Un shérif américain vieillissant entouré d’une équipe bout de bois et vivant près de la frontière mexicaine, tente d'arrêter l'affreux chef d'un cartel de drogues échappé des mains du FBI, avant qu'il ne réussisse à gagner Mexico. Le dernier rempart, marquant le retour d’Arnold Schwarzenegger à l’écran après dix ans d’absence, est signé du Sud-Coréen Kim Jee-woon, qui a fait un saut à Hollywood pour s’amuser à détourner quelques clichés américains dans son style sanglant et ultraviolent.
Mais le second degré ne suffit pas à faire un bon thriller. Ni les réflexions politico-économiques et sociales que le réalisateur met dans la bouche de ses interprètes du genre "les comptes en Suisse ne sont plus aussi secrets" ou, parole de Schwarzie, qui se " trouve trop vieux pour ces conneries", "tu fais honte aux immigrés".
De même, si la mise en scène se révèle parfois brillante, avec notamment une course poursuite d'anthologie entre deux bolides dans des champs de maïs, le scénario est cousu de fil blanc, les dialogues à deux balles, les scènes de violence grotesques et les comédiens assez nuls. A l’image de Forest Whitaker, dans son rôle d’agent surmené du FBI. Autant dire en somme que Kim Jee-Woon n’est pas au mieux de sa forme. Cela n’empêchera sans doute pas les fans d’apprécier.
Chasing Mavericks pour les mordus du surf
Jay, un dingue de surf, a 15 ans lorsqu’il découvre que le mythique sport de Mavericks où se forme l’une des plus grosses vagues se situe non loin de chez lui à Santa Cruz. Il demande alors à Frosty Hesson, une gloire du cru au caractère de cochon de l’aider à se préparer pour vaincre le redoutable monstre.
Naît alors entre les deux hommes une amitié qui va transformer leur vie. Si la vague géante est au cœur du récit, sa recherche se double de celle de l’adolescent (Jonny Weston, un nouveau venu) en quête d’un père spirituel (Gerard Butler).
Chasing Mavericks est réalisé par Michael Apted et Curtis Hanson. Il tente de raconter l’histoire vraie du prodige du surf Jay Moriarity, devenu un génie de la planche et mort en 2001 dans un accident de plongée en apnée aux Maldives. Il avait 23 ans. Hommage banal et tire-larmes à un sportif de l’extrême en forme de biopic, le film vaut surtout par les images impressionnantes de ces énormes vagues qui agissent comme un aimant sur des risque-tout avides de les dompter. Mais peut-être que cela ne bluffera que les non spécialistes.
Image Problem, le titre qui tue...
Présenté en compétition à Locarno en août dernier, Image Problem est un redoutable documentaire évoquant le secret bancaire, les avantages fiscaux, les sociétés de matières premières exploitatrices, qui ont fâcheusement terni l’image de notre belle patrie.
Simon Baumann et Andreas Pfiffner ont donc décidé d’arpenter le pays pour la redorer. Interrogeant paysans, touristes, riches propriétaires, journalistes, ainsi qu’une poignée d’étranger. Très déconcertés par leur démarche insolite, consistant à balayer les clichés et à faire tomber les masques en traquant le manque de solidarité et la xénophobie galopante dans cette chère Helvétie.
Si le thème avait tout pour susciter l’intérêt, ce n’est pas le cas de son traitement consternant. A part se moquer bêtement de ses protagonistes, ce métrage en forme de farce grossière ne raconte rien et ne montre pas grand-chose. Se voulant non conformiste, satirique, critique, il n’est que potache et finit par aboutir à l’inverse du but recherché par nos deux Pieds Nickelés de service. Autrement posé, le film s’intitulant Problème d’image, on ne saurait mieux dire…
Cela dit, il passerait presque pour un chef d’œuvre à côté de Max, pathétique navet de la semaine que l'on doit à Stéphanie Murat. Max est une fillette gamine de six ans, qui vit avec son père Toni et engage une prostituée pour s’occuper de ce triste veuf braqueur de banques, cachant une âme de papa poule sous ses airs d’ours mal léché.
Transformée en cadeau de Noël, Mathilde Seigner, qui nous montre évidemment ses fesses, donne la réplique à un JoeyStarr en roue libre dans cette comédie nazissime, cucul la praline et dégoulinante de bons sentiments. On y rencontre encore Jean-Pierre Marielle. Hélas pour lui.
Films à l'affiche dans les salles romandes, mercredi 23 janvier.