Après 25 ans de mariage, Sophie et Xavier (Isabelle Carré et Bernard Campan), installés dans la routine, se contentent de cohabiter. Pour changer de l’ordinaire, Sophie décide d’inviter un soir à ma nger leurs voisins Adèle et Alban (Julia Faure et Pablo Pauly). Une idée qui déplaît à l’acariâtre Xavier, leur reprochant notamment de se livrer à de trop fréquents et bruyants ébats sexuels nocturnes.
Mais en dépit de son manque d’enthousiasme, un euphémisme, il accepte la rencontre avec ces gens aux mœurs légères heurtant le morne quotidien conventionnel dont il s’accommode. Sophie un peu moins. Et c’est ainsi que le dîner va déboucher sur une proposition libertine, histoire de réveiller une libido en berne.
Avec ces deux couples fantasmant sur l’échangisme entre l’apéro et le gigot, Olivier Ducray et Wilfried Meance proposent un huis-clos théâtral en forme de petite étude de mœurs, dont le succès tient beaucoup à son casting. A commencer par Bernard Campan qui, dans son aigreur, nous fait carrément du Bacri .et Isabelle Carré, d’une drôlerie craquante, lorsqu’elle balance des répliques d’une grivoiserie inattendue dans sa bouche.
Tous deux ont d’ailleurs été sacrés meilleurs interprètes au Festival de l’Alpe d’Huez, ou le film a parachevé son triomphe en décrochant le prix spécial du jury et celui du public. "Un incroyable starter ", nous disent ses auteurs, récemment de passage à Genève.
La comédie est un genre difficile à réaliser et à jouer-
C’est une promesse qu’on fait aux spectateurs les faire rire. Il y a donc une attente. L’un des mécanismes, c’est d’enlever toutes les vannes hors sol qui nuisent à la siiuation.
Il s’agit d’un remake du film espagnol "Sentimental", lui-même adapté d’une pièce de thèâtre-
C’est une idée de nos producteurs qui pensaient que cela nous plairait. Et en le voyant, il y avait effectivement plein de choses qui nous intéressaient. Le sujet reste le même, on conserve la trajectoire, mais il fallait que ça aille plus loin. Alors on a un peu tout refait à notre sauce. On a beaucoup découpé les scènes. Quand on part sur une séquence, on va jusqu’au bout. Et les comédiens se sont appropriés le texte, se renvoyant la balle tout en amenant des dialogues de leur cru
Comment les avez-vous choisis ? Parce qu’il fallait que ça matche, ces joutes verbales façon partie de ping-pong. D’abord le couple formé par Bernard Campan et Isabelle Carré.
Dans le film espagnol, on ne croyait pas au couple. En plus lui était tellement odieux. On avait besoin de deux personnes qu’on pouvait aimer. Isabelle et Bernard ont souvent joué ensemble. On sait qu’il y a de l’amour. On ne voulait pas d’un film vulgaire.
Vous qualifiez Isabelle Carré de stradivarius.
Elle est géniale. Elle croit en tout ce qu’elle fait. C’est un plaisir de travailler avec elle. Pareil pour Bernard. Un super bosseur. Tous deux n’ont pas quitté le plateau pour rester dans l’ambiance.
Et l’option Pablo Pauly-Julia Faure?
Pour Pablo, on a misé sur son côté petit garçon. c’était un premier rôle de comédie où il avait autant de place. Et il la prend bien en jouant le cabotin charmeur, moqueur, un peu lourd . Quant à Julia, qu’on avait vue au théâtre et au cinéma, elle est plus auteuriste, ajoutant du glamour, de la finesse Les quatre se sont tout de suite trouvés Dès la première lecture. Ils s’étaient parlé avant le tournage.
Et plus si affinités, à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 avril.