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Sorties de la Semaine - Page 342

  • Cinéma: "Une histoire d'amour" revisite l'affaire Stern. Décevant

    20346101.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgUn homme, une femme, du sexe sur fond de pouvoir et d’argent, difficile de trouver sujet plus cinématographique. Inspiré d’une histoire vraie de surcroît. Celle d’un banquier richissime adepte de jeux érotiques  découvert mort dans sa combinaison de latex, assassiné par sa belle maîtresse au terme d’une séance sado-maso. Il lui avait promis un million de dollars, elle était venue le lui rappeler...

    Un trame dont n’a pourtant pas su profiter la comédienne  Hélène Fillières pour son premier long-métrage, Une histoire d’amour. Bien qu’elle prétende à une simple fiction basée sur des faits réels, le film, adapté du roman Sévère de Régis Jauffret, est pratiquement calqué sur les relations dangereuses entre Edouard Stern et Cécile Brossard. Des relations qui ont conduit au drame survenu à  Genève, dans le quartier de Rive, le 28 février 2005 dans l’appartement du financier français.

    On attendait donc beaucoup de ce fait divers, révélateur selon la réalisatrice de pulsions inhérentes à l’être humain, contrôlées dans la majorité des cas, mais poussant parfois certains à passer à l’acte.

    Le résultat est pourtant décevant pour cet opus vide de toute émotion, qui se veut auteuriste. Il se révèle même d’une rare froideur tant au niveau de la mise en scène un peu prétentieuse que des dialogues secs, triviaux et répétitifs, des décors glacés, ou de la voix off de Richard Bohringer, réduit à la portion congrue du mari. Une pièce rapportée sans le moindre intérêt. 

    Mais le plus raté c’est le moteur de l’opus,  à savoir le duo que forment Benoît Poelvoorde et Laetitia Casta. Il n’a rien d’attirant, elle est trop séduisante. Du coup le couple ne fonctionne pas du tout. Outre que l’affaire Stern ne semble passionner personne dans l’Hexagone, c’est l’autre principale raison du flop cuisant pour la première semaine d’exploitation en France.

    De quoi plomber encore davantage le moral de Benoît Poelvoorde. Il aurait très mal vécu le tournage et les scènes de sexe avec sa partenaire. Sans oublier des mots avec Hélène Fillières. Du coup il a refusé de faire la promotion de l’histoire.

    Tabu à la recherche du paradis perdu

    tabu[1].jpgUne autre histoire d’amour met en revanche les cinéphiles en transes, qui n’hésitent pas à dire que c’est Le film de 2012. En compétition à Berlin en février dernier, intitulé Tabu, signé du Portugais Miguel Gomez, Tabu évoque un paradis perdu, une femme, une société, une époque disparues.Le tout relié à un cinéma qui s’éteint. Raison pour laquelle le film est tourné en noir et blanc, également en voie de disparition, relève le cinéaste.

    Après un prologue qui nous égare, montrant  un explorateur suicidaire se jetant dans un marigot infesté de crocodiles pour rejoindre feue son épouse, Tabu se divise en deux parties, dont la seconde est  muette, mais sonore.  S’il n’y a pas de dialogues, il y a la voix off d’un narrateur.

    Dans la première,  Aurora, octogénaire excentrique, capricieuse et autoritaire, vit entre sa gentille voisine Pilar qui s’inquiète pour elle et sa femme de ménage noire, Santa, qui serait adepte du vaudou.  Sous antidépresseurs, désagréable, injuste, ne cessant de se plaindre, la vieille dame indigne file au casino dès qu’elle a un peu d’argent. Mais elle tombe malade et à sa mort, les deux femmes découvrent  son passé  charnel, trouble et aventureux dans l’Afrique colonisée d’alors.  

    Aurora vivait avec son mari dans une ferme  au pied du Mont Tabu, partageant son temps entre la chasse, quelques soirées mondaines et l’élevage d’un alligator. Enceinte, elle commence à s’ennuyer,  jusqu’au jour où elle rencontre Ventura, un beau gosse qui joue dans un orchestre. Très vite ils tombent passionnément amoureux et, la veille de l’accouchement d’Aurora, s’enfuient à moto. C’est  là que se produit la tragédie qui les séparera à jamais.

    Si le début frise parfois l’ennui avec des personnages peu affriolants, la suite se révèle en revanche exaltante. Miguel Gomes nous offre un drame inattendu, follement romanesque, transgressif, empreint de violence et de poésie.

    Films à l’affiche dans les salles romandes, mercredi 23 janvier.

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  • Cinéma: "Zero Dark Thirty", la traque de Ben Laden qui provoque la polémique

    images[2].jpgSorti en décembre dernier à New York et à Los Angeles, le film qui retrace minutieusement, en se fondant sur de nombreux témoignages et documents, les dix ans de traque d’Oussama Ben Laden, ne cesse de provoquer la polémique. Nominé aux Oscars le 28 février dans cinq catégories dont celle du meilleur film, il risque de faire les frais de la controverse. Comme ce fut le cas aux Golden Globes et à l’image de son auteur Kathryn Bigelow, absente de la liste des meilleurs réalisateurs. 

    La raison de l’exclusion de l’auteur, qu’encense par ailleurs une grande partie de la presse séduite par l’excellence du traitement de ce sujet ultra-sensible? Elle est accusée dans Zero Dark Thirty (en français minuit trente, l’heure où Ben Laden était abattu par les forces spéciales américaines dans son repaire pakistanais), de faire l’apologie de la torture.

    Suivant l’ouverture au noir du film, où l’on entend les messages poignants à leurs proches des victimes piégées dans l’attentat du 11 septembre, elle donne en effet à voir une longue séance de torture crue et brutale, où un homme pendu par les bras est violenté par des hommes cagoulés pour le faire parler.

    Des responsables de la CIA, des parlementaires, quelques journalistes et acteurs scandalisés reprochent ainsi à la cinéaste, outre de relayer la vision de l'administration Bush, de transmettre un éhonté "message de torture autorisée" dans un film inexact et trompeur. Suggérant à leur avis que les techniques d’interrogatoires "poussés", ont aidé à localiser Ben Laden.

    Kathryn Bigelow a répondu à ces attaques dans le Los Angeles Times. "La torture, comme nous le savons tous, a été employée durant les premières années de la traque. Cela ne veut pas dire que cela a été un élément clé menant à Ben Laden. Cela signifie qu’il s’agit d’une partie de l’histoire que nous ne pouvons pas passer sous silence.

    Dès lors montrer sans états d’âme, sans juger ni dénoncer comme le fait la cinéaste, laissant le soin de l’interprétation aux spectateurs, ne représente pas forcément une justification des traitements inhumains infligés aux détenus pour leur soutirer des renseignements.

    o-ZERO-DARK-THIRTY-570-1[1].jpgZero Dark Thirty repose, un choix ingénieux dans un film de mâles, sur les frêles épaules de l’émouvante, vulnérable et diaphane Maya, qu’interprète avec talent Jessica Chastain, déjà récompensée par un Golden Globe. D’une détermination farouche à trouver Ben Laden, cette jeune analyste  de la CIA est convaincue qu’un détenu détient des informations qui pourraient mener au célèbre terroriste. Sous la torture il livre quelques bribes qui, ajoutées à d’autres, finiront par conduire à la maison fortifiée du redoutable terroriste. Mais d'ici à établir une véritable relation de cause à effet...

    Entre enquête politique complexe et thriller militaire violent un rien longuet de deux heures quarante , Kathryn Bigelow nous entraîne dans les coulisses du pouvoir, explorant la mécanique de la guerre contre le terrorisme, tout en décrivant par le menu une mission aussi historique que sa conclusion, et moins susceptible de déplaire...

    Les chemins pris par la plus masculine des réalisatrices, connue pour un sens du réalisme notamment démontré dans Démineurs (six Oscars en 2010) peuvent choquer. Mais une chose est sûre, elle sait s’y prendre question action, mise en scène et direction d’acteurs. Aux côtés de Jessica Chastain, on trouve Jason Clarke, Joel  Edgerton ou encore Mark Strong.

    Film à l’affiche dans les salles romandes mercredi 23 janvier.

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  • Cinéma: "Alceste à bicyclette", "La parade", "Paulette"

    alceste-a-bicyclette-16-01-2013-3-g[1].jpgOutre le western spaghetti de Quentin Tarantino et le drame mexicain de Michel Franco, quelques comédies très inégales au menu de cette semaine. Commençons par la plus réjouissante, Alceste à bicyclette, où Philippe Le Guay réunit Fabrice Luchini et Lambert Wilson. 

    Luchini, comédien retiré sur l’Ile de Ré depuis trois ans, ne veut plus entendre parler du métier. Mais Wilson, coqueluche des séries télé, vient le trouver et tente de le convaincre de remonter sur les planches pour jouer Alceste. Péremptoire, assommant mais irrésistible, Luchini chipote en laissant Wilson user de son charme de vedette ringarde du petit écran. Et les deux hommes de se provoquer en faisant assaut de répliques souvent savoureuses ou piquantes.

    Un face à face moliépresque cousu main pour les deux héros qui se délectent visiblement de leurs alexandrins dans ce Misanthrope revisité sur l’air de la fameuse chanson d’Yves Montand. Au final, une petite fantaisie légère et sans prétention qui nous fait presque oublier quelques longueurs et le côté trop prévisible du scénario.

    Equipe choc pour La parade

    Parada-The-Parade-film-st-007[1].jpgUn Serbe, un Croate, un musulman bosniaque, un Albanais du Kosovo et un… gay entassés dans une mini rose bonbon, l’image est plus qu’incongrue Et pourtant. Pour satisfaire sa fiancée capricieuse débordante d’affection pour un vétérinaire homo qui a sauvé son pitbull de la mort, c’est l’équipe choc qu’a recrutée Lemon, malfrat limité côté neurones pour l’aider dans sa périlleuse mission: assurer la sécurité de la première Gay Pride de Serbie, un pays où règne toujours une homophobie galopante. 

    Evoquant des faits authentiques, le réalisateur Srdjan Dragojevic propose une comédie engagée sur la tolérance, dont on ne peut nier l’actualité brûlante. On en retiendra même des moments drôles et émouvants. Mais, malgré un dénouement tragique et le côté extravagant de ces gros bras brutaux alliés pour une cause qui les dépasse, l’ensemble pèche par sa lourdeur et certaines scènes d'un folklorique exaspérant.

    Reste que si le réalisateur ne peut s’empêcher d’accumuler les maladresses et les clichés, le message est passé. Il suffit de considérer l’énorme succès qu’a rencontré le film dans les Balkans pour se convaincre au moins d’une chose: son utilité.  

    Mamie Paulette, dealeuse de shit

    20395900.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgIl y a eu Tatie Danielle d’Etienne Chatiliez, là on se retrouve avec Mamie Paulette, qui vit seule et mal de sa maigre retraite dans sa cité en banlieue parisienne. A la limite de virer SDF, elle décide de se lancer dans la vente de cannabis pour ne pas se retrouver à la rue.

    Jérôme Enrico s’est inspiré de l’histoire vraie d’une vieille dame qui a décidé de trafiquer du haschisch dans sa cuisine pour parvenir à joindre les deux bouts. Paulette veut mettre l’accent sur la précarité et la délinquance des seniors abandonnés sur le bord de la route. Une belle ambition, mais une réalisation plate et un scénario convenu qui ne sont pas à la hauteur. 

    En vilaine dealeuse méchante, raciste, odieuse avec son gendre noir, vache avec ses amies notamment incarnées par Dominique Lavanant et Carmen Maura, Bernadette Lafont tente de sauver les meubles. Il lui arrive d'y parvenir, mais elle aurait mieux réussi sans une fâcheuse tendance à surjouer. 

    Films à l’affiche dans les salles romandes mercredi 16 janvier.

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