Grand écran: "Le client", drame domestique iranien entre culpabilité, vengeance et rédemption (09/11/2016)
En raison d’importants travaux dans l'immeuble, Emad et sa femme Rana sont obligés de quitter leur appartement du centre de Téhéran. Ils emménagent dans un autre logement, dont l’ancienne propriétaire était une prostituée. Tandis qu'elle prend une douche, Rana est agressée par un client. La vie du couple est bouleversée.
Le mari, professeur de lettres et acteur de théâtre, décide alors de mener l’enquête à la place de la police pour re chercher le triste individu qui a décidé de se venger en attaquant sa femme pour l’humilier. Une démarche qui fait penser à celle qu’entreprend l’héroïne de La fille inconnue des frères Dardenne pour découvrir l’identité d’une jeune femme retrouvée morte après qu’elle a négligé, vu l‘heure tardive, de lui ouvrir la porte de son cabinet.
Culpabilité et rédemption sont également au centre de ce drame domestique aux allures de thriller psychologique, mais la comparaison s’arrête là. Tout en observant les relations humaines et sociales de personnages de la classe moyenne et les rapports inégaux hommes-femmes, le réalisateur iranien Asghar Farhadi, se livre à une réflexion à la fois moralisatrice et plutôt pesante sur une réalité plus complexe que ses apparences.
En outre, si les comédiens sont bien dirigés, à commencer par les deux principaux Shahab Hosseini et Taraneh Alidousti (photo), la mise en scène est inutilement alourdie par une pièce imbriquée dans le récit et que les protagonistes jouent le soir.
Sélectionné en compétition à Cannes en mai dernier, Asghar Farhadi, précédemment auteur des excellents Une séparation et Le passé n’a pas moins obtenu deux prix. Celui du scénario et celui de l‘interprétation masculine remporté par Shahab Hosseini.
A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 9 novembre.
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