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Sorties de la Semaine - Page 199

  • Grand écran: "Creative Control", plongée dans la réalité virtuelle.

    acreativecontrol.jpgComment rendre la réalité plus réelle? C’est la question à laquelle tente de répondre d’une façon qui se veut humoristique et critique le cinéaste indépendant américain Benjamin Dickinson dans son second long-métrage Creative Control. En nous plongeant dans la réalité...virtuelle

    Nous sommes à New York, dans un futur proche. David, jeune cadre dynamique, hipster drogué et mégaconnecté, (joué par l’auteur lui-même) travaille dans une prestigieuse agence de pub. Il prépare le lancement d’Augmenta, des lunettes révolutionnaires permettant, grâce à une commande intégrée dans la paume de la main, de vivre une expérience unique de réalité augmentée.

    Le publicitaire doit ainsi gérer la production de ces lunettes, capables de créer d’innombrables choses dont un avatar. Pour tester leur efficacité, il décide de les essayer.. Lors de cette épuisante période test, il va rencontrer plein d’obstacles compliquant singulièrement sa vie professionnelle, privée et sentimentale et imaginaire.

    Se confrontant à ses fantasmes grâce aux images captées par les lunettes, il façonne à partir de la fiancée de son meilleur ami, un personnage virtuel qu’il est le seul à voir et avec qui il couche. Tandis que sa petite amie Juliette, prof de yoga, le trompe avec un vrai gourou barbu…

    Sur des musiques de Mozart, Bach ou Schubert pour faire plus raffiné, cet exercice de style en noir et blanc où l’auteur met le spectateur à la place du vendeur du produit, séduit par son inventivité, son architecture postmoderne, l’esthétique épurée de son univers sophistiqué, éthéré, lisse, désincarné, peuplé d'objets transparents.

    Son auteur agace aussi avec son côté poseur, ses références kubrickiennes pour mieux étaler sa culture. Se piquant par ailleurs d’éthique et de morale, il dénonce platement, sur fond de comédie sentimentale convenue avec couples infidèles qui se quittent et se réconcilient, les dangers pervers de la virtualité. Conduisant fatalement à la solitude, à la frustration sexuelle, à l’absence de communication entre gens accros à une technologie de plus en plus envahissante. Question satire, voilà qui manque de punch et, question réflexion, de nouveauté. Mais le film se laisse voir.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 9 novembre.

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  • Grand écran: "Le client", drame domestique iranien entre culpabilité, vengeance et rédemption

    aclient.jpgEn raison d’importants travaux dans l'immeuble, Emad et sa femme Rana sont obligés de quitter leur appartement du centre de Téhéran. Ils emménagent dans un autre logement, dont l’ancienne propriétaire était une prostituée. Tandis qu'elle prend une douche, Rana est agressée par un client. La vie du couple est bouleversée. 

    Le mari, professeur de lettres et acteur de théâtre, décide alors de mener l’enquête à la place de la police pour re chercher le triste individu qui a décidé de se venger en attaquant sa femme pour l’humilier. Une démarche qui fait penser à celle qu’entreprend l’héroïne de La fille inconnue des frères Dardenne pour découvrir l’identité d’une jeune femme retrouvée morte après qu’elle a négligé, vu l‘heure tardive, de lui ouvrir la porte de son cabinet.

    Culpabilité et rédemption sont également au centre de ce drame domestique aux allures de thriller psychologique, mais la comparaison s’arrête là. Tout en observant les relations humaines et sociales de personnages de la classe moyenne et les rapports inégaux hommes-femmes, le réalisateur iranien Asghar Farhadi, se livre à une réflexion à la fois moralisatrice et plutôt pesante sur une réalité plus complexe que ses apparences.

    En outre, si les comédiens sont bien dirigés, à commencer par les deux principaux Shahab Hosseini et Taraneh Alidousti (photo), la mise en scène est inutilement alourdie par une pièce imbriquée dans le récit et que les protagonistes jouent le soir.

    Sélectionné en compétition à Cannes en mai dernier, Asghar Farhadi, précédemment auteur des excellents Une séparation et Le passé n’a pas moins obtenu deux prix. Celui du scénario et celui de l‘interprétation masculine remporté par Shahab Hosseini.  

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 9 novembre.

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  • Grand écran: "Snowden", l'homme par qui le scandale est arrivé

    asnowden.jpgAprès s’être livré, dans les années 80-90, à une radiographie de la société américaine à travers d’excellents films, de Platoon à Nixon en passant par Wall Street, Né un 4 juillet, JFK  ou Tueurs nés, Oliver Stone connaissait une baisse de régime depuis 2000.

    Mais le voici de retour avec Snowden. Il y trace le parcours d’un jeune ingénieur en informatique, patriote idéaliste fier de servir son pays en ralliant la CIA et la NSA (Agence nationale de sécurité américaine). Et qui, taraudé par sa conscience en se rendant compte de ce qu’il découvre au fil de son travail, est devenu l'un des lanceurs d’alerte le plus célèbre de la planète.

    Une décision extraordinaire qui lui fera tout perdre et un sujet sur mesure pour le réalisateur engagé, qui aime se livrer à la critique sans concession la puissance économique et politique de son pays. Ainsi qu’une question cruciale. Faut–il sacrifier la liberté au profit d’une sécurité aléatoire?

    C’est ce que se demande le protagoniste qui, en juin 2013, finit par rencontrer un groupe de journalistes dans une chambre d’hôtel à Hong Kong. Et leur fournit un maximum d'informations qu'il a collectées avant de quitter la NSA, sur ses méthodes de renseignements pour s’introduire dans la vie privée des citoyens. Le rendez–vous est tiré d’un épisode magistralement relaté dans Citizenfour de Laura Poitras, Oscar du meilleur documentaire l’an dernier.

    Suit un long flash back où Edward Snowden, incarné par un Joseph Gordon-Levitt hallucinant de ressemblance, raconte la façon dont il a été initié au secret et amené à trahir sa hiérarchie. Des révélations qui, après analyse des preuves pour leur publication, seront au centre du plus grand scandale d’espionnage des Etats-Unis.

    Une vertigineuse montagne de données

    Le monde apprend en effet que sous prétexte de lutte contre le terrorisme, il est sous gigantesque surveillance. La NSA ne s’est pas contentée de mettre sur écoute d’importants dirigeants ou autres personnalités, mais ont dirigé leurs grandes oreilles partout, interceptant des milliards d’échanges téléphoniques, de mails, de SMS, de conversations sur les réseaux sociaux.

    On peut reprocher au réalisateur de manquer de nuances, de verser dans l’hagiographie. Ou encore de proposer une pâle copie de Citizenfour dans sa démonstration minutieuse et sa dénonciation des conséquences néfastes d’une obsession du contrôle.

    Mais pour qui n’a pas vu le documentaire et ne se souvient que du tsunami provoqué par le grand déballage de Snowden, le thriller politique d’Oliver Stone ne permet pas moins de découvrir, derrière le crack informatique qui a perdu son innocence, sa vie privée et son histoire d’amour avec Lindsay Mills (Shailene Woodley). Même si elle est traitée de façon plutôt banale.

    Snowden, l'itinéraire d'un homme hors norme réfugié à Moscou. Considéré, c’est selon, comme un traître ou un héros. A noter qu’il est toujours recherché par les autorités américaines, accusé d’espionnage et de vols de secrets d’Etat.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 novembre.

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