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Sorties de la Semaine - Page 19

  • Grand écran: une brillante étudiante face à l'échec dans "Le théorème de Marguerite". Passionnant

    Les mathématiques inspirent les cinéastes. Quelques semaines après la sortie de La voie royale du Suisse Frédéric Mermoud qui se penchait sur le parcours d’une surdouée dans le domaine, la  Française Anna Novion décide elle aussi de mettre les chiffres en images avec Le théorème de Marguerite.

    Seule fille de sa promo à la prestigieuse Ecole normale supérieure (ENS),  Marguerite (Ella Rumpf) est du genre garçon manqué, ce qui luii vaut quelques moqueries masculines. Indifférente à son physique et aux fringues, cette petite brune ä lunettes  préfère le confort du jogging et des chaussons.

    En dernière année, ce qui préoccupe pour ne pas dire hante cette hyper brillante matheuse, c’est le sujet qu’elle a choisi pour sa thèse. Car elle s’est attaquée à un monument en tentant, avec son professeur et mentor le peu aimable Lauremt Werner (Jean-Pierre Darroussin).de résoudre la conjecture de Goldbach, réputée insoluble depuis sa formulation en 1742. Mais Marguerite  se sent plutôt confiante.

    Découverte du Mah-jong

    Sauf que catastrophe, elle se plante devant le parterre de chercheurs venus assister à la présentation. Humiliée, ne supportant pas l’échec, la malheureuse fuit, se terre dans une colocation, se laisse aller, devient vendeuse de chaussures, déprime…  Et puis un jour, découvre  le Mah-jong, redoutable jeu d’argent asiatique, y excelle vu son extraordinaire potentiel et se met à gagner de quoi mettre beaucoup de beurre dans les épinards. 

    Du coup la jeune femme, voyant son ciel s’éclaircir, décide de se reprendre, en mains,  de s’ouvrir à nouveau au monde, de changer de look, même de corps. Tombée amoureuse, elle se remet aux maths, sa véritable passion, avec un petit camarade. 

    Entre romance, thriller et suspense

    Pour son troisième long métrage qui mêle habilement romance, thriller scientifique et suspense, Anna Novion a choisi l’attachante et émouvante Franco-Suisse Ella Rumpf, comédienne à forte puissance dramatique. Révélée en 2016 dans Grave, le film d’épouvante de Julia Ducournau, elle est  formidable en héroïne singulière, obsessionnelle, peu en phase avec ce qui l’entoure, avant de se transformer et de tout recommencer. 

    Dans sa quête existentielle sur fond d’équations, de formules, de facteurs ou d’inconnues,  elle tient la dragée haute ä Jean-Pierre Darroussin, dont on découvrira la  piteuse bassesse,,,  Un film captivant ä ne pas manquer. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 15 novembre.

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  • Grand écran: Ken Loach à la rencontre des migrants syriens dans "The Old Oak". Une oeuvre engagée et porteuse d'espoir

    Ken Loach est aimé du public. En août dernier, il avait fait un tabac sur la Piazza Grande lors du Festival de Locarno, où il venait pour la cinquième fois. Conscience de gauche du cinéma avec son empathie pour l’humanité et sa lutte inlassable pour l’égalité, Ken Loach présentait son nouveau long métrage, The Old Oak, qui fait écho à une actualité brûlante.

    Le 28è et peut-être le dernier, si l’on en croit le réalisateur de 87 ans. «Il arrive un  moment où on doit reconnaître que les années passent. Je n’imagine pas réaliser un autre film comme celui-ci», avait-il déclaré en mai à Cannes dont il était reparti bredouille, après avoir obtenu sept prix dont deux Palmes d’or. Il s’est pareillement exprimé au Tessin, en ajoutant: «J'en ferai éventuellement un plus petit, ou alors un documentaire ».

    Un accueil très mouvementé

    Loach situe l’action à l’Old Oak, un vieux pub menacé de fermeture dans un village sinistré du nord-est de l’Angleterre, miné par la pauvreté et le chômage. Viennent y boire un coup les paumés et les désoeuvrés du coin. Jusqu’à l’arrivée sans préavis de migrants syriens.

    L’accueil est mouvementé, les villageois déjà au bout du rouleau ne supportant pas de voir des étrangers débarquer pour leur piquer le peu qu’il leur reste. Un poivrot casse l’appareil photo de Yara une jeune Syrienne pour qui l'objet représente une grande importance sentimentale. TJ Ballantyne, le tenancier du pub, vole alors à son secours. Une amitié naît entre ces deux êtres cabossés par la vie. Cette rencontre va même réveiller la fibre militante de cet homme, qui avait renoncé à toutes les actions initiées pendant des années. 

    Moins cynique et féroce que d'habitude

    Tout en exprimant sa colère face ä l’accueil souvent terrible réservé aux immigrés, et au malheur ignoré de travailleurs oubliés, Ken Loach met ainsi en avant la solidarité, thème récurrent dans son cinéma,  et surtout l’espoir, pour lui une nécessité politique. Dans cette œuvre certes engagée, à nouveau scénarisée par Paul Laverty, il se montre toutefois moins féroce, moins cynique et, disons-le, plus optimiste que dans ses autres films,

    Ne renonçant jamais, il dénonce évidemment  la montée de la misère et du populisme, le fossé toujours plus grands entre les riches et les pauvres, mais insiste davantage sur le côté affectif et mélodramatique que sur l'angle social,. Il va même jusqu'à tirer un peu trop sur la corde sensible, chargeant son récit d'événements émotionnels qui n’y ajoutent pas grand-chose.  

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  • Grand écran: Avec "Killers Of The Flower Moon", Martin Scorsese dévoile un pan très sombre de l'histoire américaine

    Il avait logiquement fait l’événement à Cannes en mai dernier.  Entre western, film noir, enquête policière, suspense et grand spectacle,  Martin Scorsese en pleine forme nous offre une formidable et exaltante fresque historico-politique. Adapté du best-seller de David Grann  La note américaine, le film revient sur un pan sombre et méconnu de l’histoire des Etats-Unis, les meurtres sordides commis dans l’Oklahoma des années 20, dont furent victimes les Indiens Osages.

    Dépossédés de leurs terres, ils ont été parqués dans une réserve aride. Mais ils vont  découvrir qu’ils sont assis sur une fortune colossale grâce au pétrole, qui fait bientôt d’eux le peuple le plus riche du monde par habitant. De quoi attiser la cupidité sans borne des Blancs, avides de mettre la main sur ce fabuleux pactole. jaillissant à flots continus.  

     Edgar Hoover entre en scène

    Seul moyen pour y parvenir, couper les têtes. L’un après l’autre les membres les mieux nantis de la tribu disparaissent, tués par balle, empoisonnés, victimes de l’incendie ou de l’explosion de leur maison. Face à cette situation dramatique, Washington se décide à agir. Sous la direction de jeune Edgar Hoover, le FBI mène sa première enquête importante pour arrêter les serial killers.  Mais le futur grand manitou du célèbre bureau doit s’associer aux Indiens en vue d’élucider cette abominable affaire criminelle.   

    Les recherches s’orientent rapidement vers William  «King» Hale (Robert De Niro), un influent éleveur paternaliste et mielleux, qui a mis sur pied un redoutable système de mariages entre Blancs et Osages cousus d’or noir, pour mieux spolier ces derniers dont il se prétend le grand ami .

     Un trio  de choc  

    Fraîchement débarqué, son neveu Ernest Burkhart (Leonardo DiCaprio), un vétéran de la Première Guerre mondiale fauché, vil et veule, lui prête volontairement et docilement main forte. Sur les conseils du tonton, ce loser épouse la belle Mollie (Lily Gladstone), qui ne tarde pas à tomber gravement malade. Sous le charme d’Ernest, elle refuse pourtant de voir en lui une crapule.

    Réunis pour la première fois chez Scorsese, les deux acteurs fétiches du cinéaste portent magistralement Killers Of The Fkower Moon. DiCaprio excelle en salaud de la pire espèce sous ses airs de brave gars démentis par une lippe amère. De son côté, De Niro se montre particulièrement convaincant en dangereux mentor raciste jusqu’à la moelle, aux tendances génocidaires et mû par un incommensurable appât du gain. Quant à Lily Gladstone, elle leur tient la dragée haute, dans son rôle de femme courageuse, amoureuse, empoisonnée par son mari, mais dans le déni.

    Récit, mise en scène, interprétation , photographie, reconstitution, tout concourt à la réussite de cette fresque de facture classique. Epique, crépusculaire, captivante, sous tension permanente, elle nous tient en haleine pendant près de 3h30 en dépit, petit bémol, de quelques longueurs dans la première partie.

    A l’affiche dans les salles de Suisse dès mercredi 18 novembre. 

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