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Sorties de la Semaine - Page 346

  • Cinéma: "Le dernier rempart", c'est Schwarzie!

    20322896.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgUn shérif américain vieillissant entouré d’une équipe bout de bois et vivant près de la frontière mexicaine, tente d'arrêter l'affreux chef d'un cartel de drogues échappé des mains du FBI, avant qu'il ne réussisse à gagner Mexico. Le dernier rempart, marquant le retour d’Arnold Schwarzenegger à l’écran après dix ans d’absence, est signé du Sud-Coréen Kim Jee-woon, qui a fait un saut à Hollywood pour s’amuser à détourner quelques clichés américains dans son style sanglant et ultraviolent.

    Mais le second degré ne suffit pas à faire un bon thriller. Ni les réflexions politico-économiques et sociales que le réalisateur met dans la bouche de ses interprètes du genre "les comptes en Suisse ne sont plus aussi secrets"  ou, parole de Schwarzie, qui se " trouve trop vieux pour ces conneries", "tu fais honte aux immigrés".

    De même, si la mise en scène se révèle parfois brillante, avec notamment une course poursuite d'anthologie entre deux bolides  dans des champs de maïs, le scénario est cousu de fil blanc, les dialogues à deux balles, les scènes de violence grotesques et les comédiens assez nuls. A l’image de Forest Whitaker, dans son rôle d’agent surmené du FBI. Autant dire en somme que Kim Jee-Woon n’est pas au mieux de sa forme. Cela n’empêchera sans doute pas les fans d’apprécier. 

    Chasing Mavericks pour les mordus du surf

    fmp-chasing-mavericks[1].jpgJay, un dingue de surf, a 15 ans lorsqu’il découvre que le mythique sport de Mavericks où se forme l’une des plus grosses vagues se situe non loin de chez lui à Santa Cruz. Il demande alors à Frosty Hesson, une gloire du cru au caractère de cochon de l’aider à se préparer pour vaincre  le redoutable monstre.

     Naît alors entre les deux hommes une amitié qui va transformer leur vie. Si la vague géante est au cœur du récit, sa recherche se double de celle de l’adolescent (Jonny Weston, un nouveau venu) en quête d’un père spirituel (Gerard Butler).

    Chasing Mavericks est réalisé par Michael Apted et Curtis Hanson. Il tente de raconter l’histoire vraie du prodige du surf Jay Moriarity, devenu un génie de la planche et mort en 2001 dans un accident de plongée en apnée aux Maldives. Il avait 23 ans. Hommage banal et tire-larmes à un sportif de l’extrême en forme de biopic, le film vaut surtout par les images impressionnantes de ces énormes vagues qui agissent comme un aimant sur des risque-tout avides de les dompter. Mais peut-être que cela ne bluffera que les non spécialistes.

    Image Problem, le titre qui tue...

    image-problem-2012[1].jpgPrésenté en compétition à Locarno en août dernier, Image Problem est un redoutable documentaire évoquant le secret bancaire, les avantages fiscaux, les sociétés de matières premières exploitatrices, qui ont fâcheusement terni l’image de notre belle patrie.

    Simon Baumann et Andreas Pfiffner ont donc décidé d’arpenter le pays pour la redorer. Interrogeant paysans, touristes, riches propriétaires, journalistes, ainsi qu’une poignée d’étranger. Très déconcertés par leur démarche insolite, consistant à balayer les clichés et à faire tomber les masques en traquant le manque de solidarité et la xénophobie galopante dans cette chère Helvétie.

    Si le thème avait tout pour susciter l’intérêt, ce n’est pas le cas de son traitement consternant. A part se moquer bêtement de ses protagonistes, ce métrage en forme de farce grossière ne raconte rien et ne montre pas grand-chose. Se voulant non conformiste, satirique, critique, il n’est que potache et finit par aboutir à l’inverse du but recherché par nos deux Pieds Nickelés de service. Autrement posé, le film s’intitulant Problème d’image, on ne saurait mieux dire…

    Cela dit, il passerait presque pour un chef d’œuvre à côté de Max, pathétique navet de la semaine que l'on doit à Stéphanie Murat. Max est une  fillette gamine de six ans, qui vit avec son père Toni et engage une prostituée pour s’occuper de ce triste veuf braqueur de banques, cachant une âme de papa poule sous ses airs d’ours mal léché.

    Transformée en cadeau de Noël, Mathilde Seigner, qui nous montre évidemment ses fesses, donne la réplique à un JoeyStarr en roue libre dans cette comédie nazissime, cucul la praline et dégoulinante de bons sentiments. On y rencontre encore Jean-Pierre Marielle. Hélas pour lui.

    Films à l'affiche dans les salles romandes, mercredi 23 janvier.

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  • Cinéma: "Une histoire d'amour" revisite l'affaire Stern. Décevant

    20346101.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgUn homme, une femme, du sexe sur fond de pouvoir et d’argent, difficile de trouver sujet plus cinématographique. Inspiré d’une histoire vraie de surcroît. Celle d’un banquier richissime adepte de jeux érotiques  découvert mort dans sa combinaison de latex, assassiné par sa belle maîtresse au terme d’une séance sado-maso. Il lui avait promis un million de dollars, elle était venue le lui rappeler...

    Un trame dont n’a pourtant pas su profiter la comédienne  Hélène Fillières pour son premier long-métrage, Une histoire d’amour. Bien qu’elle prétende à une simple fiction basée sur des faits réels, le film, adapté du roman Sévère de Régis Jauffret, est pratiquement calqué sur les relations dangereuses entre Edouard Stern et Cécile Brossard. Des relations qui ont conduit au drame survenu à  Genève, dans le quartier de Rive, le 28 février 2005 dans l’appartement du financier français.

    On attendait donc beaucoup de ce fait divers, révélateur selon la réalisatrice de pulsions inhérentes à l’être humain, contrôlées dans la majorité des cas, mais poussant parfois certains à passer à l’acte.

    Le résultat est pourtant décevant pour cet opus vide de toute émotion, qui se veut auteuriste. Il se révèle même d’une rare froideur tant au niveau de la mise en scène un peu prétentieuse que des dialogues secs, triviaux et répétitifs, des décors glacés, ou de la voix off de Richard Bohringer, réduit à la portion congrue du mari. Une pièce rapportée sans le moindre intérêt. 

    Mais le plus raté c’est le moteur de l’opus,  à savoir le duo que forment Benoît Poelvoorde et Laetitia Casta. Il n’a rien d’attirant, elle est trop séduisante. Du coup le couple ne fonctionne pas du tout. Outre que l’affaire Stern ne semble passionner personne dans l’Hexagone, c’est l’autre principale raison du flop cuisant pour la première semaine d’exploitation en France.

    De quoi plomber encore davantage le moral de Benoît Poelvoorde. Il aurait très mal vécu le tournage et les scènes de sexe avec sa partenaire. Sans oublier des mots avec Hélène Fillières. Du coup il a refusé de faire la promotion de l’histoire.

    Tabu à la recherche du paradis perdu

    tabu[1].jpgUne autre histoire d’amour met en revanche les cinéphiles en transes, qui n’hésitent pas à dire que c’est Le film de 2012. En compétition à Berlin en février dernier, intitulé Tabu, signé du Portugais Miguel Gomez, Tabu évoque un paradis perdu, une femme, une société, une époque disparues.Le tout relié à un cinéma qui s’éteint. Raison pour laquelle le film est tourné en noir et blanc, également en voie de disparition, relève le cinéaste.

    Après un prologue qui nous égare, montrant  un explorateur suicidaire se jetant dans un marigot infesté de crocodiles pour rejoindre feue son épouse, Tabu se divise en deux parties, dont la seconde est  muette, mais sonore.  S’il n’y a pas de dialogues, il y a la voix off d’un narrateur.

    Dans la première,  Aurora, octogénaire excentrique, capricieuse et autoritaire, vit entre sa gentille voisine Pilar qui s’inquiète pour elle et sa femme de ménage noire, Santa, qui serait adepte du vaudou.  Sous antidépresseurs, désagréable, injuste, ne cessant de se plaindre, la vieille dame indigne file au casino dès qu’elle a un peu d’argent. Mais elle tombe malade et à sa mort, les deux femmes découvrent  son passé  charnel, trouble et aventureux dans l’Afrique colonisée d’alors.  

    Aurora vivait avec son mari dans une ferme  au pied du Mont Tabu, partageant son temps entre la chasse, quelques soirées mondaines et l’élevage d’un alligator. Enceinte, elle commence à s’ennuyer,  jusqu’au jour où elle rencontre Ventura, un beau gosse qui joue dans un orchestre. Très vite ils tombent passionnément amoureux et, la veille de l’accouchement d’Aurora, s’enfuient à moto. C’est  là que se produit la tragédie qui les séparera à jamais.

    Si le début frise parfois l’ennui avec des personnages peu affriolants, la suite se révèle en revanche exaltante. Miguel Gomes nous offre un drame inattendu, follement romanesque, transgressif, empreint de violence et de poésie.

    Films à l’affiche dans les salles romandes, mercredi 23 janvier.

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  • Cinéma: "Zero Dark Thirty", la traque de Ben Laden qui provoque la polémique

    images[2].jpgSorti en décembre dernier à New York et à Los Angeles, le film qui retrace minutieusement, en se fondant sur de nombreux témoignages et documents, les dix ans de traque d’Oussama Ben Laden, ne cesse de provoquer la polémique. Nominé aux Oscars le 28 février dans cinq catégories dont celle du meilleur film, il risque de faire les frais de la controverse. Comme ce fut le cas aux Golden Globes et à l’image de son auteur Kathryn Bigelow, absente de la liste des meilleurs réalisateurs. 

    La raison de l’exclusion de l’auteur, qu’encense par ailleurs une grande partie de la presse séduite par l’excellence du traitement de ce sujet ultra-sensible? Elle est accusée dans Zero Dark Thirty (en français minuit trente, l’heure où Ben Laden était abattu par les forces spéciales américaines dans son repaire pakistanais), de faire l’apologie de la torture.

    Suivant l’ouverture au noir du film, où l’on entend les messages poignants à leurs proches des victimes piégées dans l’attentat du 11 septembre, elle donne en effet à voir une longue séance de torture crue et brutale, où un homme pendu par les bras est violenté par des hommes cagoulés pour le faire parler.

    Des responsables de la CIA, des parlementaires, quelques journalistes et acteurs scandalisés reprochent ainsi à la cinéaste, outre de relayer la vision de l'administration Bush, de transmettre un éhonté "message de torture autorisée" dans un film inexact et trompeur. Suggérant à leur avis que les techniques d’interrogatoires "poussés", ont aidé à localiser Ben Laden.

    Kathryn Bigelow a répondu à ces attaques dans le Los Angeles Times. "La torture, comme nous le savons tous, a été employée durant les premières années de la traque. Cela ne veut pas dire que cela a été un élément clé menant à Ben Laden. Cela signifie qu’il s’agit d’une partie de l’histoire que nous ne pouvons pas passer sous silence.

    Dès lors montrer sans états d’âme, sans juger ni dénoncer comme le fait la cinéaste, laissant le soin de l’interprétation aux spectateurs, ne représente pas forcément une justification des traitements inhumains infligés aux détenus pour leur soutirer des renseignements.

    o-ZERO-DARK-THIRTY-570-1[1].jpgZero Dark Thirty repose, un choix ingénieux dans un film de mâles, sur les frêles épaules de l’émouvante, vulnérable et diaphane Maya, qu’interprète avec talent Jessica Chastain, déjà récompensée par un Golden Globe. D’une détermination farouche à trouver Ben Laden, cette jeune analyste  de la CIA est convaincue qu’un détenu détient des informations qui pourraient mener au célèbre terroriste. Sous la torture il livre quelques bribes qui, ajoutées à d’autres, finiront par conduire à la maison fortifiée du redoutable terroriste. Mais d'ici à établir une véritable relation de cause à effet...

    Entre enquête politique complexe et thriller militaire violent un rien longuet de deux heures quarante , Kathryn Bigelow nous entraîne dans les coulisses du pouvoir, explorant la mécanique de la guerre contre le terrorisme, tout en décrivant par le menu une mission aussi historique que sa conclusion, et moins susceptible de déplaire...

    Les chemins pris par la plus masculine des réalisatrices, connue pour un sens du réalisme notamment démontré dans Démineurs (six Oscars en 2010) peuvent choquer. Mais une chose est sûre, elle sait s’y prendre question action, mise en scène et direction d’acteurs. Aux côtés de Jessica Chastain, on trouve Jason Clarke, Joel  Edgerton ou encore Mark Strong.

    Film à l’affiche dans les salles romandes mercredi 23 janvier.

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