudite et surtout réalisé par une femme. Avec cette nouvelle histoire d’émancipation elle témoigne, sept ans plus tard, des changements qui se sont produits dans son pays.

    Symbole de cette transformation, le film commence avec Myriam, au volant de sa voiture, l’autorisation de conduire ayant été délivrée en 2018. Dans la foulée, les femmes ont également été autorisées à assister à des matches de football et à accéder à des emplois autrefois récemment strictement réservés aux hommes. Et depuis août 2019, elles ont le droit de voyager sans l’accord d’un tuteur.
     
    Mais en dépit de ces bouleversements, les Saoudiennes craignent encore de s’approprier ces libertés. Il faudra un changement profond des esprits pour qu’elles s’accordent une autonomie à laquelle elles ont désormais accès. D’où le désir de la cinéaste de montrer le quotidien d’une femme représentative de la mentalité de ses congénères. Traditionnelle, culturellement conservatrice, elle se couvre les cheveux et le visage, mais tentera de s’affranchir des restrictions sociales pour mieux faire son travail, tout en encourageant d’autres femmes de se lancer à l’eau pour tirer le meilleur parti qui s’offre à elles.

    La révocation des lois de tutelle par le gouvernement ne change toutefois pas fondamentalement le problème des inégalités. Le chemin est encore long comme le montre Haïfaa al-Mansour dans cette comédie dramatico-politique engagée, portée par l’excellente Mila Alzahrani. Dans une observation intelligente et ironique du sexisme, son auteure traite avec beaucoup de lucidité et une certaine légèreté de sujets aussi sérieux qu’importants.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le 12 août.

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  • Grand écran: dans "Greenland", Gerard Butler doit sauver sa famille du chaos

    maxresdefault.jpgLa redoutable comète Clarke est sur le point de s’écraser sur la Terre et de provoquer un cataclysme sans précédent. Constructeur de gratte-ciel, John Garrity vient de se séparer de sa femme Allison. De retour chez elle pour fêter l’anniversaire de leur fils Nathan, diabétique, il reçoit une alerte présidentielle lui apprenant qu’il sont tous les trois sélectionnés pour faire partie des survivants.

    Empêchés de profiter immédiatement de leur statut de privilégiés suite à une série de péripéties, ils se lancent dans un périlleux voyage pour tenter de rejoindre un avion qui les emmènera au Goenland, le dernier refuge.

    Alors que l’urgence devient absolue et que les catastrophes s’enchainent de façon effrénée, les Garrity vont être témoin du meilleur comme du pire de la part de leurs congénères paniqués devant la disparition annoncée de notre bonne vieille planète.

    Premier rescapé des blockbusters américains en attendant Tenet de Christopher Nolan, Greenland de Ric Roman Waugh, pourrait bien profiter de cette absence de concurrence. L’auteur propose un film catastrophe qui certes ne révolutionne pas le genre, mais se révèle distrayant et efficace.

    Trouvant son chemin entre Deep Impact, La guerre des mondes ou 2012, le réalisateur centre sagement son histoire sur l’importance capitale de la famille, d’où des scènes touchantes. Evitant la surenchère d’effets spéciaux, il privilégie la psychologie de personnages pris au piège, analysant leurs réactions dans une crise vouant l’humanité au pillage et au chaos, face à l’objectif funeste de Clarke. Dont le comportement est décrit de façon un rien absconse, disons-le....

    Mêlant grand spectacle et thriller, Greenland se laisse toutefois surtout voir pour sa première partie, prenante, percutante, dans laquelle nous emporte un Gérard Butler sobre et convaincant, à l’image de sa partenaire Morena Baccarin. Ensuite, faute d’inventivité, les choses se traînent jusqu’au final attendu. Dommage.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 12 août.

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  • Grand écran: "Adorables" pour parents impuissants face à leurs ados en crise

    8356437_6e8be4a2-cb58-11ea-9c9a-63ae57d488fe-1.jpgDivorcés Emma (Elsa Zyklberstein) et Victor (Lucien Jean-Baptiste) sont les parents de Lila (Ioni Matos). Alors qu’elle fête ses 14 ans, Lila passe du jour au lendemain d’une enfant parfaite à une adolescente insupportable, voire ingérable. Dans le rôle de l’arbitre laxiste, Victor tente d’apaiser les tensions, mais Emma est bien déterminée à ne pas céder.

    Entre mère et fille, la guerre est déclarée, chacune enchaînant les coups bas pour la gagner. Tout en délivrant un petit message déculpabilisant aux parents impuissants face à leurs ados en crise, Adorables, ixième comédie traitant des rapports difficiles entre les uns et les autres, ne brille pas par son originalité. Signée Solange Cicurel, elle frise par ailleurs l’hystérie et tombe souvent dans la caricature.

    On relèvera pourtant la prestation d’Elsa Zylberstein qui porte ce divertissement familial sur ses épaules. Elle se révèle plutôt convaincante en psychologue qui a choisi ce métier pour tenter d’éviter, évidemment sans succès, de répéter avec sa fille les erreurs que sa propre mère avait commises avec elle. A ses côtés Ioni Matos se débrouille mais peut mieux faire. A l’image d’un Lucien Jean-Baptiste transparent et d’un Max Boublil qui devient presque gênant en gamin de plus en plus attardé.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 22 juillet.

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