Elle traquait son seizième Grand Chelem. Mais funérailles, Serena a vu son rêve s’arrêter en quarts de finale à Melbourne. Plutôt moche pour celle qui faisait figure d’archi-favorite et de future numéro un mondiale. En effet, contre toute attente, elle s’est laissé tabasser par sa jeune compatriote Sloane Stephens, (photo) classée au vingt-neuvième rang.
Même si la chance sourit aux audacieux, personne n’aurait misé sur cette gamine de 19 ans. Les fans vont peut-être imputer ce cuisant échec aux spasmes dorsaux dont semblait souffrir la cadette des Williams. Ce qui n’empêchera pas Sloane, auteur de l’exploit le plus formidable de la quinzaine jusqu’ici, hommes et femmes réunis, de décoller les photos de son idole dans sa chambre pour tapisser ses murs de ses propres posters.
L'échec cuisant de Serena me force d'ailleurs à dire que nous autres Helvètes avons senti le vent du boulet lors de la rencontre de Federer contre Tsonga, la légende ayant failli succomber aux assauts furieux du boxeur des courts, plus Mohamed Ali que jamais. Ce qui n’aurait rien eu de spécialement étonnant. Si Sloane Stephens est la nouvelle perle noire du circuit féminin, Jo-Wilfried semblait se profiler une fois de plus comme… la bête noire du Suisse. Pas dans son meilleur jour en plus.
Quand il nous imite le lion de la MGM (photo), c'est que que ça coince. Je ne suis donc pas mécontente que le Guillaume Tell du tamis ait réussi à planter sa dernière flèche au centre de la pomme. Ca nous évite un déferlement médiatique hystérique du côté de l’Hexagone. Les experts tricolores en faisant déjà des tonnes avec Chardy, définitivement consacré as des as pour avoir éliminé l’Argentin Del Potro et surtout… l’Italien Seppi au tour suivant, imaginez un peu le tsunami en cas de victoire de leur Jo adoré.
Mais fair play et ravalant courageusement sa déception, Jean-Paul Loth a remarqué que la suite allait être belle même si les Français étaient désormais aux abonnés absents… On espère que ce sera le cas pour le king. Sauf que n’ayant pas la capacité stupéfiante de Djokovic de survivre aux éléments déchaînés, doublée par une haine si viscérale de la défaite que celle-ci finit par se débiner, rien n’est fait pour Sa Grâce.
Son prochain adversaire, la belette écossaise Andy Murray toutes dents dehors, a bien l’intention de les lui planter férocement dans le lard. En même temps, je me demande ce qui peut bien arriver à notre gloire nationale, qui pousse le détail jusqu’à mettre sous son T-shirt, pour lui tenir chaud, un marcel blanc le jour et noir le soir…