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Sorties de la Semaine - Page 345

  • Cinéma: "Hitchcock", "Main dans la main", "Amitiés sincères", "Arbitrage", "Gangster Squad"

    hitchcock-hopkins[1].jpgSi la quantité est au rendez-vous, la qualité laisse à désirer dans les sorties de la semaine qui font une large place à la comédie, en majorité française. Mais commençons par un ersatz de biographie du grand Hitchcock, son auteur Sacha Gervasi se penchant plus particulièrement sur la relation d’Alfred  avec sa femme Alma  Reville, la plus fidèle de ses collaboratrices et son principal soutien.

    En l’occurrence dans son projet, rejeté par son entourage,  d'évoquer un tueur en série. Mais au risque de tout perdre, le couple tient bon pour mener à terme le célébrissime et controversé Psychose. Anthony Hopkins, qui  donne la réplique à Helen Mirren, tente l’audacieux pari d’incarner l’ineffable Hitch. Mais le comédien en fait des tonnes dans sa volonté d’imitation assumée, mais si appliquée qu’elle vire à la caricature. 

    Les spécialistes du maître du suspense ont par ailleurs tendance à s’étrangler devant l’inutilité, voire la trivialité d’une histoire visant à réduire le mythe au commun des mortels. Mais tout n’est pas à jeter dans cette adaptation certes sans génie mais plutôt amusante du livre Alfred Hitchcock And The Making Of Psycho.

    Main dans la main pour un coup de foudre peu banal

    main-dans-la-main[1].jpgLorsque la directrice de l’école de danse  de l’Opéra Garnier Hélène Marchal et le miroitier de province Joachim Fox se rencontrent, c’est plus que le coup de foudre. Ils sont  carrément aimantés l’un par l’autre. Au point qu’ils ne peuvent plus se séparer, liés par une force qui les dépasse et les oblige à rester quasiment collés l’un à l’autre, sorte d’automates condamnés à faire les mêmes gestes au même moment.
     
    Une idée originale et pour le moins farfelue tout droit sortie de la tête de Valérie Donzelli. Cette fantaisie à la fois absurde et légères donne lieu à certaines scènes loufoques et parfois irrésistibles entre Valérie Lemercier et Joachim Elkaïm, chargés d’interpréter ce couple ultra fusionnel. 

    Du moins dans la première partie. Car la grande difficulté, dans ce genre de sujet, c’est de garder la cap et de tenir la distance.  Mais la réalisatrice, qui nous avait beaucoup séduit au long de La guerre est déclarée, son précédent opus, n’évite pas les dérapages, finissant par gâcher ses intentions de départ dans un fade épilogue new-yorkais.

    Amitiés sincères et gros mensonges  

    amities-sinceres[1].jpgTrois vieux potes, Gérard Lanvin, Jean-Hugues Anglade et Vladimir Yordanoff, se réunissant une fois par semaine pour une bouffe bien arrosée,voilà qui pouvait tourner à la  redoutable  beaufitude. Contre toute attente, ce n’est pas le cas d' Amitiés sincères, adaptation d’une pièce de théâtre à l’écran par ses auteurs Stéphan Archinard et François Prévost-Leygonie.

    Contrairement à ce que son titre suggère, l’intrigue est basée sur le mensonge. Réac et donneur de leçons n'ayant jamais tort, Lanvin ne se rend pas compte qu’on lui cache l’essentiel. Il ne sait pas que Yordanoff est gay et ignore surtout qu’Anglade se tape sa fille. Inutile de préciser que ce fort en gueule va tomber de haut lorsqu’il découvrira la chose.

    Une réflexion qui n’est pas à tomber par terre mais se révèle plutôt drôle et touchante sur l’amour, l’amitié, les relations père-fille. De leur côté, les comédiens bien dirigés assurent sans cabontiner,  Lanvin en tête.

    On n’en dira pas autant de Tu honoreras ta mère et ta mère, encore une comédie française où Brigitte Roüan fait du n’importe quoi n’importe comment  en Grèce, sur fond de théâtre antique. Dans cette laborieuse farce de patronage, son héroïne Jo réunit, autour du festival qu’elle organise chaque été, ses quatre garçons adultes, leurs compagnes et leur marmaille.

    Une bande qui nous vaut des chamailleries, des rires et des larmes tombant aussi à plat que les gags qui émaillent cette agaçante, hystérique et pathétique réunion de famille. Dont les membres squattent de surcroît, situation hautement probable, une belle villa sur les hauteurs de l’île. Sans parler des acteurs en roue libre, de Nicole Garcia  à Eric Caravaca en passant par Gaspard Ulliel. 

    Arbitrage pour Richard Gere

    arbitrage-gere-still-660[1].jpgSexa sexy, mari  d’une femme magnifique, père d’une fille brillante, Robert Miller, incarnation du rêve américain, règne sur la finance de Big Apple. Mais les apparences sont trompeuses. Manipulateur, jouant dangereusement avec l’argent de ses clients, ce rouage de la machine qui a conduit à la crise de 2008 est sur le point de s’effondrer.

    A deux doigts de parvenir à tout vendre pour éviter la découverte de fraudes massives, le magnat provoque un accident qui coûte la vie  à sa belle et jeune maîtresse française. Incapable de faire face, il s’enfuit lâchement. Dès lors, pas facile de s’en sortir sans franchir les limites…

    Tenant la forme, Richard Gere incarne aux côtés de Susan Sarandon et Laetitia Casta ce milliardaire douteux qui se croyait invulnérable, dans un thriller signé Nicolas Jarecki. Pas d’une originalité folle mais efficace et rondement mené. Un bémol sur la nature inutilement complexe des magouilles financières.    


    Gangster Squad veut sauver L.A. des mafieux

    Gangster-Squad1[1].jpgOn se demande quelle mouche a piqué Sean Penn pour aller se ridiculiser en parrain impitoyable de la mafia dans le Los Angeles de la fin des années quarante, avec sous sa coupe hommes politiques et policiers plus corrompus les uns que les autres. Bref tous ont le trouillomètre à zéro, à l’exception d’une petite brigade de durs à cuire, prêts à en découdre avec le redoutable Mickey Cohen et lui bousiller son empire.

    Un film noir a priori attirant dans un style rétro façon  Incorruptibles avec gangsters à la gâchette facile, ambiances enfumées de palaces et de casinos où ondulent de fatales créatures…

    Mais Ruben Fleischer joue les pâles copieurs, nous soûlant d’interminables fusillades tout en se complaisant dans un étalage de violence. Heureusement  qu’il y a le beau Ryan Rosling et la "glamoureuse" Emma Stone pour nous offrir de brefs instants de douceur et de grâce dans ce monde de brutes…

    Films à l’affiche dans les salles romandes mercredi 6 février.

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  • Cinéma: "Blanche-Neige" revisité par l'Espagnol Pablo Berger. Un somptueux muet en noir et blanc

    images[2].jpgBlanche-Neige a beaucoup inspiré les réalisateurs ces derniers mois. Après deux adaptations américaines des aventures de la célèbre héroïne, c’est au tour de l’Espagnol Pablo Berger (photo)de détourner le conte des frères Grimm, pour nous livrer une version muette au noir et blanc somptueux. 

    Voilà qui nous rappelle évidemment The Artist, qui a coiffé au poteau l’infortuné cinéaste, qui s'était  attelé au projet il y a un bon bout de temps. Sans doute Blancanieves, également nominé aux Oscars, ne connaîtra pas le fabuleux destin du film de Michel Hazanavicius. Il n’en séduit pas moins par l’excellence de l’image, de la réalisation, des comédiens, ainsi que par le côté émouvant et original de l’intrigue. 

    Transposée dans les années 20 espagnoles, dont le réalisateur propose une minutieuse et splendide reconstitution, la fameuse histoire est ici celle d’une petite fille qui ne connaissait pas sa mère biologique. Sa belle-mère, redoutable marâtre (jouée par Maribel Verdu qui présente une ressemblance troublante avec Rachida Dati…), la déteste. Pour lui échapper, elle s’enfuit et décide de devenir un célèbre toréador, comme son père. Elle est accompagnée de sept nains, petits toréros protecteurs, qui s’exhibent dans les fêtes foraines.

    De passage à Genève, le chaleureux et sympathique Pablo Berger, 51 ans, auteur de Torremolinos 73, un immense succès commercial dans son pays, nous parle de son second long-métrage, à la fois une comédie musicale, un mélodrame poignant, une belle histoire d’amour et un hommage au cinéma européen, aux Renoir, Duvivier, Murnau ou Pabs. 

    "J’adore les films muets. J’avais 18 ans lorsque j’en ai vu un pour la première fois à San Sebastian.  j’ai ressenti des choses jamais éprouvées auparavant. Je me suis alors juré qu’un jour j’en ferai un. Cela m’a pris 25 ans".

    Malheureusement, vous arrivez après le triomphe quasi planétaire de The Artist.

    Je reconnais que je n’étais pas très heureux que The Artist gagne la course. C’est d’autant plus frustrant que je l’avais commencée avant. Mais j’ai eu énormément de mal à financer le film. Cela m’a demandé plus de trois ans.

    Finalement, l’avez-vous vécu comme un handicap ou un atout ?

    Les deux. D’un côté l’élément de surprise n’existait plus et de l’autre, pour le public aujourd'hui, un film muet n’est plus si étrange. J’ai positivé le côté négatif de l'affaire. Il faut avancer. Surfons sur la vague me suis-je dit. Les deux films sont très différents. J’ai beaucoup aimé The Artist, que je trouve à la fois magnifique et très drôle.

    Vous surfez aussi sur la vague du sujet, dont on a vu deux longs-métrages l’an dernier. 

    C’est vrai. Toujours ce retard pour une question d'argent. Au départ j'avais choisi ce conte parce que le genre offre plein de possibilités, d’intrigues et de sous-intrigues notamment.

    Pourquoi faire de Blanche-Neige un toréador vedette, qui  marche sur les traces de son père?

    2583_gl[1].jpgJe ne voulais pas en faire une simple princesse alors qu’à l’époque, le toréador était un roi en  Espagne. Sinon un mythe. 

    Comment ont réagi les comédiens?

    Ils ont été les premiers à se déclarer enchantés par l'idée. Maribel Verdu était sous le charme. Elle n’avait jamais joué un tel personnage de méchante. Et puis, en général, les acteurs s'abritent derrière les dialogues. Là, leur absence leur donne une incroyable liberté. Pas besoin de mémoriser de surcroît.

    Un mot sur les nains toréros qui veillent sur votre Blancanieves.

    Ils ont été très longs à trouver. J’ai parcouru toute l’Espagne pour les dénicher. Trois d’entre eux sont des professionnels.

    Le film a cartonné en Espagne et il est nominé pour l’Oscar du film étranger. Que du bonheur pour vous.

    Absolument. C’est aussi une énorme responsabilité et un grand honneur. J’avoue que je suis ravi. Et si j’obtiens une statuette, peut-être cela créera-t-il un véritable phénomène. En tout cas, le tournage était  pour moi un moment si joyeux  qu’il m’est difficile de revenir au 21e siècle. Raison pour laquelle, j’envisage un autre film  muet en noir et blanc.

    Film à l'affiche dans les salles romandes, mercredi 30 janvier.

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  • Cinéma: "Lincoln", la croisade contre l'esclavage

    32dfe4a4-1237-11e2-967c-887ea45d5373-493x328[1].jpgNous sommes en 1865. Alors que la guerre de Sécession fait rage dans le sud des Etats-Unis, Abraham Lincoln, qui vient d’être réélu, vit ses derniers mois puisqu’il fut assassiné le 14 avril. Dans un pays qui traverse la pire crise de son histoire, le seizième président  tente de persuader les membres du Congrès de voter le treizième amendement de la Constitution visant à abolir l’esclavage .

    Des agents sont recrutés pour convaincre un à un les indécis et décrocher le nombre de voix requises. Mais face à l’opposition violente des démocrates, la tâche se révèle  beaucoup plus rude que prévu. Lincoln doit peser de tout son poids, de tout son pouvoir et user de toute sa force de conviction pour l’emporter.

    Un épisode capital

    Inspiré de Team Of Rivals: the political genius of Abraham Lincoln de l’historienne Doris Kearns Goodwyn, Lincoln n’est ni un film sur la guerre civile ni une biographie. Spielberg ne s’aventure qu’occasionnellement sur le terrain des combats et se concentre sur l'épisode capital de la carrière du président mythique, sa croisade abolitionniste pour faire rétablir l'union entre le nord et le sud.    

    Rien de spectaculaire donc, le réalisateur s’attachant avant tout à montrer les coulisses de la politique et les mécanismes du système américain. Sur un scénario du dramaturge Tony Kushner, la quasi-totalité de l’œuvre se déroule ainsi au parlement, dans la chambre de Lincoln, dans son bureau où il tient réunion sur réunion. 

    Daniel Day-Lewis, un Lincoln plus vrai que nature

    Le film est magnifiquement porté par Daniel Day Lewis (photo), qui campe un Lincoln plus vrai que nature, tant la ressemblance physique est  saisissante. Le comédien, qui s’est d’ailleurs déclaré habité par l’homme, semble littéralement porter la charge présidentielle, faisant corps avec un personnage  dont il montre aussi l’humanité, la bienveillance, l’humour et les talents de conteur. 

    Un grand coup de chapeau également  à Tommy Lee Jones dans le rôle du député républicain Thaddeus Stevens, incarnant la frange la plus progressiste du mouvement abolitionniste (il vit d’ailleurs maritalement avec sa femme de ménage noire), ainsi qu’à David Strathairn, qui se glisse lui dans la peau du secrétaire d’Etat William Seward. On n’en dira pas autant de Sally Field en femme de Lincoln, qui a une forte tendance à surjouer son personnage.

    Aux Etats-Unis, cette véritable leçon de politique toujours pertinente aujourd'hui, divise la critique qui va en gros de monumental et remarquable à carrément ennuyeux. On peut en effet reprocher à Spielberg de trop s’effacer derrière l’importance de son sujet et de son légendaire héros. La réalisation demeure très classique et le scénario repose essentiellement sur les dialogues, les protagonistes ne cessant de faire faisant assaut d’arguments, de répliques chocs et se répandant en invectives au long du récit.

    Mais cela n’empêchera pas Lincoln, nominé aux Oscars dans douze catégories dont les plus importantes, meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur de rafler quelques statuettes lors de la cérémonie du 24 février.

    Film à l'affiche dans les salles romandes, mercredi 30 janvier.

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