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Sorties de la Semaine - Page 23

  • Grand écran: "May December", face à face entre une actrice célèbre et une star déchue. Avec Natalie Portman et Julianne Moore

    Notamment auteur du passionnant Carol en 2015, Todd Haynes revient  avec May December, un drame psychologique à la fois glauque et sulfureux. Il est porté par Natalie Portman  (Elizabeth) et Julianne Moore (Gracie). La première, actrice célèbre, convainc la seconde, star déchue, de la rencontrer pour mieux l’interpréter dans un film qu’elle va tourner prochainement.  
     
    Le scénario est librement inspiré d’une affaire qui avait fait les choux gras de la presse à scandale vingt ans plus tôt. Une professeure avait entretenu une relation amoureuse avec un élève mineur de 13 ans qui l’avait menée derrière les barreaux. A sa sortie de prison, elle avait fondé une nouvelle faille en épousant son amant qui avait atteint sa majorité,.
     
    Fascinée par Gracie, Eliizabeth débarque dans la famille et va s’immiscer dans l’intimité de cette femme mystérieuse et de son jeune mari Joe (Charles Melton). Exploitant, voire vampirisant  son modèle et son entourage en approfondissant ses recherches pour être au plus près de son personnage, elle remue un lourd passé. Sans se rendre compte des bouleversements qu’elle provoque. .

    Dans ce thriller original et théâtral, qui vaut surtout par la prestation de ses deux têtes d’affiche, Todd Haynes propose une réflexion sur le jeu de miroir trouble entre la comédienne et son rôle, dans lequel elle se perd petit à petit. Complètement oublié par le jury cannois l’an dernier, à Cannes, May December pourrait avoir une petite chance aux Oscars, où il est nominé dans la catégorie scénario original. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 janvier.

     

     

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  • Grand écran: dans "Bon Schuur Ticino", le résultat d'une initiative démente consacrant le français agite la Suisse

    Le peuple suisse a voté Désormais, il n’y aura plus qu’une seule langue nationale, le français.  Le résultat de cerre initiative démente est vécu comme un cauchemar par les Alémaniques, plus précisément par Walter Egli, 56 ans, qui travaille pour la police fédérale et doit veiller à la bonne mise en œuvre de la nouvelle loi.  

    Baragouinant quelques mots dans la langue de Molière, il est envoyé, avec un partenaire romand, incarné par l’humoriste Vincent Kucholl, au Tessin où ils découvrent  un groupe de rebelles violents, bien décidés à employer les grands moyens pour empêcher cette atteinte ignominieuse à leur identité. C’est le chaos,..

    Bon Schuur Ticino, sympathique comédie politico-burlesque est signée Peter Luisi, qui avait notamment remporté le prix du public à Locarno en 2014 pour Schweizer Helden (Les héros suisses). Sans trop de surprise, Peter Luisi s’amuse avec la suissitude entre clichés assumés et autodérision, sur fond de bluette confédérale, de redoutables préparatifs guerriers, de fraude et d’affolement gouvernemental mesuré. En tout cas il réussi son coup outre-Sarine et au Tessin, où le film cartonne depuis sa sortie.. On verra si cet engouement sera partagé côté romand.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 17 janvier.

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  • Grand écran: "Bonnard, Pierre et Marthe", 50 ans d'une passion tourmentée entre le peintre et sa muse. Interview

    Seize ans après l’inoubliable Séraphine, Martin Provost renoue avec la peinture en réalisant Bonnard, Pierre et Marthe. Nous sommes à Paris en 1893. Dans une rue de Montmartre, le jeune Pierre Bonnard rencontre par hasard Marthe de Méligny, aristocrate autoproclamée, orpheline et ruinée. Il lui propose de poser pour lui, C’est le coup de foudre et Marthe, transfuge de classe née en réalité Maria Boursin, devient immédiatement sa muse. 

    Sans elle, "le peintre du bonheur", n’eût pas été celui qu’on connaît. En occupant pratiquement le tiers de son œuvre, Marthe, qui  peindra à son tour, en est la matrice. Dès les premiers tableaux qui la montrent souvent nue, de dos, de trois quarts, le visage flou, Bonnard accède à la notoriété.

    Un couple fusionnel

    Tout en braquant le projecteur sur Marthe, Martin Provos s’emploie à retracer près d’un demi-siècle de la passion tourmentée de ce couple fusionnel, qui fréquente d’autres artistes, et leurs amis Claude Monet et sa femme Alice. Pourtant Marthe, enfermée dans son mensonge, redoutant qu’on la renvoie à ses humbles origines, tient à isoler Pierre ses autres et le pousse à aller vivre à la campagne, dans un environnement qu’elle adore. Cela n’empêchera pas son compagnon de la tromper sans cesse. Mais il revient toujours vers elle. Il finira par l’épouser. Elle ne lui révèlera sa véritable identité qu’en1925. Avant de sombrer petit à petit dans la folie,  

    Académique, tenant du mélo, le film ne nous emporte pas autant que Séraphine. Il doit beaucoup à ses deux interprètes principaux. Bouleversante, à la fois énergique et fragile, Cécile de France se glisse avec son habituel talent dans la peau de cette femme mystérieuse, énigmatique, complexe, sensuelle, amoureuse, souffrant d’asthme, en osmose avec la nature et l’eau. De son côte. inattendu dans ce rôle pour lequel il s’est astreint à une préparation intense, Vincent Macaigne se révèle lui aussi remarquable,

    Martin Provost nous en dévoile davantage à  l‘occasion de son récent passage à Genève. Nous apprenant par exemple qu’il a commencé par peindre. "Ma mère était très douée. Elle faisait des dessins, des aquarelles. Mais je me suis rapidement rendu compte que ce n’était pas pour moi. Trop dur". 

    Vous aimez parler des femmes. Et surtout  les émanciper.

    Elles m’ont élevé. Il y a davantage d’amour en elles, un don pour l’accueil. Je suis un homme féminin. En ce qui concerne leur émancipation, c’est ce que ma mère n’a pas vécu. Elle aurait voulu travailler, mais mon père refusait. En même temps, elle était complice de cela. J’ai eu un lien avec les femmes avant l’heure. L’émancipation est en chacun de nous.  Elle est nécessaire, Aujourd’hui, les femmes explorent leur part masculine. Il y a un équilibre à trouver.

    Qu’est-ce qui vous a plus particulièrement poussé à faire ce film

    Ce fut assez long à se dessiner. Après Séraphine, je ne voulais pas faire un autre film sur la peinture. Et surtout pas sur Bonnard.  Et puis une chose en a amené une autre. Le fait que la petite nièce de Marthe m’a approché, ma rencontre avec Françoise Cloarec, la lecture de son livre L’indolente. Et puis un jour, on était en plein confinement, le printemps tait exceptionnel. J’ai ouvert la fenêtre, pris un bouquin d'art sur Bonnard et je suis tombé sur le fameux déjeuner, avec Marthe assise à table. Mais son visage est flou. Comme sur les tableaux suivants, où on ne le voit même pas. Ce mystère m’a titillé-

    Vous abordez plein de thèmes, la jalousie, les multiples incartades de Pierre, la farouche envie d’exclusivité de Marthe qui veut l’isoler des autres

    Il y a tout cela, mais au-delà, il y a surtout le besoin de Bonnard de prendre soin de Marthe. La passion s'étiole, l'ennui le gagne, Il ne cesse de la trahir, mais revient toujours vers elle.  On peut dire qu’il était un bon mari, qui trompait sa femme. C’était un vrai couple…

    Vous évoquez également la liberté des mœurs de l’époque dans les milieux culturels.

    Il est vrai qu’on se mélangeait beaucoup. C’était une vie de bohème, on couchait sans se poser de problèmes. Mais Marthe en a beaucoup souffert. D’où son amertume. Elle fuyait ce monde qui la détestait. Sauf Monet qui l’adorait. Il avait compris qu’elle faisait du bien à Bonnard en l’incitant à se onscrer lpluspossibl à son art.  

    Un mot à propos des acteurs. Tout d’abord pourquoi Cécile de France, dont l’âge ne correspond pas à celui de Marthe, du moins dans la première partie ?.

    J’ai c herché mais je ne trouvais pas. Et on m’a parlé de Cécile de France. J’ai été très ému par elle et je me suis dit qu’on n’allait pas se poser la question.  On l’a un peu rajeunie avec du maquillage. J’ai pris beaucoup de liberté. Je ne voulais pas me priver des comédiens que je souhaitais pour une réalité historique.

    Et en ce qui concerne Vincent Macaigne ?

    Il ,était mon premier choix. J’avais très envie de cette collaboration, qui a exigé une  importante transformation. D’abord il a dû maigrir et surtout s’épiler. Un cauchemar, car il est très velu. En plus, comme Cécile, il a dû prendre des cours de peinture. Et enfin, Macaigne a dû se séparer de… Macaigne. Ce fut un vrai gros travail, mais enthousiasmant.  J’ai d’ailleurs un autre projet avec lui à propos d’un peintre particulier.

    C’est votre prochain film? 

    Non, pas encore. Là, Il s’agira d’une histoire sur un professeur de lettres dans la cinquantaine, qui n’a jamais trouvé la personne qui lui convenait et décide de tomber amoureux. Les rencontres se font au travers de la littérature et de ce que ces différentes femmes provoquent chez lui.
     
    Bonnard, Pierre et Marthe, à l’affiche dans les salles romandes depuis mercredi 17 janvier.

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